[dropcap]L[/dropcap]es mesures introduites dans la loi de finances complémentaire 2015 ne sont pas de nature à impacter en profondeur la structure sur la quelle est bâtie notre économie (rente pétrolière) ni à corriger les déséquilibres (importations massives face à une production nationale quasi inexistante, investissement par la seule dépense publique, etc.) qui la caractérisent.
Il semble que la démarche adoptée pour l’élaboration de la LFC 2015 soit la réduction drastique des importations, quels que soient les moyens à utiliser, et la collecte de plus d’impôts pour faire face aux grands déficits à venir.
Les mesures introduites par la LFC 2015 sont loin d’être révolutionnaires, au regard de la situation préoccupante de notre économie. Elles sont presque insignifiantes.
Car ce n’est pas la réduction du taux d’IBS à 19 % pour les activités productives qui va y changer grand-chose.
Cette modification vient réparer la double erreur d’aligner les taux (mesure décriée par l’ensemble des opérateurs nationaux) et de favoriser l’importation aux dépens de la production.
Il s’agit, en fait, d’un retour à la situation d’avant- 2014.
Les produits importés destinés à la revente en l’état vont désormais être taxés à 26% sans distinction aucune avec pour conséquence une augmentation des prix des produits indispensables (pièce détachée, médicaments et autres outillages …), qui vont coûter plus cher dans une conjoncture de fléchissement du pouvoir d’achat.
La baisse de la TAP et son réaménagement pour certaines activités sont à interpréter plus comme un gage de bonne volonté du gouvernement en direction du patronat qui les a fortement réclamés que comme une mesure qui va booster l’économie locale, car rien ne garantit que le 1% économisé sera recyclé en investissement productif.
Sur un autre plan, le remplacement du Calpiref par un guichet unique est peut-être de nature à simplifier et faciliter les procédures sans garantie aucune pour l’accession au foncier, car la revendication première des investisseurs est la facilitation de l’accès au foncier et non la facilitation des procédures seulement.
Certains observateurs avertis de la scène économique expliquent cette timidité des mesures contenues dans la LFC 2015 par le caractère correctif que revêt cet important levier aux mains des décideurs.
Pour les grands bouleversements, il faut attendre la loi de finances 2016, avec notamment la prise en compte des propositions de mesures structurelles urgentes faites par le FCE à l’occasion de sa rencontre avec le Premier ministre pour consacrer la liberté d’entreprendre, l’ouverture de tous les secteurs d’activité économique au privé, dépénaliser les actes et les fautes de gestion (consacré par le nouveau code des marchés, par ailleurs), réformer et moderniser l’administration et l’économie, créer des fonds d’investissement, déverrouiller l’accès au foncier, revoir le système des subventions, etc.
Attendons pour voir..
Les commentaires sont fermés.