Sonatrach : Révision à la hausse des prix du gaz algérien à l’exportation
Des négociations sont en cours avec les partenaires de Sonatrach pour augmenter les prix du gaz algérien à l’exportation. Le P-dg de la compagnie pétrolière nationale, Toufik Hakkar, l’a confirmé aujourd’hui, lors d’une conférence de presse, tenue en marge de la présentation du bilan des réalisations du Groupe pour l’exercice 2021 à fin mai 2022.
«Nous avons activé une clause du contrat pour la révision des prix du gaz d’autant que ces derniers ont augmenté sur le marché Spot. Nous sommes en négociations avec nos partenaires pour la révision de ces prix» a affirmé M. Hakkar. Et ce dernier de poursuivre : «Ce sont des négociations très difficiles et épuisantes du fait que nous avons plusieurs partenaires et que nous devons négocier avec chacun à part. Je peux vous assurer toutefois que ces négociations avancent bien».
A ce propos, apprend-on du même responsable de Sonatrach, tout a été finalisé avec la compagnie italienne ENI au sujet de la nouvelle tarification. Deux autres partenaires ont donné leur accord pour de nouveaux prix, leurs noms seront révélés prochainement. Pour ce qui est des autres compagnies, «nous restons optimistes».
Pour cause, explique le N°1 de la première compagnie pétrolière africaine, l’Algérie est une «destination sûre» pour les pays demandeurs de gaz et du pétrole. Au sujet du gaz, il y a une reprise nette de la demande internationale et de la consommation nationale.
Des pays européens expriment leur demande d’augmenter les volumes des exportations algériennes. «Les pays de l’Europe de l’Est particulièrement» a tenu à souligner le P-dg de Sonatrach. Confiant, ce dernier assure que de nombreux contrats seront signés dans les jours et mois à venir.
La destination du gaz algérien n’a pas été changée
Pour ce qui est de l’Espagne et des informations faisant état du changement de la destination du gaz, M. Hakkar a affirmé : «jusqu’à aujourd’hui, la destination de notre gaz n’a jamais été changé. Cela ne peut se faire sans l’accord préalable de Sonatrach et le partage des recettes. C’est ce que disent clairement les contrats. Si jamais cela se produit, nous prendrons les mesures nécessaires».
Chiffres d’affaires à l’export en hausse
Du bilan présenté par Sonatrach, nous apprenons que le chiffre d’affaires à l’export de l’année 2021 a atteint 35,4 milliards de dollars contre 20 milliards de dollars en 2020, soit une augmentation de 75%. Cela sous l’effet combiné du prix (76%) et du volume (24%).
A citer également, comme susmentionné, le contexte du marché gazier favorable, permettant l’augmentation des exportations de 54% par gazoduc et de 13% par voie liquéfiée.
De même, il y a la croissance de 70% des prix du pétrole en raison de la reprise de l’économie mondiale et la croissance de la demande sur les produits pétroliers.
Pour cette même année 2021, les importations ont atteint 225 000 tonnes, en baisse de 70% par rapport à 2020. Ce net recul est la conséquence de «la satisfaction totale des besoins du marché national en carburants». Pour ce qui est de la fiscalité versée, elle était de 2601 milliards de dinars, soit une augmentation de 40% par rapport à l’exercice 2020.
Concernant les cinq premiers mois de l’année en cours, le chiffre d’affaires à l’export était de 21,5 milliards de dollars contre 12,5 milliards de dollars en 2021, soit une augmentation de 70%. Les importations étaient de seulement 95 000 tonnes, soit une baisse de 14%. Dans le bilan de Sonatrach, il est précisé que seuls le MTBE et l’éthylène sont encore importés. Concernant le carburant, insistent les représentants de la compagnie nationale, pour la troisième année consécutive, la totalité de la demande du marché national de carburant est satisfaite sans recours à l’importation.
Karima Mokrani
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