Le Forum des Chefs d’Entreprise organise du 5 au 7 octobre 2018 la 4ème édition de son université d’été sous le thème : « Une entreprise intelligente pour une économie nouvelle». Cette thématique s’est imposée d’elle-même, eu égard aux enjeux liés à la transformation de l’économie nationale. Dans ce contexte particulier, l’entreprise Algérienne est en train d’émerger en tant que force motrice dans le développement économique et social du pays. Sa contribution à l’effort de création de richesse et d’emploi s’affirme de plus en plus dans la sphère hors hydrocarbures.
Cependant, la bataille de la compétitivité demeure son plus grand défi dans l’environnement mondial actuel où la survie d’une entreprise dépend de ses capacités d’innovation.
Dans cette perspective, son rôle doit être prépondérant et surtout pérenne, comptant davantage sur ses ressources propres pour produire, exporter et innover et être ainsi le catalyseur de la diversification de l’économie nationale enclenchée par les pouvoirs publics.
C’est là l’enjeu majeur de l’heure et à venir pour l’entreprise nationale afin de hisser notre économie au rang des économies émergentes, capable de faire face aux phénomènes perturbants, nés des bouleversements des marchés, plus particulièrement des marchés pétroliers.
La conjoncture internationale liée à la chute des prix des hydrocarbures est venue nous rappeler l’impérieuse nécessité de redoubler d’efforts pour faire émerger de nouvelles sources de croissance, fondées davantage sur l’effort productif et la compétitivité de nos entreprises économiques.
En même temps, cette évolution si nécessaire, est tributaire d’un certain nombre de conditions incontournables, qui doivent être sinon réunies, en tout cas consolidées :
La première condition est celle de disposer d’un capital humain continuellement performant et sans cesse adapté. S’il est indéniable que l’Etat déploie un effort remarquable pour former la ressource humaine destinée aux besoins économiques, il demeure important que l’entreprise doit aussi contribuer à améliorer les niveaux de qualification et les compétences requises par la promotion de son propre outil de formation.
Aujourd’hui, les firmes créent leurs propres universités d’entreprise (corporate universities) pour y développer leurs métiers, le portefeuille de leurs compétences, la R&D, l’intelligence et la veille économique. Leur force et leur poids dans des marchés hautement compétitifs, en dépendent directement. Or, l’action des entreprises en direction de leurs ressources humaines continue d’être souvent le parent pauvre de leur stratégie de développement, quand elle n’est pas simplement inadaptée et obsolète.
La deuxième condition est liée aux techniques de digitalisation qui constituent un puissant instrument d’organisation efficace et performante de l’entreprise. A la faveur de ces mutations, la carte économique mondiale se redessine à grande vitesse et le numérique est désormais, au coeur des enjeux liés à la compétitivité et à la conquête de marchés. De nouveaux acteurs entrent en jeu dans le sillage de ces évolutions, les startups qui sont porteuses d’innombrables solutions aux contraintes d’usagers divers. C’est au prix de tels efforts que le numérique peut jouer pleinement son rôle de levier de la croissance économique. Dans ce contexte, notre responsabilité est de participer à accompagner cette nouvelle dynamique, en permettant aux startups de naître et de grandir.
La troisième condition est de mettre en place un environnement favorable pour le développement du potentiel de croissance des startups dont certaines sont vouées à être les champions économiques de demain. Dans cette optique, le FCE crée son incubateur pour accueillir et accompagner les jeunes porteurs de projets pour développer des concepts novateurs et à créer leurs entreprises pour en démocratiser leur utilisation auprès d’usagers aussi bien parmi les opérateurs économiques que le grand public.
Ces startups peuvent offrir des solutions dans tous les secteurs et pourraient même en révolutionner certains. C’est elles qui impulseront la diversification véritable de la production de biens et de services.
La quatrième condition est de mettre en oeuvre une politique de développement local qui impulse une véritable dynamique territoriale. Fondamentalement, il s’agit de mettre sur pied une politique économique incitative qui contribue à rééquilibrer les conditions d’occupation actuelle du territoire de notre pays et donner aux régions la puissance d’attraction suffisante qu’elles n’ont pas aujourd’hui. Les gros efforts déployés par l’Etat, notamment pour tout ce qui touche au développement des infrastructures et des services publics de base ont été nécessaires et utiles pour élargir le maillage territorial de l’économie nationale. Quid de leur attractivité ? Ces efforts devraient donc être accompagnés et prolongés par un développement plus conséquent de l’investissement productif et du tissu économique local.
Le tableau complet de la nouvelle économie dans laquelle doit évoluer l’entreprise 4.0 ne saurait se dessiner sans les énergies renouvelables qui s’imposent à la faveur d’une transition énergétique globalisée. Les Nations repensent leur mix énergétique pour exploiter des ressources renouvelables, propres, durables et moins coûteuses. L’Algérie est bien positionnée pour être un fournisseur mondial d’énergie solaire après avoir été un acteur important dans l’exploration, l’exploitation et l’exportation d’hydrocarbures.
C’est à ces conditions que l’entreprise pourrait jouer alors pleinement son rôle pour une économie forte et durable, ayant toute sa place à la table de l’économie mondialisée.
Lors des travaux, il sera présenté les éléments saillants du plan d’action et des perspectives d’évolution du FCE qui a lui-même entamé sa mue pour s’adapter à toutes ces mutations et jouer un rôle accru dans la mise en oeuvre des réformes structurelles qui transformeront durablement l’économie nationale pour améliorer ses performances et ses capacités de résilience tout en poursuivant les progrès accomplis en matière de développement humain. Le FCE est, en effet, appelé, en tant qu’organisation patronale et force de proposition, à être la voix de l’entreprise qu’il se doit d’accompagner et appuyer pour qu’elle joue pleinement sa mission de moteur de croissance inclusive.
L’enjeu principal du déploiement régional du FCE est d’ailleurs de mobiliser toutes les énergies, toutes les catégories économiques et sociales pour une dynamique territoriale effective. La création d’une commission femmes chefs d’entreprise et la structure Jil’FCE qui fédère les jeunes entrepreneurs s’inscrit également dans cet esprit de mobilisation et d’ouverture.
L’Université du FCE est, aussi, l’occasion idoine pour faire une autoévaluation des actions menées jusqu’à présent afin de consolider les acquis et remédier aux insuffisances pour faire face aux défis.
Note conceptuelle de la 4ème édition de son université d’été (FCE)
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