Le ministre des Finances, Karim Djoudi, a tenu sa promesse ! La loi de finances 2013 sera marquée par une démarche prudentielle, sans être austère. Il faut comprendre ainsi que l’Algérie, qui évolue dans un environnement international stressé par la crise de la dette publique en Europe, le ralentissement de la croissance et une fort baisse de la demande sur les produits énergétiques, est obligée de prendre des mesures prudentielles pour ne pas être affectée par cette crise.
Dés lors, sans toucher aux fondamentaux, le projet de loi de finances 2013 a été confectionné avec une très grande prudence, avec en prime une baisse des dépenses sans pour autant toucher à l’effort d’investissement, moteur de la croissance.
Le projet de loi prévoit pour 2013 un recul de 13% des dépenses globales et une hausse de 10% des recettes comparativement au budget de la loi de finances complémentaire de 2012.
Les dépenses publiques prévues en 2013 sont de 6 727,9 mds de DA contre 7 745,5 mds de DA dans la LFC 2012. Les recettes prévues pour 2013 sont de 3 820 mds de DA, contre 3 469,1 mds de DA dans la LFC 2012 et un budget de fonctionnement de 4 335,6 mds de DA (contre 4 925,1 mds de DA en 2012). En 2012, le budget de fonctionnement avait atteint des niveaux jamais vus après les revalorisations salariales et de retraite décidées par le gouvernement.
Le déficit prévisionnel du PIB serait de 2 908 mds da en recul de 32% par rapport à celui de 2012. Pour l’équipement, le budget sera en baisse et passera de 2 849,8 pour la LFC 2012 à 1 590,1 mds de dinars en 2013.
Le recul du budget de l’équipement serait le résultat direct de la budgétisation de 85% environ du programme quinquennal 2010-2014, dont la majeure partie des projets est déjà en chantier. L’enveloppe budgétaire (21 000 milliards de DA) pour ce programme quinquennal a été consommée à 85% et le sera à 90% en 2013, selon des experts.
Au chapitre des taxes et impositions, le projet de loi de finances 2013 ne prévoit en principe aucun changement par rapport à 2012 et soutient l’investissement. Mieux, le projet présenté en conseil des ministres par le département de M. Djoudi veut réduire la pression fiscale, encourager l’investissement, simplifier et assouplir les procédures fiscales et douanières, lutter contre la fraude fiscale et assainir les comptes d’affectation spéciale du Trésor. Autrement, le projet table sur une croissance pour 2013 de 5% et 5,1% hors hydrocarbures, une inflation à 4% et un déficit budgétaire de moins de 4%.
La loi de finances 2013 ne déroge par ailleurs pas au sacro-saint principe d’un calcul sur la base de 37 dollars/baril et une affectation de budget sur la base de ce seuil, et un prix réel moyen de 90 dollars/baril. Le différentiel part directement au Fonds de régulation des recettes (FRR).
Le projet de loi de finances 2013 est un budget « de prudence et non pas d’austérité » qui ne contient pas de restrictions sur la création de nouveaux postes budgétaires. Karim Djoudi a même affirmé, pour calmer les appréhensions des uns et des autres que la gestion prudentielle des dépenses publiques qu’il prônait pour faire face à une baisse prolongée des prix du pétrole, excluait toute réduction de salaires, de transferts sociaux et de soutien des prix.
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