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  • Lancement de l’Observatoire Numérique du GAAN

    Lancement de l’Observatoire Numérique du GAAN

    A l’occasion de son lancement, l’Observatoire Numérique du GAAN mesurant la digitalisation des institutions algériennes a mis en ligne les résultats de son audit consacré aux sites web institutionnels. 

    Cet audit* est le premier d’une série d’études que l’Observatoire du GAAN compte mener pour parachever son baromètre mesurant la digitalisation en Algérie.

    La notion de E-gouvernement, désignant le recours par les institutions gouvernementales aux outils numériques et technologiques visant à renforcer la proximité avec le citoyen et améliorer le rapport qualité/coût du service public, doit être au cœur de toute stratégie nationale de digitalisation.

    L’audit réalisé par l’Observatoire du Groupement Algérien des Acteurs du Numérique est un premier pas dans la mesure de la démarche de digitalisation à l’échelle nationale. A cet effet, 48 sites web institutionnels de ministères, d’institutions étatiques et d’organismes gouvernementaux ont été passés au peigne fin et évalués sur un score total de 100 points. 

    Quel bilan tirer de cet audit ?

    Technologie Responsive & Expérience Mobile

    L’internaute évolue aujourd’hui en mobinaute, et plus vite qu’on ne le pense. En effet, plus de 70% des algériens accédant à internet le font via smartphone. Inutile de souligner donc la nécessité absolue pour un site web institutionnel, à fortiori, gouvernemental, de disposer d’une interface adaptée aux appareils mobiles afin de faciliter la navigation des visiteurs sur le site, et améliorer leur « expérience utilisateur ».

    Malheureusement, 75% des sites web gouvernementaux audités affichent un score mobile inférieur à 50 points sur un total de 100 selon le PageSpeed Insights de Google.

    Performances Desktop

    Si les résultats des sites web gouvernementaux sont loin d’être satisfaisants sur mobile, leurs performances sur desktop, c’est-à-dire sur des navigateurs internet ouverts depuis des PC de bureau, ne sont pas réjouissantes non-plus. Selon toujours l’outil d’analyse de Google, 43%, soit près de la moitié des sites web audités n’obtiennent pas plus de 50 points sur 100 en matière de performances desktop.

    Les fameux WWW.

    100% des sites web analysés utilisent le .dz comme nom de domaine, ce qui est un élément très rassurant. Cependant 8% des sites ne sont pas accessibles en tapant les 3 w avant le nom de domaine (www.nomdedomaine.dz) et 49%  sont inaccessibles sans les www. Les sites doivent être accessibles avec et sans les www, car certains internautes tapent l’adresse du site avec le suffixe alors que d’autres le tapent sans le suffixe.

    L’hébergement local, une question de souveraineté nationale             

    A l’ère d’une économie fondée sur la connaissance et le savoir, les données sont devenues un enjeu économique majeur. Bon nombre de pays à travers le monde, adoptent des règlements de protection de la souveraineté de leurs données. Ce point représente sans doute la partie positive de l’audit réalisé par le GAAN puisque 95% des sites web soumis à l’étude sont hébergés sur le territoire national et 100% d’entre eux disposent de domaines en .DZ.

    L’enjeu sécuritaire

    La sécurité d’une plateforme web est quelque chose de très complexe. Des dizaines de critères d’évaluation auraient pu faire l’objet d’un audit à part entière. Dans le cadre de cette première analyse, seul un critère a été interrogé : le certificat SSL. Le certificat SSL constitue sans doute une des protections les plus indispensables à déployer sur un site web. Ce « certificat » garantit l’authenticité du site web par rapport à son identité, et assure que les données transmises vers et depuis ce dernier sont chiffrées et sécurisées en cas d’interception par des tierces parties malveillantes. Selon notre étude il s’avère que 85% des sites web audités ne disposent pas de ce certificat.

    Classement des sites web

    Au terme de l’audit réalisé, l’Observatoire a procédé au classement des sites web audités selon le score* obtenu sur un total de 100 points. Globalement, seul le site web du ministère de la défense atteint un score de performances supérieur à 80%. Le classement compte plusieurs sites web avec un score inférieur à 50 points, soit en dessous de la moyenne.

    Le présent classement vise bien entendu à attirer l’attention des administrateurs des sites web gouvernementaux à prendre en main activement l’entretien de leurs vitrines, celles-ci étant les principaux leviers de proximité avec le citoyen et le premier pas vers une démarche de E-gouvernement et de digitalisation des services publiques.

