Participations de l’Etat : L’Egypte cédera ses parts dans 32 sociétés d’Etat

La vente de participations de l’Etat dans des sociétés opérant dans 18 secteurs distincts vise à mobiliser des ressources budgétaires, à relancer la croissance économique et à porter le poids du secteur privé à l’économie à 65% en 2025 contre 30% en 2021.

Le gouvernement égyptien a annoncé, mercredi 8 février, la cession de participations de l’Etat dans 32 sociétés, dont trois banques et deux entreprises détenues par l’armée, d’ici mars 2024 en vue de mobiliser des ressources budgétaires et de relancer une économie mise à mal par une succession de chocs externes.

« Le gouvernement mettra en vente des participations dans 32 sociétés d’Etat dans une variété de secteurs, allant de la banque à la distribution des produits pétroliers, en passant par l’immobilier, les assurances et les ports », a déclaré le Premier ministre, Mostafa Madbouly (photo), lors d’un point de presse tenu à l’issue d’une réunion du Conseil des ministres.

« Les cessions de ces participations devraient être achevées en mars 2024. Elles prendront la forme d’introductions en bourse, de ventes en bloc à des investisseurs stratégiques ou d’une combinaison de ces deux modes », a-t-il ajouté, indiquant que le gouvernement n’a pas défini une valeur cible des recettes qu’il devrait engranger grâce à ces cessions.

L’Arab African International Bank, la Banque du Caire et l’United Bank of Egypt sont les trois banques figurant sur la liste dévoilée par le gouvernement.

Cette liste, qui couvre des entreprises opérant dans 18 secteurs, comprend également deux entreprises détenues par l’armée, en l’occurrence la compagnie de production d’eaux minérales National Company for Natural Water in Siwa (SAFI) et la société de distribution de carburant National Company for Petroleum.

La cession des participations dans 32 entreprises publiques vise notamment à renflouer les caisses de l’Etat et à relancer la croissance de l’économie égyptienne qui a subi les contrecoups de plusieurs chocs externes, dont la pandémie de Covid-19 et la guerre en Ukraine.

Les besoins de financement extérieurs de l’Egypte pour les exercices 2023 et 2024 devraient atteindre respectivement 19 milliards de dollars et 22,5 milliards de dollars, selon un rapport publié récemment par l’agence de notation Fitch Ratings.

Le désengagement progressif de l’Etat de plusieurs secteurs productifs et le renforcement du poids du secteur privé dans l’économie figurent également dans le programme de réformes économiques soumis par le gouvernement égyptien au Fonds monétaire international (FMI) en contrepartie d’un prêt de 3 milliards de dollars sur 46 mois approuvé par l’institution financière multilatérale en décembre dernier.

Le gouvernement égyptien avait déjà adopté fin décembre 2022 un « Document stratégique sur l’actionnariat des entreprises » qui prévoit un important désengagement de l’Etat du secteur productif, au profit des investisseurs privés locaux et étrangers, en vue de porter la contribution du secteur privé à l’économie à 65% en 2025 contre 30% en 2021.

Agence Ecofin

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