Alors qu’en septembre dernier, le gouvernement misait dans ses prévisions sur près de 55 milliards de dollars de recettes pétrolières à la fin 2022, Sonatrach fait mieux.
Dans le bilan qu’elle vient de publier, la compagnie pétrolière fait état d’un chiffre d’affaires à l’exportation avoisinant les 60 milliards de dollars durant l’année dernière, ce qui est loin des quelques 35 ou 20 milliards de dollars réalisés successivement en 2021 et 2020, en pleine crise sanitaire due à la pandémie de Covid-19 et représente un record jamais atteint depuis la chute des cours du pétrole sur le marché mondial en 2014.
Néanmoins, si le bond exceptionnel de l’année 2022 a été favorisé par le redressement des cours du baril, dont la moyenne s’est élevée à 102 dollars durant cet exercice, avec des pics qui ont avoisiné les 130 dollars durant l’été dernier, en volume de production, la croissance a été marginale. En effet, selon le bilan publié hier, la production de Sonatrach n’a augmenté en volume que de 2% par rapport à l’exercice 2021, en passant de 185,2 millions tonnes équivalent pétrole (TEP) à 189,6 millions TEP.
Une quinzaine de nouveaux gisements
Outre le pétrole brut, les recettes de Sonatrach ont été boostées également durant l’année 2022 par la hausse des exportations de gaz, que ce soit en volume ou en valeur. Durant l’année précédente, Sonatrach a élargi ses parts de marché sur le continent européen, en devenant respectivement le premier et deuxième fournisseur de l’Italie et de l’Espagne en gaz, comme elle est également le deuxième fournisseur de la Grèce et de la Turquie.
Durant la même année, les prix du gaz sur le marché international se sont également redressés, en passant de 5,2 dollars en 2021 à 11,5 dollars pour un million BTU en 2022, tel que le soulignait précédemment la Banque d’Algérie dans une récente note d’analyse de l’évolution de la situation financière et monétaire de l’économie nationale. L’année précédente a connu aussi la révision de plusieurs contrats effectuée par Sonatrach avec ses partenaires étrangers pour le réajustement du tarif du gaz appliqué sur les contrats de livraison à long terme pour les adapter au prix réel du marché, souligne le même bilan.
Au niveau de l’exploration, le bilan de Sonatrach pour l’année 2022 répertorie une quinzaine de découvertes de nouveaux gisements de gaz et de pétrole réalisées durant l’année en question. Parmi celles-ci, la découverte de nouveaux gisements gaziers qui a eu lieu en mai 2022 à Hassi R’mel, dont les réserves sont estimées entre 100 à 340 milliards mètres cubes, la découverte de deux nouveaux gisements de gaz dans la zone d’In Amenas, ayant des débits respectifs de 300 000 et 213 000 m3/jour.
Il y a eu également la découverte de nouveaux gisements de pétrole, pour des réserves estimés à 1 300 barils/jour et de gaz (51 000 m3/j) dans le périmètre de Berine, découvert la même année avec la compagnie italienne ENI ainsi que d’autres découvertes dans la région de Taghit, à Bechar, et dans la wilaya d’Adrar.
Plus de 200 000 travailleurs
Sur un autre registre, le bilan en question fait ressortir des dépenses d’investissement de 5,5 milliards de dollars durant l’année précédente. A cet égard, il y a lieu de noter qu’une feuille de route a été tracée en 2022 pour la compagnie pétrolière comprenant des investissements de près de 40 milliards de dollars sur une période de 4 ans (2022-2026).
Au volet relatif aux ressources humaines, le bilan de 2022 fait ressortir un effectif de 55 361 travailleurs, dont 9 104 femmes, tandis que le groupe Sonatrach dans sa globalité comprend une centaine de filiales employant 200 000 travailleurs au total.
Pour le développement des capacités de production, le bilan de Sonatrach, fait état des différents contrats de coopération conclus dans le cadre de la loi sur les hydrocarbures de 2019 avec ses partenaires étrangers, à savoir ENI, Sinopec, Occidental et Total Energie. Les contrats en question, d’une valeur de 6 milliards de dollars, portent sur le développement de nouveaux champs d’exploitation.
Outre l’exploitation, l’année 2022 a été marquée aussi pour Sonatrach par la signature de nombreux contrats de livraison avec des partenaires européens, dont les italiens ENEL et ENI, l’espagnol Naturgy, le français Engie, le grecque Depa ou le slovène Geoplin.
Dans le volet transformation et liquéfaction, le bilan de Sonatrach fait état de 22,8 millions tonnes de gaz naturel liquéfié (GNL) et 8,3 millions de tonnes de GPL (gaz de pétrole liquéfié). Le même bilan fait ressortir aussi la production de 29,1 millions tonnes de produits pétroliers, dont 14 millions tonnes de carburants, ce qui couvre la totalité des besoins exprimés sur le marché local, ce qui fait qu’en conséquence, aucune opération d’importation en la matière n’a été enregistrée durant l’exercice 2022, souligne encore le bilan de Sonatrach.
Pour ce qui est des infrastructures du leader africain des hydrocarbures, le même bilan relève un patrimoine de 21 000 km de canalisations, à travers les 237,2 millions tonnes équivalent pétrole (TEP) ont été transportés.
Mohamed Naïli
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