Les différents intervenants aux panels et dans les rencontres organisées au sein des stands de certains grands groupes énergétiques ayant participé au NAPEC 2023, sont d’accord à penser que la transition énergétique se fait et se fera en prenant en considération les impératifs économiques et sociaux de chaque pays.
Les politiques nationales de réduction des gaz à effets de serre, même si elles ne cadrent pas tout à fait avec les objectifs fixés par l’Onu, cherchent toutefois à mettre en œuvre un plan transition vers les énergies propres sans nuire au développement économique des pays, dont beaucoup dépendent de l’industrie des énergies fossiles.
C’est à ces questions que le salon NAPEC 2023 a tenté d’apporter quelques réponses en invitant au débat le rôle des technologies modernes dans l’accélération entre autres du processus de décarbonation du secteur de l’énergie.
Le North Africa Energy and Hydrogen Exhibition and Conference (NAPEC) a clôturé ce mercredi (15 novembre) sa 11e édition sur une bonne note après trois jours d’échanges et débats entre des experts issus de plusieurs pays et horizons, marqué aussi par de riches rencontres entre grands groupes pétroliers et gaziers.
« La particularité de cette onzième édition c’est l’engagement des grandes sociétés internationales qui ont montré un grand intérêt », a affirmé le fondateur et organisateur du NAPEC, Djafer Yacini, expliquant cet intérêt par la «nouvelle loi sur les hydrocarbures qui a commencé à donner ses fruits ».
Pas moins de 13 grands majors ont participé et sponsorisé le NAPEC qui, chaque année, essaie d’apporter sa touche aux débats sur les questions d’actualité concernant le secteur de l’énergie.
Aussi, «il y a beaucoup de société technologiques qui s’intéresse à cet aspect climatique et qui ont participé cette année à ce salon », se réjouit M. Yacini, affirmant que la réussite de ce salon et la présence des grands majors tient à un savoir-faire qui a été acquis au fil des précédentes éditions mais surtout à l’engagement de l’Algérie à attirer davantage d’investisseurs dans le secteur pétrolier et gazier.
Plus de 15000 visiteurs professionnels ont été enregistrés ainsi que 500 exposants issus d’au moins 45 pays, avec une présence des majors américains (ExxonMobil et Chevron), très intéressés par les ressources non conventionnelles dont dispose aussi l’Algérie, ou encore des entreprises chinoises activant dans le domaine de fourniture des matériaux et autres installations pour les champs pétroliers et gaziers.
Des entreprises activant dans le domaine de la construction, de la sécurité industrielle, ainsi que des fournisseurs de services et de matériel pour le secteur énergétique ont également profité de leur participation à ce salon pour tenter de nouer de nouveaux partenariats et conquérir de nouveaux marchés, notamment en Algérie où l’industrie énergétique a repris du poil de la bête et compte également renforcer sa placer sur l’échiquier mondial de la transition énergétique.
D’ailleurs, c’est sous le thème de la transition énergétique progressive que ce onzième salon a été placé, suscitant de nouvelles pistes de réflexions sur l’avenir d’un secteur énergétique en pleine mutation.
Les grands majors pétroliers ont été présents en force pour présenter leurs nouvelles technologies en matière de diminution du gaz torché, de captation de carbone et d’hydrogène vert qui devient de plus en plus un sujet de discussion central, en plus de l’éolien et du solaire.
Durant trois jours, de la petite startup aux grandes multinationales, chaque exposant s’est investi dans les coulisses et les rencontres publiques pour faire la promotion des techniques et des technologies de dernière génération qui servent à dépolluer les sites pétroliers et gaziers, à recycler les déchets qui y sont issus ou encore à capter le dioxyde de carbone qui s’échappe dans la nature alors qu’il peut être utilisé ou carrément emprisonné sous terre.
Si l’Algérie réaffirme l’importance de l’industrie énergétique fossile, qui apporte une forte contribution au développement économique et social du pays, elle œuvre progressivement à décarboner son industrie pétrolière et gazière, en s’appuyant sur les grandes entreprises qui opèrent dans ce domaine.
Le PDG de Sonatrach, Rachid Hachichi, l’a d’ailleurs relevé dans son allocution d’ouverture au NAPEC 2023, insistant sur le partenariat avec les grands groupes présents en Algérie ou qui souhaitent s’y installer dans la durée, non sans omettre de rappeler que le gaz représente dans l’immédiat une solution pour décarboner l’industrie et la production de l’électricité, en remplacement du charbon.
« Notre collaboration avec nos différents partenaires dans le secteur énergétique est un moyen nécessaire pour le brassage des compétences et aux partages de nouvelles technologies », a-t-il en effet affirmé, rappelant que «ces partenariats, basés sur la complémentarité et la poursuite d’intérêts communs, sont des clés pour nos succès, à relever ensemble les enjeux climatiques et à garantir une énergie durable ».
Outre les débats sur le potentiel énergétique du renouvelables en Algérie, plusieurs panels se sont penchés sur d’autres questions liées à la digitalisation du secteur ainsi qu’au cadre réglementaire concernant le renouvelables.
Lyès Menacer
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