Les investissements consentis par l’Algérie au profit des infrastructures de stockage des ressources en eau ont atteint 50 milliards de dollars ces dernières années, a indiqué lundi le ministre des ressources en eau et de l’environnement, Abdelwahab Nouri.
Le secteur des ressources en eau « a coûté près de 50 milliards de dollars au trésor public, soit une moyenne de 7 à 8 milliards de dollars/an », a indiqué le ministre en réponse aux questions des membres de la commission des finances et du budget de l’Assemblée populaire nationale (APN), lors de l’examen du projet de loi portant règlement budgétaire de l’année 2013.
La séance, présidée par le président de la commission, Mahjoub Bedda, s’est déroulée en présence du ministre des relations avec le parlement, Tahar Khaoua.
Apèes avoir affirmé que “les réalisations de l’Algérie dans ce domaine sont source de fierté”, le ministre a souligné que parmi les décisions historiques prises par l’Algérie, au début du troisième millénaire, il y a lieu de citer la réalisation de 84 barrages pour le stockage des eaux et de 13 stations de dessalement de l’eau de mer, avec une capacité de production de plus de 2,3 millions de m3/j, outre les grands transferts dans la région des Hauts Plateaux et à l’ouest du pays, le transfert d’In Salah à Tamanrasset, sur une distance de 750 Km et d’autres projets ayant permis d’élever la capacité de stockage de 3,5 milliards de m3 en 2000 à 9 milliards de m3 actuellement.
En dépit de ces réalisations, M. Nouri a reconnu qu’il restait beaucoup à faire en vue de réaliser l’équilibre entre les différentes régions du pays, confirmant les déclarations des membres de la commission concernant certaines wilayas et régions qui souffrent toujours d’une pénurie en eau potable à l’instar de Tébessa qui “fait face à une réelle crise d’eau et de Mila, une wilaya prioritaire pour le secteur”.
“Si certaines régions ont atteint 175 litres d’eau/jour par personne, il y a des régions qui souffrent d’une pénurie en cette ressource vitale. Nous devons remédier aux lacunes enregistrées dans ce secteur”, a-t-il ajouté.
Concernant la mise en oeuvre du programme de l’année 2013, examiné dans le cadre du projet de loi portant règlement budgétaire, le ministre a précisé que son secteur avait bénéficié d’une autorisation de programme estimée à 189,6 milliards de dinars dont 105 milliards consacrés à la réévaluation des programmes en cours, tandis que les nouveaux programmes s’élèvent à 83,9 milliards de dinars, repartis en un programme décentralisé (64 milliards) destiné au développement des wilayas et un programme central (20 milliards de dinars).
S’agissant des crédits de paiement, le secteur a bénéficié en 2013 d’une enveloppe globale, estimée à 385,7 milliards de dinars dont 187,7 milliards ont été consommés soit un taux de consommation de près de 49 %.
Nouri a expliqué les difficultés rencontrées dans l’application intégrale de ce programme par le retard accusé dans l’expropriation pour l’intérêt général et les mesures administratives complexes, citant entre autres le refus des citoyens de toute atteinte à leurs propriétés, la lenteur enregistrée dans l’examen de cahiers des charges et des transactions publiques, et la difficulté d’approvisionnement en matériaux de construction et produits explosifs.
Il a rappelé le manque de qualification des maîtres d’oeuvres, des bureaux d’études et de la main d’oeuvre spécialisée, à l’origine du non respect des délais d’exécution des projets et de l’infructuosité des appels d’offres, le manque d’enveloppes financières, outre le recours dans certains cas à la réévaluation des programmes, ce qui influe négativement sur l’application correcte des programmes dans les délais impartis.
Le secteur “a réalisé des indices positifs”, avec un taux d’approvisionnement des citoyens en eau potable de 95%, et de 88% pour le raccordement au réseau d’assainissement, alors que la moyenne quotidienne d’approvisionnement des citoyens en eau est de 175 litres contre 150 litres auparavant, ajoute le ministre.
Les réalisations accomplies durant la même période (2013) se sont limitées à la réception de deux barrages dans la wilaya de Sétif d’une capacité globale de 285 millions m3 dans le cadre du projet des grandes transformations, consacré à la région des hauts plateaux en cours de réalisation, a indiqué le ministre, notant que cette réserve pourrait assurer l’approvisionnement de la wilaya de Sétif et des autres communes, outre l’irrigation d’espaces agricoles estimés à plus de 40.000 hectares en voie d’aménagement et d’équipement.
109 puits d’une capacité globale de plus de 57 millions m3 destinés à l’approvisionnement des citoyens en eau potable dans les régions en pénurie de cette ressource vitale ont également été réceptionnés.
4.860 km de canaux destinés à assurer l’approvisionnement de plus de 9 millions ha ont été réceptionnés, outre 178 réservoirs d’alimentation en eau, 9 stations d’épuration des eaux usées d’une capacité de plus de 90.000 m3/jour et 1100 km de canaux d’assainissement.
La réunion de la commission des finances et du budget de l’Assemblée populaire nationale (APN) intervient dans le cadre d’une série de réunions consacrées à l’examen et à l’évaluation du taux d’application du programme relatif au budget de l’Etat de manière à permettre à l’autorité législative de contrôler le fonctionnement des sociétés relevant de l’exécutif, à travers l’évaluation des dépenses budgetaires adopté par le parlement au profit de plusieurs secteurs.
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