    * les outils utilisés pour l’audit sont Google Light House , SSL Checker, Dead Link Checker, pour consulter la méthodologie et les données de l’étude voir le lien https://blog.gaan-dz.com/audit-sites-institutionnels

    A propos de l’Observatoire du GAAN :

    L’Observatoire est un Organe du GAAN dont la mission est de collecter, analyser les données de l’écosystème et de l’économie numérique pour faire ressortir le maximum d’insights sous forme de recommandations/orientations pour les décideurs à échelle gouvernementale, chapeauté par une commission de travail composée de membres du GAAN et d’experts externes.

    A propos du GAAN : lancé en Janvier 2020 par un groupe d’entreprises algériennes œuvrant dans le domaine du numérique, et croyant fermement en l’intelligence collective, le GAAN (Groupement Algérien des Acteurs du Numérique) aspire à réunir un maximum d’acteurs du numérique algérien quelle que soit leur taille, statut juridique, niveau d’expertise, secteur de spécialisation ou positionnement géographique, autour de 4 objectifs majeurs : Fédérer, Grandir, Rayonner et Transformer.

  • Tadjeddine Bachir, président du GAAN: «Notre pays a besoin de rattraper son retard technologique»

    Tadjeddine Bachir, président du GAAN: «Notre pays a besoin de rattraper son retard technologique»

    Crée au début de l’année 2020, le Groupement Algérien des Acteurs du Numérique (GAAN) lancé par un par un groupe d’entreprises algériennes œuvrant dans le domaine du numérique aspire à « réunir un maximum d’acteurs du numérique algérien quelle que soit leur taille, statut juridique, niveau d’expertise, secteur de spécialisation ou positionnement géographique, autour de 4 objectifs majeurs Fédérer, Grandir, Rayonner et Transformer ». Dans l’entretien qu’il a bien voulu nous accorder le président du Groupement, revient sur la création de cette association, ses objectifs et sur l’importance des nouvelles technologies dans la relance de l’économie nationale.

    Qu’est ce qui a motivé la création du GAAN ?

    Le secteur des nouvelles technologies connait des problématiques endémiques depuis plus de 2 décennies. En tant qu’acteurs, nous avons longtemps attendu et espéré que les choses se débloquent naturellement d’elles-mêmes, nous étions happés par notre travail au quotidien et tous les efforts qui ne devraient pas concernés les acteurs de ce secteur, bureaucratie, recouvrement. Nous avions déjà le projet de fonder une association en 2014 qui s’est vu échouer.

    En 2018 Nous nous sommes réunis avec quelques acteurs, après quelques mois de rencontres et quelques dizaines de litres de café, nous nous sommes retrouvés autour d’un projet, celui du GAAN et nous nous donnons corps est âme pour veiller à sa réussite.

    Quels sont les objectifs de cette association dont l’adhésion est ouverte à tout le monde ?

    Ils sont assez simples à expliquer. Les objectifs du GAAN sont de mettre en place une organisation, qui permet aux acteurs du numérique d’exprimer leurs problématiques d’une seule voix, afin d’être mieux entendu par les pouvoirs publics. Mais aussi, de permettre à ces mêmes pouvoirs publics d’avoir un maximum de visibilité sur l’écosystème numérique DZ, de prendre conscience de l’étendu de ses capacités et du potentiel économique qu’il représente pour le pays, afin d’entamer les réformes qui permettront son éclosion aux yeux du monde.

    En résumé, nous souhaitons nous positionner en portevoix pour nos collègues, et en fenêtre sur l’écosystème pour les décideurs des pouvoirs public, car nous sommes persuadés que nous devons être les premiers acteurs des changements que nous souhaitons voir, et que nous ne pouvons pas être experts dans toutes les branches du numérique, raison pour laquelle nous comptons beaucoup sur l’intelligence collective, raison pour laquelle nous sommes aussi inclusif.

    Fédérer, Grandir, Rayonner et Transformer sont les maîtres-mots du GAAN pouvez nous en dire plus sur cette démarche ?

    En fédérant, nous avons-nous-mêmes une meilleure vision sur les problématiques que rencontre le secteur, nos analyses en deviennent systématiquement plus pertinentes que ce soit pour les acteurs du secteur ou pour les pouvoir public ce qui nous permet de nous faire entendre.

