Les agriculteurs qui ont investis dans la production de la tomate industrielle sont en colère.
Pour cause, la crise sanitaire ne les a pas épargnés et se retrouvent devant une impasse, allant jusqu’à ne pas pouvoir faire face aux besoins rudimentaires de leurs familles.
Spécialisés dans la filière tomate industrielle, ils ont décidé de monter au créneau, pour interpeller le ministère de l’Agriculture et du Développement rural et les responsables de l’Office national interprofessionnel des légumes et des viandes (Onilev) pour leur verser la subvention qui leur revient au titre de la campagne 2018-2019.
Selon nos informations, il s’agit d’une subvention promise par les pouvoirs publics au agriculteurs de la tomate industrielle et qui est de l’ordre de 4 dinars par kilo de tomate.
Cette subvention qui aurait dû leur être versée par cet office au terme de la saison 2018-2019 n’est toujours perçue en l’absence d’un décret officiel dudit ministère.
Ces agriculteurs qui se disent « conscients » de la conjoncture que traversent leurs partenaires industriels, lesquels opérateurs peinent à écouler leurs stocks de concentré de tomate, ont lancé un appel de détresse à la tutelle pour qu’elle mette en œuvre la mesure de paiement qu’elle a elle-même préconisé.
Résultat, si ces producteurs de la tomate industrielle ne perçoivent pas cette subvention, ils seront contraints, pour la majorité, de changer s’activité et, du coup, de quitter cette filière, car, disent-ils, ils ne pourront pas faire face aux dépenses de la prochaine campagne qui doit débuter en janvier 2021.
En février dernier, lors d’une rencontre organisé avec les responsables de l’Onilev, les agriculteurs avaient soulevé plusieurs préoccupations portant essentiellement sur les retards dans le paiement des subventions accordées par l’Etat à cette filière à travers les unités de conserveries et la nouvelle condition de commercialisation exigée par le ministère du Commerce aux exploitants.
Sensibilisé, le ministère de l’Agriculture s’est dit prêt à accompagner et à soutenir les opérations d’exportation de la tomate industrielle, à travers notamment des mesures incitatives et des primes.
Suite à quoi, le ministère de tutelle avait réitéré la volonté des pouvoirs publics à encourager cette filière qualifiée de « stratégique » dans le cadre de la politique de diversification des exportations du pays.
Devant une récolte abondante enregistrée ces dernières années, le ministère de tutelle avait alors appelé les professionnels de la filière à mieux s’organiser dans le cadre de coopératives agricoles et à saisir les opportunités offertes à travers l’exportation pour assurer une débouchée sur le marché international au surplus de la production nationale.
La tutelle avait même engagé la réflexion pour organiser cette filière pour lancer un programme d’accompagnement comprenant des incitations et des primes à l’exportation.
Yanis Oumakhlouf
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