L’Union générale des travailleurs algériens (UGTA) se retrouve une nouvelle fois sans secrétaire général, après le départ de Salim Labatcha, qui a démissionné samedi soir de son poste, en plein débat à l’Assemblée nationale sur les deux projets de loi relatifs à l’exercice du droit syndical, auxquels s’opposent les syndicats, car remettant en cause selon eux les droits syndicaux acquis.
A M. Labatcha, qui évoque des raisons de santé, succède Hamou Touahria en tant que SG intérimaire jusqu’à la tenue du prochain congrès de la centrale syndicale, dont la date devrait être annoncée ultérieurement, lit-on dans un communiqué de presse diffusé par l’UGTA.
«Le secrétariat général de l’Union générale des travailleurs algériens a organisé ce samedi 4 mars une réunion d’urgence, en présence de tous ses membres, pour statuer sur la vacances du poste du secrétaire général, après le retrait de Salim Labatcha (…) pour des raisons personnelles qui ne lui ont pas permis d’exercer ses missions », explique l’UGTA dans son communiqué, soulignant que M. Labatcha restera membre à part entière du secrétariat national de la centrale syndicale.
Et d’ajouter que Hamou Taouharia assurera l’intérim et la gestion des affaires courantes, sans plus de détails. Ce dernier était jusqu’à samedi Secrétaire général de la Fédération nationale des hydrocarbures.
Mais le départ de Salim Labatcha, élu le 21 juin 2019, en pleine période du mouvement du Hirak, était quelque part prévisible au vu de son absence remarquable de la scène syndicale, y compris de certaines activités officielles où l’UGTA était toujours en première ligne.
Son absence aux festivités célébrant le double anniversaire du 24 février, c’est-à-dire du 65e anniversaire de création de l’UGTA et du 50e anniversaire de nationalisation des hydrocarbures, et sa discrétion depuis plusieurs mois concernant les débats agitant la communauté des travailleurs, étaient annonciateurs d’une nouvelle « tempête » au sein de la centrale syndicale, dont l’ensemble des Unions de wilayas contestent les deux texte proposés par le gouvernement, reprochant avec les autres syndicats autonomes, réunis autour de la Confédération des syndicats algériens (CSA), de ne pas les avoir associés à leur élaboration.
Le premier texte est relatif à la loi à l’exercice du droit syndical, alors que le deuxième projet de loi est lié à la prévention des conflits en milieu du travail et à l’exercice du droit de grève.
Pour rappel, Salim Labatcha a remplacé l’ex-SG Abdelmadjid Sidi Said, qui a régné sur l’UGTA de 1997 à juin 2019, avant de démissionner lui aussi pour des raisons de santé, avait-il évoqué à l’époque. Il est aujourd’hui condamné ainsi que ses fils à de la prison ferme pour corruption, incitation à l’abus de pouvoir et blanchiment d’argent.
R.N
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