    Si nous sommes entendus, nos chances de régler les problématiques auxquelles nous sommes assujettis grandissent, plus nous déblayons le chemin, plus l’horizon en face de nous s’éclaircis et plus nous grandirons que ce soit en tant qu’entreprises ou en tant qu’écosystème, car un environnement plus propice attirera plus d’acteurs et d’investisseurs.

    Si nous grandissons, nous nous donnerons les moyens de rayonner à l’international, car le numérique n’a pas de frontières comme vous le savez certainement, un service web peut être disponible immédiatement n’importe ou sur la planète du moment qu’il est marketé de manière correcte.

    Enfin, le déblocage de ce secteur d’activité ne peut que transformer (en mieux) notre économie, en nous éloignant un peu plus de notre dépendance aux hydrocarbures qui restent une matière première à quantité limitée, tout en nous rapprochant d’une économie basée sur le savoir. Notre jeunesse se transformant ainsi en matière première aux ressources illimitées.

    Le GAAN a transmis au gouvernement, à l’occasion de la conférence nationale sur le plan de relance de l’économie, une série de propositions à même de contribuer à la relance de l’économie nationale. Quelles sont parmi celles que vous avez sériés les plus urgentes à mettre en œuvre ?

    Toutes sans exceptions sont urgentes ! Cependant, il y en a qui sont relativement simples et plutôt rapides à mettre en place car ne nécessitant que des ajustements au niveau de certaines lois/politiques comme notre politique de gestion des devises étrangères.

    Le fait de permettre que des sociétés algériennes puissent prester pour des sociétés étrangères et d’être payées en devises en gardant l’intégralité de ces devises, impliquerait une ouverture d’un nouveau stream de revenus en devises pour le pays, des devises que ces acteurs n’auront plus besoin d’aller puiser dans nos réserves de changes ou pire encore, dans le marché noir de la devise.

    Ils paieront bien entendu leurs impôts en devises sur partie de leur chiffre d’affaire réalisé en devise, et pourrons disposer de leurs revenus comme bon leur semble (formations, services, logiciels, voyages, hôtel…). Nous avons beaucoup d’autres propositions mais celle-ci pourraient en étonner plus d’un si elle venait à être mise en place.

    Peut-on parler d’économie numérique, alors que la couverture du pays et la qualité du service internet sont très en deçà ?

    Nous pouvons parler d’économie numérique à partir du moment où vous utiliser des solutions numériques pour régler des problèmes de votre vie quotidienne, vous devenez dès lors un utilisateur de ce que l’on appelle « l’internet utile ». Bien que la généralisation de l’accès à l’e-paiement serait un accélérateur non négligeable aux chiffres d’affaires réalisés par les acteurs du secteur, il n’est pas un point bloquant.

    Nous avons des champions nationaux qui l’ont prouvé que ce soit dans les domaines du recrutement en ligne, du e-commerce ou du VTC ou les paiements ne sont font pas en ligne mais qui génèrent quand mêmes des chiffres d’affaires appréciables.

    Un comité de labélisation des start-ups vient d’être créé par décret, les conditions d’accès à ce label sont de l’avis des experts « décourageantes », quel est l’avis ou quelles sont les remarques du GAAN sur ce texte de loi ?

    Le GAAN a accueilli favorablement la promulgation du décret N°20-254 du 15/09/2020 portant création d’un comité national de labellisation des « Startup », « des projets innovants » et des « incubateurs » car il permet de définir clairement ce qu’est une startup du point de vue du législateur par conséquent les sociétés ayant obtenu le label de Startup pourront prétendre auprès du fisc aux exonérations fiscales énoncées dans l’article 69 de la loi de finance 2020.

    Le ministre délégué auprès du premier ministre chargé des startups a déclaré que l’opération de demande du label se fera exclusivement par internet à travers un portail dédié, sincèrement c’est une initiative à saluer.

    On parle beaucoup des start-ups, mais très peu du modèle économique des start-up. Faut-il à votre avis aller vers un statut type pour les start-up et les entreprises innovantes et n’est-il pas temps de revoir le cadre réglementaire pour permettre aux entreprises, notamment publiques d’accompagner les start-up ou les porteurs de projets ? 

