«A travers mes participations à des expositions à l’étranger, j’ai rencontré des clients qui sont fortement intéressés par l’artisanat Algérien, ces derniers souhaitent acquérir nos produits mais les procédures d’exportation dans notre pays sont couteuses et compliquées » nous a confié Samir Hamiane désigner céramiste qui a déjà tenté l’expérience de l’export. Cette aventure il nous la raconte alors que nous sommes dans son atelier son atelier sis à Kouba, Alger, pour les besoins d’un article sur l’artisanat algérien. Tout en nous faisant visiter son espace de création, où l’on peut admirer une panoplie d’objets artisanaux en céramique, Samir Hamiane revient sur cette expérience dont il ne garde pas que de beaux souvenirs. Répondant favorablement à une commande d’un client étranger rencontré lors d’une exposition en France, l’artisan était loin de s’imaginer que pour fournir le client il devait faire face à une et mille contraintes administratives «c’était à Villepinte en France, que j’ai rencontré un saoudien qui a porté un grand intérêt à mes créations au point de passer une commande d’une série d’objets que je me suis mis à réaliser dès mon retour à Alger. Une fois la commande prête à être envoyé je suis confronté à des procédures douanières, bancaires et transitaires très lentes , compliquées et couteuses . Le coût de la procédure dépasse souvent le profit que la commande génère car nous travaillons avec des particuliers qui sont intéressés par de petites commandes ce qui n’est pas forcément rentable pour un artisan.»Raconte notre hôte qui souhaite voir des procédures administratives bancaires et douanières spécifiques à l’activité d’artisan «un artisan qui exporte une série de vases ou de tapis ne devrait pas subir les mêmes procédures qu’un opérateur économique qui exporte des conteneurs de produits».
Il ajoute qu’au-delà des difficultés douanières, l’artisan Algérien n’est pas prêt à satisfaire une clientèle étrangère. «Nous ne disposons pas de moyens matériels qui nous permettent de produire en quantité si l’on veut développer l’artisanat algérien dont la contribution à l’économie n’est plus à démontrer il est nécessaire de mettre à notre disposition des zones d’activités qui nous permettent d’enrichir notre production et de crée de l’emploi »
Ces pièces représentatives d’une Algérie ancienne comme cet imposant coffre que notre artisan a remis au gout du jour, un objet qui le distingue comme sa création «phare», ce meuble en hêtre recouvert de céramique et incrusté de pierre avec un intérieur capitonné de cuir rappelle le « coffre de la mariée » qu’on pouvait trouver autrefois dans toutes les maisons ont fait le tour des salons de l’artisanat nationaux et étrangers, certains ont même glané des médailles et trophées. Des objets que Samir Hamiane comme des centaines de ses disciples souhaitent voir commercialisé dans toutes les capitales du monde dans des magasins dédiés aux cultures du monde. Ce serait le couronnement du long parcours de ce beausariste de formation, dont la spécialité est décoration volume qui touche à l’architecture, la décoration et l’aménagement. Un artisan dont la carrière a commencé dès son retour en Algérie qu’il a quitté une fois le diplôme en poche et après une année passée à l’étranger il revient au pays et ouvre son atelier. Il y crée des objets différents les uns des autres mais toujours inspiré de son Alger, de sa Casbah, de son terroir et réussit à écouler sa marchandise facilement à une époque où le produit artisanal algérien était maitre de son marché, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui avec les produits importés.
Il accorde une grande importance à léguer son savoir aux nouvelles générations aujourd’hui certains ont leurs propres ateliers nous confie fièrement Samir Hamiane.
La quête d’originalité et de créativité dans ses réalisations est sa devise, il y tient particulièrement. Au moment où nous le rencontrons l’heure où nous le rencontrons il se prépare pour participer au salon de l’artisanat de Tunis « en Avril je prendrai part au salon de l’artisanat de Tunis ou j’exposerai une série de mes réalisations notamment ce couscoussier qui s’emboite et qui donne un aspect de sculpture ». Cette pièce lui vaut le premier prix du meilleur artisan Algérien en 2003 lors de sa participation au salon de la valorisation de l’innovation dans l’ameublement (VIA) à l’occasion de l’année de l’Algérie en France.
D’autres récompense témoignent du talent de notre artisan notamment lors de sa participation à la 36ème foire internationale de Valence en Espagne il se voit attribuer la médaille d’Or « alfa d’Oro »pour une création aussi splendide que le coffre ou le couscoussier qu’on a pu admirer dans son atelier il s’agit du quinquet « je reste fasciné par les objets anciens, je m’inspire d’un patrimoine matériel ancien et je fais en sorte de lui insuffler un air de modernité. » Conclue Samir Hamiane qui ne désespère pas de voir l’artisanat algérien , notamment la céramique vendu dans les plus belles artères du monde.
DZE.
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