Avec des réserves de plus de 2,5 milliards de barils pour certains : Ces pays africains deviendront exportateurs de pétrole entre 2024 et 2033
En plus des grands producteurs traditionnels, à l’instar du Nigéria, la Libye, l’Algérie ou l’Angola, plusieurs pays africains viennent de faire d’importantes découvertes d’hydrocarbures qui les hisseront à moyen terme parmi les principaux acteurs du marché mondial du pétrole.
C’est ce que vient de révéler un nouveau rapport, publiée le 8 décembre courant par l’organisme américain d’information et d’analyse statistique EIA (Energy Information Administration), sous le titre de «Regional Brief : Emerging Hydrocarbon Producers in Africa», (producteurs émergents d’hydrocarbures en Afrique), citant des pays africains comme le Kenya, le Mozambique, la Namibie ou l’Ouganda, ce qui fera donc que ces derniers viendront s’ajouter à la Mauritanie et le Sénégal, dont l’exploitation commerciale des premiers sites d’hydrocarbures devrait être lancée au courant de l’année prochaine (2024).
«L’Afrique dispose d’importantes ressources en hydrocarbures, avec des bassins considérés comme sous-explorés (alors qu’ils) peuvent contenir d’importantes ressources commercialement viables», soulignent les rédacteurs de ce rapport.
Dressant le bilan des réserves prouvées en hydrocarbures de certains de ces pays africains en 2023, à l’issue des nouvelles découvertes effectuées, le document relève que «l’Ouganda aurait les plus importantes réserves prouvées de pétrole brut, estimées à 2,5 milliards barils, alors que les réserves de la Mauritanie s’élèveraient à 20 millions de barils».
Pour ce qui est du Kenya, bien que ses réserves potentielles ne soient pas encore quantifiées, mais il n’en demeure pas moins que ce pays d’Afrique de l’Est se distingue parmi les plus grands consommateurs de brut à l’échelle continentale.
«Le Kenya est le plus grand consommateur de combustibles liquides, en partie à cause de sa population relativement plus importante et son économie qui est plus diversifiée», est-il souligné, en notant qu’entre 2012 et 2021, ce pays «consommait en moyenne environ 106 000 barils par jour (b/j) d’hydrocarbures».
Parmi les projets phares encours de réalisation dans ces pays qui viendront agrandir la liste des producteurs de pétrole du continent, le rapport de l’EIA cite le projet Sangomar au Sénégal, développé en offshore à près de 100 km au large de la capitale du pays ouest-africain, Dakar, qui «est le premier projet pétrolier en amont du pays, développé en trois phases, et il est le plus susceptible d’entrée dans la phase de production très prochainement».
De nouvelles capacités entre 20 000 et 900 000 barils/jour
Le Kenya, quant à lui, «cherche à développer des gisements dans son premier grand projet pétrolier en amont, le South Lokichar projet onshore, situé dans la région de Turkana, au nord-ouest du Kenya», précise le même rapport.
Pour ce qui est du développement de ces sites nouvellement découverts, le rapport répertorie la liste des firmes pétrolières qui en ont été attributaires et les échéances fixées pour leur entrée en production.
Ainsi, au Kenya, «South Lokichar development project», découvert en 2013-2014, a été attribué à la compagnie britannique Tullow Oil et son entrée en phase d’exploitation est prévue en 2028. Le français TotalEnergies s’est vu attribuer deux sites en Namibie, Venus 1et Venus 2, découverts en 2022, et dont la date d’entrée en exploitation est prévue pour 2029 pour le premier et 2033 pour le second, ainsi que le site Tilenga en Ouganda, dont l’entrée en activité est prévue pour 2026.
Le géant hollandais Shell, quant à lui, prend en charge le développement de trois sites en offshore au large de la Namibie, à savoir Graff, La Rona et Jonker, qui entreront en activité respectivement en 2031 pour le premier et 2033 pour les deux autres sites.
Au Sénégal, c’est la compagnie australienne Woodside qui est en charge de développement de trois sites en offshore, à savoir Sangomar phase 1 (Leopold Sedar Senghor), Sangomar phase 2 (South) et Sangomar phase 3 (North Edge), dont l’entrée en activité est prévue respectivement en 2024, 2029 et 2031.
Au volet relatif aux potentialités des sites nouvellement découverts dans ces pays africains, le rapport de l’EIA estime leurs capacités de production entre 20 000 et 900 000 barils/jour, dont les plus importants sont le Kingfisher South et le Tilenga en Ouganda.
M. N.
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