    Lors de la conférence nationale sur les startups, il y a eu une annonce concernant une nouvelle forme de société: la Société Par Actions Simplifiée : SPAS, c’est un statut qui permettra aux jeunes pousses d’opérer des levées de fonds sans avoir à entrer dans de lourds processus, onéreux pour changer de statut. J’espère que ça va être concrétisé rapidement.

    Depuis un certain temps on parle énormément d’incubateurs et de pépinières d’entreprises au sein des universités. Sont –ils à votre avis efficaces?

    Il est très difficile de parler d’efficacité sans un environnement juridique et économique propice à l’éclosion des projets innovants dans notre pays. Nous ne pouvons qu’encourager ce genre d’initiative, car même s’il n’y a pas un grand nombre de sociétés qui sortent de ces incubateurs, ils permettent à nos jeunes étudiants de toucher du doigts les problèmes auxquels ils seront confrontés une fois dans le monde réel de l’entreprenariat.

    Un(e) jeune étudiant(e) en technologie ou en informatique, ne dispose souvent pas des compétences nécessaires pour monter une entreprise et gérer les aspects juridiques, commerciaux, marketing, financiers et comptables, ce genre d’incubateur leur permet de découvrir ces aspects et de les préparer à une entrée active dans le domaine de l’entreprenariat, c’est en ce sens qu’ils sont efficaces à mon humble avis en attendant que les choses se débloquent pour aller encore plus loin avec nos jeunes.

    Pensez-vous que l’on puisse parler d’économie numérique, alors que l’on peine à généraliser le paiement électronique, et que l’on pas encore légiféré pour la signature électronique.

    Le paiement électronique comme la signature électronique sont des éléments importants pour faciliter et accélérer les processus de digitalisation tout azimuts, mais ce qui se passe sur notre marché et sur plusieurs autres marchés dits émergents, nous prouve que dès lors que nous avons une solution numérique qui répond à un problème donné, elle trouvera preneur et le moyen de générer des ventes, donc participera à l’économie de son pays.

    Pensez-vous que le retard pris dans la généralisation des TIC est rattrapable ?  

    La « magie » du secteur des nouvelles technologies, réside dans le fait qu’un retard de 50 ans, peut être rattrapé en quelques années, voire quelques mois à peine dans certains cas.

    Mais pour pouvoir atteindre cet objectif il faut Développer la « Littéracie Digitale » au sein des différents segments de la population. Alors que le taux de pénétration des Smartphones/Tablettes a évolué significativement en Algérie, ils demeurent des appareils adaptés d’abord pour un usage de consommation de contenu.

    La crise du Covid-19 a mis en exergue le faible taux de pénétration des ordinateurs chez les Etudiants, Employés, Ménages…etc. (la base installée des ordinateurs personnels ne dépasse pas les 3 Millions d’ordinateurs pour une population qui dépasse les 40 Millions, dont 40% environ au sein des administrations et entreprises), ce qui a réduit significativement l’éventail des solutions envisageables pour assurer une flexibilité dans le lieu de travail ou d’apprentissage.

    Que faut-il faire dans ce cadre et que préconise le GAAN ?

    Revoir à la baisse les taux de taxation actuels en droits et taxes appliqués aux ordinateurs personnels et d’autres équipements informatiques essentiels (switch et routeurs, serveurs…etc.) qui se trouvent actuellement à un niveau excessif, rendant ainsi l’accès à un outil aussi essentiel que l’ordinateur impossible pour la plus grande frange de la population.

    Il y a lieu également d’engager, dans les plus brefs délais, des programmes et initiatives à caractère national à travers un partenariat public-privé et visant à offrir des solutions (Ordinateur + Contenu + Services) adaptées par segment de la population (ex : étudiants/élèves/enseignants, fonctionnaires, ménages, PME…etc).

    Aussi il faut favoriser la formation par le e-Learning pour les différentes franges de la population : A l’ère de la digitalisation, la formation à distance est aujourd’hui utilisée officiellement au même titre que les formations et enseignements prodigués en présentiel (Universités, grandes écoles, centres de formation, entreprises etc..). Elle a permis aux cadres, salariés, apprenants de travailler ensemble et de se former en dehors de leurs horaires de travail. C’est désormais une volonté affichée des pouvoirs publics d’insuffler l’économie du savoir.

