Un taux de croissance de 3,1% attendu d’ici la fin 2023 en Algérie (BAD)
Le taux de croissance du PIB (Produit intérieur brut) attendu à la fin de l’année en cours connaitra une légère hausse par rapport à l’année dernière, en passant de 3% à 3,1.
C’est ce qui ressort des estimations que vient d’établir la Banque africaine de développement (BAD) dans son nouveau rapport annuel publié la fin juillet dernier sous le titre de «Perspectives économiques en Afrique du nord en 2023, mobiliser les financements du secteur privé en faveur du climat et de la croissance verte en Afrique».
Si le secteur des hydrocarbures est présenté comme le principal moteur de croissance depuis la reprise des cours du brut et du gaz sur le marché mondial ces deux dernières années, les experts de la banque continentale n’ont pas manqué de souligner les mutations et réformes qui s’opèrent dans différents secteurs économiques en Algérie.
«L’Algérie a connu une transformation structurelle avec une part croissante de l’industrie en 2022, qui est devenue le principal contributeur à son PIB (…) Le secteur des hydrocarbures est de loin le premier secteur industriel de l’Algérie», est-il souligné à cet égard dans le nouveau rapport de la BAD, estimant qu’en matière de répartition de la croissance par secteur d’activité, durant l’année précédente, l’industrie a participé au PIB à hauteur de 49,2%, suivi du secteur des services avec 38,1% et de l’agriculture avec 12,3%.
Si le secteur industriel, y compris les hydrocarbures, confirme sa relance, les experts de la BAD notent en revanche une dynamique moins active du secteur agricole, soulignant qu’ « en Algérie, c’est le secteur agricole qui a contribué le moins à l’emploi, avec près de 10% ».
Analysant les répercussions financières du redressement des indicateurs économiques, le même document note que « compte tenu de l’augmentation des recettes pétrolières, les soldes budgétaires de l’Algérie se sont améliorés en 2022 (…) Les comptes extérieurs ont enregistré un excédent à la faveur de l’augmentation de la valeur des exportations de pétrole », tout en estimant à 7,8% l’excédent de la balance courante en 2022.
Les réformes fiscales entamées récemment en Algérie ont également été passées à la loupe par les analystes de la BAD, soulignant qu’ «en Algérie, les initiatives récentes visent à améliorer le recouvrement des arriérés d’impôts et à tirer parti des technologies numériques. La réforme de la taxe sur les activités professionnelles et des mesures visant à élargir l’assiette fiscale ont été lancées en 2022. Grâce à l’augmentation des recettes pétrolières, l’Algérie a enregistré un déficit budgétaire de 0,2% du PIB en 2022, ce qui contraste fortement avec le déficit de 6,9% de son PIB en 2021».
« L’Algérie possède le plus grand potentiel d’énergie éolienne du continent »
Outre la croissance du PIB, les analystes de la BAD se sont également penchés sur l’évolution de la courbe de l’inflation qui est l’un des défis majeurs de l’économie mondiale ces dernières années. A ce propos, il est noté qu’en 2022, l’Algérie a enregistré le taux d’inflation le plus élevé des 10 dernières années, estimé à 9,3%, alors que la moyenne enregistré durant la période 2014-2020 a été de 4%, avant de passer à 7,2% en 2021.
Pour l’année en cours et 2024, la BAD prévoit une inflation à la baisse, avec respectivement 7,7% en 2023 et 6,7% en 2024.
« Projeté en baisse à 7,7% en 2023, le taux d’inflation en Algérie est relativement élevé à 9,3% en 2022, sous l’effet de l’inflation importée ainsi que des politiques d’appui à la reprise de l’activité économique et au financement monétaire du déficit budgétaire qui ont été menées par les autorités monétaires », note le rapport à cet égard.
A moyen et long terme, le rapport de la BAD se penche sur les perspectives de l’Algérie en matière de transition énergétique et de croissance verte, estimant que, dans ce domaine, « la contribution déterminée au niveau national (CDN) (de l’Algérie) vise à réduire les émissions de gaz à effet de serre de 7% à 22% d’ici à 2030 (…) Le plan de développement des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique 2016-2030 et la CDN fixent un objectif conditionnel de 27% de la production d’électricité à partir d’énergies renouvelables d’ici à 2030».
Dans le même registre, le document de l’institution panafricaine rappelle que «l’Algérie a élaboré un plan national pour le climat (PNC) qui comprend des mesures visant à accroître l’efficacité de l’eau, à promouvoir l’agriculture durable et à réduire les émissions de gaz à effet de serre », tandis que, dans le secteur du bâtiment et de l’urbanisme, «le pays a adopté des codes de construction qui exigent des pratiques de conception et de construction sobres en énergie».
En termes de potentialités pour la production d’énergies propres, le même rapport souline que « l’Algérie possède le plus grand potentiel d’énergie éolienne du continent – environ 7 700 GW si elle est pleinement exploitée – et a publié des plans visant à porter la production d’énergie renouvelable à 15 GW à l’horizon 2035, avec un taux de croissance annuel de 1 GW ».
M. Naïli
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