« En 2020, nous aurons un groupe Air Algérie avec ses filiales, sa communication, ses points de profits et un système informatique unifié », c’est en ces termes que Abdou Bouderbala, P-DG de la compagnie aérienne, voit l’aboutissement du plan de modernisation entrepris en 2015.
Depuis août dernier, 20 groupes se sont attelés à décortiquer tous les problèmes et les faiblesses de la compagnie pour enfin choisir une stratégie dont l’objectif est de donner jour à une compagnie moderne. Formation des pilotes, modernisation des modes de paiement sont, entre autres, les actions principales pour fidéliser le marché.
[dropcap]D[/dropcap]ifficultés économiques induites par la chute du prix du pétrole, dépréciation du dinar, croissance du trafic mondial, dominance des compagnies aériennes des pays du golfe, le retour de la compagnie aérienne libyenne, l’arrivée sur le marché national d’une nouvelle compagnie….
voilà autant de facteurs qui ont, quelque peu, motivé ce redémarrage de la compagnie Air Algérie sur de nouvelles bases plus solides.
« Notre position sur le marché international est acceptable mais nous aspirons à nous améliorer », affirme le PDG d’Air Algérie.
Les principaux axes de l’amélioration de l’entreprise sont la refonte de l’organisation, l’investissement dans la ressource humaine à travers l’ouverture, dès décembre 2017, de l’école nationale de l’aéronautique et, surtout, la filialisation qui est jugée par les responsables de la compagnie comme une solution adéquate pour aller de l’avant.
Cette filialisation permettra de réaliser des contrats de performance entre les filiales et la maison mère.
L’une de ces filiales, celle du catering, est opérationnelle.
Elle est spécialisée dans la restauration et services associés.
Une autre filiale, celle de la maintenance, est en cours d’élaboration.
Elle aura pour but de permettre à l’entreprise de réduire les coûts de la maintenance des appareils pour tout ce qui touche à l’hydraulique, l’électronique, la pneumatique et le moteur.
Il est question aussi de Air Algérie Cargo pour le transport des marchandises, de Air Algérie Handling qui prendra en charge les opérations commerciales et douanières à l’aéroport ; à savoir, l’embarquement et l’enregistrement des bagages et qui sera opérationnelle à partir de 2017.
La filiale services, dont le démarrage est prévu pour la fin de l’année 2016, permettra à la compagnie d’inaugurer un nouveau segment qui permettra de développer l’activité low cost.
Cette filiale prendra en charge aussi les vols charters, les vols privés, le taxi aérien et l’évacuation hospitalière.
En un mot, le plan de redressement, s’il a pour but l’accroissement des recettes, vise aussi à rationaliser les dépenses et ce, à travers la maîtrise de la masse salariale, la réduction des coûts de carburants, l’affrètement des avions et les escales.
Cela devrait passer aussi par une nouvelle politique commerciale basée sur des outils modernes qui a pour but de mettre en adéquation l’offre et la demande, tout comme il sera procédé à la suppression de la vente directe de billets et son remplacement par la vente par Internet et à travers des agents agréés.
« Seules les agences stratégiques qui constituent un symbole pour la compagnie, comme celle de l’opéra et celle de Marseille, seront maintenues », a expliqué le patron d’Air Algérie, lors d’un point de presse, en marge de la rencontre des cadres tenue à Alger.
Pour répondre à la demande du marché, la compagnie aérienne envisage aussi le renouvellement de la flotte qui atteindra 59 appareils vers la fin 2016.
« Nous travaillons pour avoir plus de parts du marché, notamment à travers les certifications qui nous permettront d’accéder à tous les aéroports ».
Le plan de modernisation ne saurait réussir sans la mobilisation de tout le personnel.
Il est aussi question d’améliorer le dispositif écoute-client avec un nouveau site web en 2016 et un call-center pour prendre en charge les doléances des clients.
Un autre grand problème sera normalement réglé, il s’agit de la ponctualité.
« Avant le démarrage de l’avion, il y a toute une chaîne qui se met en marche. Si un maillon est faible, cela perturbe tout le processus. Une amélioration à ce niveau est déjà constatée et nous nous attellerons à mieux maîtriser ce processus pour éviter les retards ».
Air Algérie signe deux conventions avec Mobilis et Condor
[dropcap]L[/dropcap]ors de la réunion des cadres d’Air Algérie, deux conventions ont été signées, l’une entre la compagnie aérienne et l’opérateur de téléphonie Mobilis qui va accompagner l’entreprise dans l’installation de son nouveau système d’information et de communication au niveau de la direction des opérations et l’autre avec Condor qui fournira à la compagnie 1 800 smartphones et 500 tablettes.
Grâce à ces nouvelles acquisitions, il sera possible au personnel navigant et aux services en charge de la planification des vols, d’échanger les informations en temps réel, avec le data 3G de Mobilis.
Étaient présents à cette cérémonie de signature, Abdou Bouderbala, P-DG d’Air Algérie, Saad Dama, directeur général de Mobilis, et Benhamadi, P-DG du groupe Condor.
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