    Entretien réalisé par Sabrina Mouloud et publié dans la revue DZEntreprise n°38

  • Les propositions du GAAN pour faire du numérique un moteur de la croissance économique

    Les propositions du GAAN pour faire du numérique un moteur de la croissance économique

    L’Algérie gagnerait à se doter d’une stratégie nationale du numérique pour accompagner l’élan et l’enthousiasme actuels en vue de la modernisation et de la diversification de l’économie. Une telle stratégie devrait permettre de :

    1. Faire du numérique un levier de croissance de l’économie nationale, notamment à travers l’apport des entreprises de la filière du numérique.
    1. Bâtir les fondements nécessaires pour généraliser l’usage du numérique dans les différents secteurs et permettre l’essor d’une société de l’information et d’une économie de la connaissance.

    L’idée étant d’avoir une approche holistique et d’encadrer, à travers cette stratégie, le maximum des mesures et d’actions entreprises dans le pays en vue de créer des synergies et améliorer l’efficacité et l’efficience de nos efforts dans ce domaine.

    Nous résumons dans ce document les principaux axes sur lesquels devrait s’appuyer cette stratégie ainsi que les mesures prioritaires à considérer dans le proche avenir.

    Ce travail est le fruit d’un groupe de réflexion au sein du GAAN qui a élaboré ces propositions durant les derniers mois.

    1. Une Infrastructure fiable, sécurisée et performante :
    1. Développer l’accès à l’Internet très haut débit.
    1. En mettant à profit les différentes technologies et réseaux existants (fixe, mobile, satellite) ;
    2. En dynamisant le marché des Providers Internet par la mise en œuvre des textes d’application découlant de la dernière loi sur les télécommunications, notamment sur le volet ouverture de la boucle locale.
    3. Le renforcement de la bande passante internationale et l’optimisation de son rendement grâce notamment à la mise en œuvre d’un Peering local (GIX).
    1. Accélérer la mise en service de la certification électronique pour les administrations et structures publiques, mais également pour le secteur économique et privé.
    1. Favoriser la disponibilité de Centres de Données sur le territoire national répondant aux standards internationaux afin de :
    • Diminuer la sollicitation de la bande passante internationale ;
    • Améliorer la performance des services en ligne par la réduction des temps de latence ;
    • Consacrer la souveraineté nationale sur les données ;
    • Améliorer l’attractivité du pays vis-à-vis des Investissements Directs Etrangers dans le domaine numérique et augmenter la contribution du numérique dans le PIB.

    Pour cela il y a lieu de lever les obstacles techniques (ex : disponibilité, qualité et coût de la bande passante, énergie), et prendre des mesures pour rassurer les investisseurs et inciter les investissements conséquents requis par les projets de Data Centers.

    1. Engager proactivement la préparation pour la 5G, notamment pour :
    • Assurer la disponibilité du spectre des fréquences requis ;
    • Eliminer les obstacles potentiels au déploiement (ex : pour généraliser la 5G, il sera utile d’avoir des sites cellulaires supplémentaires équipés de la 5G. Les autorités en charge doivent disposer de ressources et d’un cadre réglementaire pour équilibrer entre les préoccupations des consommateurs et la planification urbaine avec des exigences en matière de construction d’infrastructures).
    • E-Gouvernement pour offrir un service public efficace, transparent et inclusif, centré sur le citoyen et l’entreprise :

    Il est attendu du Gouvernement de donner l’exemple en matière d’adoption et d’usage des TIC et du numérique afin de de rallier les citoyens, les entreprises et d’autres acteurs nationaux pour édifier une société de l’information.

    Pour cela, il y a lieu d’assurer les éléments clés et facilitateurs ci-après :

    1. Capitaliser sur la numérisation de l’état civil et le Numéro d’Identification National, pour mettre en œuvre une Identité Numérique unique pour chaque citoyen, permanente, disponible et authentifiable en ligne et pas seulement par le moyen de la carte nationale biométrique physique. Cette identité numérique devrait convenir aux transactions institutionnelles mais aussi commerciales (ex : Banques).
    1. Mettre en place un Système d’Echange Sécurisé de Données assurant l’interopérabilité entre les différents systèmes d’information des administrations, structures gouvernementales, et services publics (ex : CNR/Etat Civil).
    1. Mettre en service le Portail Gouvernemental de Services Intégrés et accessibles depuis des plateformes en ligne et mobiles. Même si les services en question seront développés par les structures concernées, il est important de simplifier l’accès aux citoyens en intégrant les services les plus courants au sein d’un portail (guichet) unique.
    1. Renforcer la Cybersécurité pour établir la confiance entre Gouvernement, Citoyens, et Entreprises.
    1. Favoriser l’Open Data afin de rendre disponibles, pour les administrations centrales, les collectivités locales et les investisseurs – les données pour les systèmes d’aide à la décision et au développement.

