Première dans le segment des risques majeurs, la compagnie Cash Assurances a initié, mercredi 16 novembre, un débat sur l’impact des risques majeurs mais aussi de l’inflation sur le marché de l’assurance et de la réassurance. Elle a organisé une conférence internationale sous le thème : «tendances et perspectives du marché international de l’assurance et de la réassurance». L’évènement s’est tenu au Centre international des conférences (CIC) Abdelatif Rahal à Alger.
Après une brève intervention de Mme Widad Belhouchet, la première responsable de la compagnie, un représentant du réassureur mondial Hannover Re, l’algérien Sofiane Boufedji, s’est lancé dans une longue présentation portant sur les tendances du marché de la réassurance dans le monde.
Un marché impacté notamment par les dernières catastrophes naturelles auxquelles faudrait ajouter l’inflation galopante, les deux éléments faisant que l’industrie de l’assurance et de la réassurance arrive à se maintenir beaucoup plus grâce à l’activité financière des compagnies plutôt qu’en tirant bénéfice du cœur même du métier qui est le côté technique. Les gains directs des primes d’assurance ne font que se rétrécir et ce sont justement les placements dans les banques qui permettent aux compagnies de garder un certain équilibre.
Pour le représentant de Hannover Re, le troisième réassureur au monde, il y a absolument nécessité d’adapter les marchés financiers, le marché de l’assurance et de la réassurance au nouveau contexte. Jusque-là, «on était habitués à agir dans un contexte macro-économique stable, avec un taux d’inflation faible, des taux directeurs faibles. On était habitués à analyser la sinistralité des catastrophes naturelles d’une certaine manière, basée sur un historique. Depuis quelques temps, le capital disponible est plus faible. On doit cibler où on doit l’investir et surtout faire attention à ne pas attribuer trop de couvertures par rapport aux capitaux qui sont assurés».
Pour M. Boufedji, l’inflation et le changement climatique sont deux éléments destructeurs. Le premier est conjoncturel et le second structurel. Les deux appellent à l’adaptation sur le court terme. L’adaptation par une éventuelle augmentation des tarifs d’assurance mais aussi par une révision des modèles d’assurance. Le représentant de Hannover insiste sur l’innovation.
Anticiper les risques
Abondant dans le même sens, Djebarra Djamal Eddine, directeur incendie et risques annexes à Cash Assurances, interrogé en marge des présentations, affirme que l’anticipation doit être de mise. Selon notre interlocuteur, le rôle des assureurs est de tenir leurs engagements envers les assurés. En cas de grandes catastrophes naturelles, les coûts et autres frais à payer risquent de peser très lourd sur les assureurs et les réassureurs. Dès lors, il faudrait trouver les fonds nécessaires. Pour le représentant de Cash Assurances, la solution première est dans le côté technique : «revenir au cœur du métier. L’idée est d’arriver à vendre l’assurance à son véritable coût».
A noter la présence, à cette conférence, de nombreux chefs d’entreprises et des responsables des deux secteurs des assurances et des banques. Une assistance qui a suivi avec intérêt les communications qui ont porté, de façon générale, sur les mutations que connaissent les marchés de l’assurance dans l’objectif d’accompagner, de la meilleure manière qui soit, le monde de l’entreprise pour faire face aux nouveaux défis.
Une nouvelle conjoncture économique mondiale qui s’est manifestée, comme suspmentionné, par les changements climatiques, les pandémies et «la tendance inflationniste des marchés, conséquence des perturbations que connaissent les sources et les chaines d’approvisionnement».
A l’adresse des chefs d’entreprises, la compagnie organisatrice assure que «la préservation de l’outil de production nationale par des couvertures assurancielles qui permettent aux entreprises de faire face à n’importe quel niveau de sinistralité et reprendre leur niveau d’activité d’avant sinistre, est la mission principale du secteur des assurances et de la réassurance».
Karima Mokrani
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