Comme il fallait s’y attendre, le gouvernement est passé à l’action pour interdire l’importation de la viande congelée. Cette décision prise à quelques semaines du mois du Ramadan intervient au moment où les éleveurs peinent à écouler leurs production sur le marché national.
Le ministère du Commerce qui a mis un terme à ces importations a motivé sa décision par le fait que de ce même produit est disponible en quantités suffisantes pour répondre aux besoins des consommateurs.
Mieux, explique la même source, le ministère du Commerce a déployé un vaste programme pour approvisionner le marché en viandes bovines issues des races élevées dans le Grand-Sud et les Hauts-Plateaux, d’une part, et de l’autre, à préparer une feuille de route pour lancer le processus d’exportation, confirmant ainsi l’excédent de la production nationale en viande rouge.
Pour rappel, au mois de septembre 2020, le ministre de l’Agriculture, Abdelhamid Hemdani, avait annoncé que son département avait recensé le bétail disponible en Algérie et s’était interrogé sur le recours à l’importation des congelées en dépit de la disponibilité qu’enregistre le secteur.
Du coup, la nouvelle décision d’interdire l’importation des cette denrée congelée s’inscrit parmi les priorités du gouvernement, d’autant que la feuille de route 2020-2024 pour le recensement annuel de la richesse animale du pays à travers toutes les communes du pays a permis d’élaborer une carte nationale de cette richesse par catégorie et par région.
En effet, les données préliminaires pour 2019-2020 font état de 28 millions de têtes ovines, dont 18 millions de brebis.
Pour ce qui est du cheptel bovin, on relève l’existence de 1,8 millions de têtes, dont plus de 9 000 vaches laitières, outre 5 millions de têtes caprines et plus de 400 000 têtes pour le cheptel camelin.
Ainsi, la production de viandes rouges a atteint 35 000 tonnes/an, dont 68% de viandes ovines. Durant la même période, l’Algérie avait importé 24 000 tonnes de viandes congelées destinées aux restaurants universitaires et cantines scolaires. En parallèle, l’Algérie avait également importé 32 000 tonnes de viandes fraîches.
Depuis mai 2020, le gouvernement a décrété l’interdiction d’importation de viandes rouges. En revanche, l’urgence est d’adopter un système pour mettre un terme à la spéculation sur le prix du son, principal aliment de bétail, qui se répercuté inéluctablement sur le prix de la viande sur le marché.
Yanis Oumakhlouf
Les commentaires sont fermés.