    Il est utile de rappeler que les retombées et bénéfices du e-Gouvernement sont multiples :

    • Amélioration de l’efficacité et de la productivité des services de l’administration.
    • Amélioration des services aux citoyens et un meilleur engagement des citoyens avec le gouvernement.
    • Accélération de la réalisation des Objectifs de Développement Durable (ODD) et des politiques sociales ; le numérique étant un catalyseur clé des secteurs sociaux tels que l’éducation et la santé.
    • Economie des coûts : des économies substantielles peuvent être réalisées en numérisant et en automatisant les processus.
    • Promotion de la transparence, la responsabilité, la bonne gouvernance et la réduction des opportunités et possibilités de corruption.
    • Amélioration de la compétitivité et l’attractivité économique du pays, en favorisant un environnement propice aux affaires, comme en témoigne le classement « Doing Business » pour l’Algérie en 2020 qui peine à améliorer son classement à la 157ème place depuis deux ans.
    Une population qualifiée pour l’ère du numérique (Capital humain) :
    1. Développer la « Littéracie Digitale » au sein des différents segments de la population.

    Alors que le taux de pénétration des Smartphones/Tablettes a évolué significativement en Algérie, ils demeurent des appareils adaptés d’abord pour un usage de consommation de contenu. La crise du Covid-19 a mis en exergue le faible taux de pénétration des ordinateurs chez les Etudiants, Employés, Ménages…etc. (la base installée des ordinateurs personnels ne dépasse pas les 3 Millions d’ordinateurs pour une population qui dépasse les 40 Millions, dont 40% environ au sein des administrations et entreprises), ce qui a réduit significativement l’éventail des solutions envisageables pour assurer une flexibilité dans le lieu de travail ou d’apprentissage.

    Dans ce cadre, il y a lieu de :

    • Revoir à la baisse les taux de taxation actuels en droits et taxes appliqués aux ordinateurs personnels et d’autres équipements informatiques essentiels (switch et routeurs, serveurs…etc.) qui se trouvent actuellement à un niveau excessif, rendant ainsi l’accès à un outil aussi essentiel que l’ordinateur impossible pour la plus grande frange de la population.
    • Engager, dans les plus brefs délais, des programmes et initiatives à caractère national à travers un partenariat public-privé et visant à offrir des solutions (Ordinateur + Contenu + Services) adaptées par segment de la population (ex : Etudiants/Elèves/Enseignants, Fonctionnaires, Ménages, PME…etc).
    • Favoriser la formation par le e-Learning pour les différentes franges de la population : A l’ère de la digitalisation, la formation à distance est aujourd’hui utilisée officiellement au même titre que les formations et enseignements prodigués en présentiel (Universités, grandes écoles, centres de formation, entreprises etc..). Elle a permis aux cadres, salariés, apprenants de travailler ensemble et de se former en dehors de leurs horaires de travail. C’est désormais une volonté affichée des pouvoirs publics d’insuffler l’économie du savoir.
    1. Préparer la future génération et main d’œuvre à l’ère de l’industrie 4.0.

    La 4ème révolution industrielle est en train de définir un bon nombre des compétences et aptitudes requises pour réussir dans le monde du travail. Au-delà des défis nés avec la crise du Covid-19 comme l’enseignement/apprentissage à distance, les responsables de l’éducation sont confrontés au défi supplémentaire de combler l’écart de compétences créé par l’industrie 4.0 et les exigences d’une société mondialement compétitive, dans laquelle certains emplois existants sont en déclin tandis que de nouveaux emplois faisant plus appel à des compétences en technologie et des compétences cognitives émergent.

    Il est donc primordial d’engager une réflexion sur une intégration efficace des Technologies dans les programmes d’enseignement au niveau de l’éducation nationale mais aussi au niveau de la formation professionnelle en vue de développer les compétences requises à l’ère de l’intelligence artificielle et de l’industrie 4.0 et préparer ainsi notre future génération d’innovateurs.

