[dropcap]L[/dropcap]’actualité en ces jours de rentrée sociale est dominée par une question, d’une extrême sensibilité qui alimente les débats et suscite des polémiques entres les politiques et les patrons d’entreprises.
Le premier ministre a, lors de son intervention devant le panel des experts du CNES demandé aux algériens de changer de mentalité et la perception qu’ils ont de la notion du travail.
Il leur demande tout simplement de ne plus tricher et de travailler effectivement «au lieu de se contenter d’aller au travail», expression révélatrice d’un état d’esprit dominant surtout dans certains services publics et dans l’administration.
Le patron des patrons, Ali Haddad a dans une déclaration en marge d’une rencontre avec la ministre de la solidarité, commenté la déclaration du premier ministre qu’il assimile à une boutade.
«Je pense que le premier ministre a dit cette phrase en rigolant» la parenthèse fermée il en profite pour recadrer en soutenant que «les algériens travaillent beaucoup comme d’autres populations du monde», puisque lui-même «produit et travaille 16h par jour».
Et il n’a pas tout a fait tort si l’on se réfère au dernier rapport du groupe de consulting Grant Thornton, rendu public récemment, dans lequel l’Algérie est classée PREMIERE dans le monde en termes de force de travail devant, la Chine, l’Australie, l’Indonésie ,Taiwan devançant même l’Allemagne, les Etats unis et les pays scandinaves, car notre pays a enregistré ces 12 derniers mois le plus fort potentiel de croissance grâce a une force de travail jeune et disponible…
Ce même rapport classe l’Algérie, pratiquement DERNIERE, puisque elle figure parmi les cinq derniers pays au monde, aux cotés du Nigeria de l’Argentine, du Venezuela et de l’Ukraine, pour l’inattractivité de son environnement pour l’investissement, pays dont les économies ,faut-il le rappeler, ont pour des raisons historiques et politiques beaucoup de similitudes avec la notre.
La rente, la corruption, la bureaucratie que nous partageons avec les derniers pays du classement sont autant de maux qui anéantissent et réduisent à zéro le potentiel de croissance, la force de travail et sa disponibilité, atouts que nous sommes censés partager avec les premiers du classement.
Où est la faille ?
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