5ème édition du Baromètre Mondial de l’Innovation de GE : la transformation numérique et l’innovation comme leviers de croissance et de compétitivité
General Electric a dévoilé aujourd’hui les résultats de son cinquième « Baromètre Mondial de l’Innovation ». Ce sondage international a touché un échantillon de 2750 dirigeants d’entreprises dans 23 pays dont l’Algérie. Les 97 cadres dirigeants algériens ont été sélectionnés sur la base de plusieurs critères dont leur implication dans la prise de décisions et la gestion de la stratégie d’innovation de leurs entreprises.
97 cadres dirigeants algériens dans le secteur public et privé ont été interviewés (Directeur Généraux, Directeur du département recherche et développement, Directeur de la technologie), exerçant dans divers secteurs clés qui sont la production, l’industrie, la santé et l’énergie. Le Baromètre de l’Innovation de GE a clairement démontré que 78% des Algériens auditionnés sont optimistes quant à la transformation du secteur de l’industrie grâce aux équipements et procédés de production de pointe. 62% sont moins confiants que leurs homologues étrangers (83%) quant à l’impact de l’automatisation et de la robotique sur la transformation du marché du travail.
1) La quatrième révolution industrielle en passe de transformer le monde du travail
Bien que la digitalisation et la robotisation de l’économie sont actuellement sur le point de bouleverser profondément le marché du travail, les cadres dirigeants algériens sont très optimistes (84%) quant à la quatrième révolution industrielle, qui, pour eux, marque le début d’une nouvelle ère économique.
La transformation numérique heurte en effet le business model des entreprises de manière différenciée selon les secteurs d’activité ; plusieurs changements ont été décelés dont :
– L’optimisation du niveau de sécurité au travail (61% des dirigeants algériens Vs. 43% de la moyenne mondiale)
– La possibilité aux employés d’occuper de nouveaux postes à responsabilités et à plus grande valeur ajoutée (58% Vs. 48% de la moyenne mondiale).
– La création de nouveaux emplois et certaines catégories d’emploi seront fortement demandées (72% Vs. 53% de la moyenne mondiale).
– 43% des cadres dirigeants algériens – par rapport à 71% de la moyenne mondiale- considèrent que la transformation digitale entraîne une hausse des « employés nomades » (ou télétravailleur).
Selon les experts du numérique, certaines entreprises n’arrivent pas à prendre le virage digital, elles sont soit rachetées par de plus grandes sociétés, soit amenées à disparaitre. A ce titre, 75% des cadres algériens interviewés appréhendent le « Darwinisme digital » ; la crainte de ne pas pouvoir s’adapter au rythme de l’évolution de la technologie et de voir son entreprise et ses solutions devenir obsolètes.
2) Les obstacles qui empêchent les entreprises d’innover de manière efficace
La révolution numérique est en effet disruptive, ce qui justifie que les efforts en matière d’innovation soient faits avec ambition, cependant, selon le Baromètre de l’innovation de GE, il existe un bon nombre d’obstacles qui empêchent les entreprises algériennes d’innover efficacement et qui sont similaires à ceux identifiés par l’échantillon mondial. En effet, plusieurs challenges ont été déterminés :
-La capacité d’acquérir et d’intégrer des innovations externes au sein de l’entreprise (62%)
– La difficulté à identifier un business model efficace afin d’encourager les nouvelles idées (60% par rapport à 49% en 2014 et 36% de la moyenne mondiale)
-Le manque d’investissement et d’apports financiers suffisants (53% comparé à 50% de la moyenne).
-L’incapacité de l’entreprise à prendre des risques (51%).
3) La stratégie d’innovation en Algérie
En dépit des nombreux obstacles auxquels les entreprises algériennes font face, la créativité et l’innovation semblent être de puissants leviers de développement au sein des entreprises.
49% des interviewés en Algérie affirment avoir une stratégie d’innovation au sein de leurs entreprises. Ces dernières se focalisent sur l’innovation incrémentale (60%) permettant d’améliorer les solutions et produits existants, l’innovation interne (60%), investissant dans l’innovation afin d’optimiser les processus internes et les méthodes de travail, et l’innovation organique (80%) permettant d’exploiter les compétences et ressources existantes au sein de l’entreprise.
Actuellement, 22% des dirigeants algériens auditionnés estiment que les multinationales sont à l’origine de l’innovation en Algérie, et 19% pensent que les PME le sont également, 12% considèrent que les universités et les laboratoires de recherche encouragent l’innovation en Algérie. En ce qui concerne les politiques relatives à l’innovation, près de 47% affirment que les réglementations liées à la confidentialité et à la protection des données peuvent freiner les entreprises à lancer des innovations radicales et transformatrices (Vs. 64% de la moyenne mondiale).
Par ailleurs, l’existence d’une culture d’entreprise qui est à la fois une culture d’innovation et une culture d’entreprenariat s’avère essentielle compte tenu du contexte actuel. Selon 73% des Algériens auditionnés, le modèle « Start-up » devient l’exemple standard pour créer une culture d’innovation quelque soit la taille de l’entreprise.
4) Le secteur de l’énergie à l’ère numérique
Les marchés de l’énergie sont indéniablement confrontés à une transition ayant un impact direct sur leur modèle économique. La transition énergétique et la révolution numérique sont donc deux mutations complémentaires puisqu’elles permettraient à des entreprises de se transformer radicalement et donc de voir leurs modèles d’activités évoluer.
Bien que les entreprises du secteur appréhendent cela, 61% des citoyens interrogés à travers le monde lors de cette étude considèrent que l’industrie de l’énergie bénéficie le plus d’investissements dans de nouvelles approches en matière d’innovation. Les citoyens questionnés estiment que l’innovation améliorera l’efficacité énergétique permettant ainsi aux consommateurs d’économiser de l’énergie (57%). 43% s’accordent à dire que l’innovation permet d’optimiser la distribution d’énergie tandis que 38% de l’échantillon considèrent qu’elle permettra de réduire les coûts et d’accroîtra l’indépendance énergétiques du pays.
L’enjeu pour les entreprises est donc d’anticiper les changements à l’œuvre pour parer les risques qu’ils comportent, saisir les potentialités qu’ils recèlent, et être capables d’en initier d’autres afin que la performance économique s’accompagne d’une amélioration de la qualité de vie.
C’est par sa capacité à maîtriser, anticiper, orienter les différents changements en cours et à venir que l’Algérie saura mettre à profit la révolution numérique pour en faire une source de développement économique et social.
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