    1. Formation de compétences hautement qualifiées dans les technologies phares, comme l’intelligence artificielle ou la cybersécurité, afin de soutenir la transformation économique et sociale du pays par des compétences locales.
    1. Mettre à profit les compétences algériennes résidant à l’étranger pour bénéficier de l’expérience et de l’expertise des expatriés algériens, exerçant dans de grandes entreprises internationales, notamment dans le domaine des Technologies de l’Information et de la Communication.
    • Ecosystème et économie numérique
    1. Renforcer la transparence et l’équité dans l’accès à la commande publique et aux opportunités d’affaires d’une manière générale, à travers notamment :
    • La dématérialisation des procédures de participation aux marchés publics, notamment par la mise en place d’un portail des appels d’offres du secteur public.
      • La mise en œuvre de SLA (contrat de niveau de service) au niveau des structures et administrations en charge de délivrer des autorisations ou agréments spécifiques aux activités du numérique.
      • La consécration de la préférence nationale par les entreprises et organismes publics dans l’octroi des marchés.
    1. Paiement électronique et inclusion financière : la disponibilité et l’utilisation de tous les services financiers par les différents segments de la société dont les institutions et les particuliers.
    1. e-Commerce : le e-commerce en Algérie peine à se développer, en raison du retard dans la promulgation des textes réglementaires et l’absence d’une culture digitale auprès des consommateurs.
    1. Contraintes Banques / Commerce international / Change : Certaines réglementations dépassées limitent le développement du secteur et la digitalisation de l’économie. Le contrôle des changes et les problématiques liées à la détention de devises (i.e. rapatriement de fonds de l’étranger, convertibilité du dinar, manque de cadre légal nécessaire aux paiements électroniques).
    1. Incentives : accompagner les porteurs de projet dans le digital par des mesures incitatives et d’encouragement : exonération fiscale, accès aux crédits bancaires, etc.
    2. Coordination / Collaboration / Partenariat Public Privé : nécessité d’instaurer un climat de confiance et créer des passerelles de partenariat entre les entreprises du secteur public et celles du privé. Le but étant identique : créer de la richesse et développer l’économie nationale.
    3. Startups : simplifier les procédures de création de startups et instaurer un fonds d’aide financière et un accompagnement technologique (incubateurs).
    • Gouvernance et capacités organisationnelles :

    La transversalité du numérique engendre la nécessité d’impliquer tous les secteurs afin de réussir l’atteinte des objectifs ciblés. L’absence de coordination est souvent la raison derrière l’échec des expériences de transformation numérique.

    Dans ce contexte, il y a lieu de :

    1. Mettre en place une Structure centrale responsable de la mise en œuvre de la stratégie nationale du numérique qui transcende les différents départements ministériels et administrations afin justement d’assurer la coordination entre eux.
    1. Assurer la pérennité du financement des projets par la mise en œuvre de modèles de financement adaptés, notamment par la diversification des sources de financement.
    1. Favoriser le Partenariat Public-Privé.
    1. Mettre en place un tableau de bord ou observatoire du numérique en collaboration avec toutes les parties prenantes afin d’assurer le suivi et le pilotage de la feuille de route.
    1. Conduire le changement, notamment par des actions de sensibilisation et une communication efficace afin d’obtenir l’adhésion de toutes les parties prenantes qui s’approprieront et porteront la stratégie et feuille de route de développement du numérique.
    1. L’éducation financière :

    Nécessité d’instaurer des mécanismes d’éducation et de sensibilisation financière à travers l’élaboration d’une stratégie nationale visant à promouvoir l’enseignement et la culture financière, encourageant l’usage des moyens de paiement dématérialisés.

    Le développement de cette stratégie par des organismes gouvernementaux et le secteur privé, afin d’améliorer les connaissances financières des citoyens, en particulier les catégories vulnérables tels que les petites et moyennes entreprises, les jeunes et les femmes.

    Comité de rédaction :

    Karim BIBI TRIKI –  Président de la commission Stratégie Nationale

    Yazid AGUEDAL –  Président de la commission Intégrateurs / Logiciels

    Bachir TADJEDDINE –  Président du GAAN

    Nassim LOUNES –  VP Communication

    Abdelouahab GAOUA –  VP Relation Institutionnelles

    Abdelkrim EMBAREK –  VP Startups

    Omar ALI YAHIA –  VP Partenariats Stratégiques

    Roslane BENCHARIF –  VP Stratégie