« Elle est inopportune, c’est tout le système bancaire qu’il faut réformer » d’après Camille Sari
La création d’une banque spécialisée dans le développement des PME-PMI n’est « pas opportune, car c’est l’ensemble du système bancaire qui est à réformer et à moderniser. Mais l’expérience d’un organisme de financement public comme en France avec OSEO est digne d’intérêt»
Quant à l’abandon de la règle des 51/49, si elle est effectivement appliquée, elle doit « se faire sans restriction sectorielle ».
C’est le point de vue de l’économiste Camille Sari, que nous avons invité à commenter quelques propositions faites par le FCE.
L’économiste précise que « dans le processus d’une économie diversifiée et moderne, tous les secteurs sont appelés à se réformer et en premier lieu le secteur bancaire et financier.
Les entreprises publiques, faute de privatisation, continuent de s’empêtrer dans l’inertie et l’assistanat public » et soutient, dans ce sens que « l’Algérie a les moyens de créer des entités économiques de production de biens et de services non pas selon le système centralisé qui a fait faillite mais avec de nouveaux entrepreneurs privés à encourager ».
Sur sa lancée, l’économiste estime qu’un taux de croissance minimal de « 8 à 10% sur une dizaine d’années est certes nécessaire pour résorber le chômage dans un pays à forte évolution démographique mais il ne peut être atteint que par des changements macro économiques globaux, une plus grande intégration économique maghrébine, une lutte implacable contre l’économie de rente et la corruption et une réduction des dépenses militaires dans un contexte régional apaisé ».
Une nouvelle génération de managers doit émerger.
Cependant, M. Sari n’a pas manqué de noter la « sous estimation » dont fait objet l’agriculture, qui « contribue à 2% au moins au taux de croissance hors hydrocarbures. Sachant que les importations de produits alimentaires et agro-alimentaires pèsent et pèseront sur la balance commerciale.»
S’agissant du soutien de l’Etat aux entreprises, il a affirmé que « une génération de manageurs et d’entrepreneurs doit émerger » d’autant plus que le gouvernement crée l’environnement juridique et réglementaire allié à un contexte monétaire et financier favorable.
Pour l’ouverture du marché et l’investissement en Algérie, il affirme qu’il est « important de lever toutes les entraves et contraintes sur une économie qui a du mal à s’acheminer vers une transition à l’économie de marché », en citant, entre autres, «l’ouverture aux investisseurs privés nationaux de certains secteurs d’activité, comme les banques et assurances, l’audiovisuel, le transport maritime, le transport aérien, la pétrochimie et toutes activités liées en amont aux hydrocarbures, qui est non seulement soutenable mais indispensables.»
Le crédit de la consommation ne profitera qu’aux importateurs de véhicules
S’agissant du rétablissement du crédit à la consommation, Camille Sari soutient que cela ne profitera
« qu’aux importateurs de véhicules, ce qui aggravera le déficit de la balance commerciale et la pollution » en soutenant « qu’ il serait préférable de développer les transports en commun comme le métro et le tramway.»
Abordant l’épineux problème de la difficile lutte contre le marché de l’informel, il propose de doit s’attaquer avant tout aux « oligopoles en imposant le paiement par chèque et par virement de toute transaction au dessus de 500 000 DA ».
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