La 6ème édition du Salon de la sous-traitance industrielle (Algest 2021) ouverte hier au Palais des expositions, Pins maritimes à Alger, s’annonce féconde.
Trois protocoles d’accord ont été signés entre les groupes industriels Sonelgaz, Imetal et Getex, en leur qualité de donneurs d’ordre, et la Bourse de sous-traitance (BSTP) représentant les PME de sous-traitance. D’autres contrats seront signés avant la fin du Salon pour atteindre une douzaine de protocoles d’accord.
Kemal Agsous, le président de la BSTP, affiche une grande satisfaction et beaucoup d’optimisme : «Une douzaine d’accord, c’est très important pour nous parce que ce sont tous les secteurs qui seront touchés ; industrie manufacturière, l’énergie, l’électronique…ce sont des secteurs extrêmement porteurs».
Selon notre interlocuteur, il y a un espoir réel de voir se redresser le secteur de la sous-traitance industrielle en Algérie, après des années de léthargie dont la raison principale en est l’absence d’industrie dans le pays. Jusqu’ici, il est considéré comme étant le maillon faible de toute la chaîne. S’il y a donc reprise aujourd’hui, c’est parce qu’il y a des prémices d’industrialisation à la faveur des nouvelles orientations économiques et politiques du pays, sous la conduite du chef de l’Etat, Abdelmadjid Tebboune. «La sous-traitance est liée à l’industrie» insiste le président de la BSTP.
A noter, en effet, une forte présence des entreprises de sous-traitance à cette 6ème édition du Salon Algest, auxquels il faudrait ajouter quelques bureaux d’études et des laboratoires qui activent dans les différents secteurs. Après une absence de deux ans pour cause de l’instabilité politique et financière du pays, aggravée par la crise de la Covid-19 qui a lourdement impacté ces entreprises, des voix se sont élevées pour exprimer le souhait des sous-traitants algériens de rencontrer les donneurs d’ordre, leur présenter leurs produits et autres offres de services.
La Bourse de sous-traitance qui est coorganisatrice de ce Salon, l’autre organisateur étant le Word Trade center Algiers, intervient en tant que relais entre les deux parties. Elle met en relation les deux partenaires. «On se réunit entre nous, entre nationaux. Le Salon va nous permettre de multiplier les échanges» confie M. Agsous, ajoutant que s’il y a engouement, c’est parce que l’Algérie s’oriente désormais vers la réduction des importations et leur remplacement par la production nationale. Il y aussi cette autre orientation d’aller vers l’exportation et cela nécessité, souligne-t-il, de la compétitivité : «on doit être compétitif».
Parlant de compétitivité, des représentants de ces entreprises expriment des craintes de ne pas atteindre ce niveau en raison notamment d’un autre problème, celui de manque de ressources de financement suite aux pertes enregistrées depuis le début de la crise sanitaire. Leurs discussions avec les représentants des banques présentes à ce Salon tournent autour de cette question. «Ils veulent savoir quelles sont les possibilités d’avoir un crédit ou d’allonger la période de remboursement» confie un des employés de la banque BDL. Or, au niveau des banques, persiste un autre problème : le manque de liquidités. C’est une autre question au menu des discussions durant les quatre jours de ce Salon Algest 2021.
Pour rappel, depuis son arrivée à la tête du ministère de l’Industrie, M. Ahmed Zeghdar multiplie les rencontres avec les groupes industriels dans cet objectif de relancer l’économie nationale. Le représentant du gouvernement insistait sur l’importance de booster la sous-traitance industrielle. Algest 2021 est d’ailleurs organisée sous le thème : «La sous-traitance industrielle : fer de lance du développement d’une industrie nationale intégrée».
Karima Mokrani
Les commentaires sont fermés.