La loi de finances 2013 annonce le retour à la rigueur budgétaire.
En maturation, la loi de Finances 2013 subira une sérieuse cure d’amaigrissement. Les premiers échos de ce projet de loi annoncent des mesures d’austérité extrêmes au niveau du budget de fonctionnement, mais avec un budget d’investissement en rapport avec les besoins de l’économie nationale. Certes, ce projet de loi est élaboré dans des conditions macroéconomiques externes contraignantes pour l’Algérie.
En maturation, la loi de Finances 2013 subira une sérieuse cure d’amaigrissement.
Les premiers échos de ce projet de loi annoncent des mesures d’austérité extrêmes au niveau du budget de fonctionnement, mais avec un budget d’investissement en rapport avec les besoins de l’économie nationale. Certes, ce projet de loi est élaboré dans des conditions macroéconomiques externes contraignantes pour l’Algérie.
Il y a d’abord cette baisse progressive et insidieuse des cours de pétrole depuis le début de 2012, synonyme de chute des recettes d’hydrocarbures pour l’Algérie. Déjà, au début de l’été, le ministre de l’énergie et des mines Youcef Yousfi avait tiré la sonnette d’alarme en affirmant que l’Algérie risque de voir ses recettes d’exportation d’hydrocarbures se réduire de 20 milliards de dollars sur un an si la chute drastique des prix du brut persistait.
Ce «Warning» du ministre de l’énergie a été corroboré par le gouverneur de la banque d’Algérie Mohamed Laksaci qui a mis en gare contre le danger d’une insoutenabilité des finances publiques avec un baril à moins de 100 dollars. Ensuite, il y a cette crise financière dans la zone Euro qui risque de tout balayer sur son passage.
L’Algérie, et les experts l’ont souligné, n’est pas à l’abri des effets collatéraux de cette crise, puisque une grande partie de son commerce extérieur s’effectue dans cette zone. C’est dans ce contexte morose que le projet de loi de finances 2013 est élaboré. Et, le premier argentier du pays, M. Karim Djoudi, ne cache pas qu’il faut aller vers des dépenses moins ostentatoires, et une plus grande rigueur budgétaire.
Beaucoup de postes ou d’affectations budgétaires vont sauter, Lesquels? On n’en sait rien pour le moment sauf que le ministre des finances a annoncé qu’au moins 80% des projets inscrits dans le cadre du programme quinquennal de développement 2010-2014 ont été budgétisés. Le reste, sera géré au cas par cas, et selon les disponibilités financières du gouvernement. Pour autant, le projet de loi de finances 2013 ne devrait pas toucher directement aux investissements, sous peine d’étouffer la croissance et de provoquer un tsunami social.
«Si vous touchez à cette dépense d’investissement, qui tire la croissance économique en Algérie, vous aurez une situation extrêmement difficile sur le plan économique», avait-il prévenu. Pour lui, «il est difficile d’envisager de réduire cette dépense d’investissements car elle génère de la croissance, de l’emploi et des revenus».
Mais, cette situation est Kafkaïenne: comment réduire les dépenses, même celles des investissements publics, tout en maintenant un certain niveau de croissance économique, elle même créatrice de richesse, d’emplois stables et au bout de la ligne de paix sociale.
Le verrou qui devrait sauter est situé au niveau des dépenses de fonctionnement, qui seront plafonnées pour ne pas trop rogner sur le budget global. En outre, le gouvernement ne devrait pas puiser dans les réserves de changes pour pallier à la baisse des revenus, car il y a les mécanismes connexes comme le Fonds de régulation des recettes (FRR) pour aider le gouvernement à gérer les situations de crise.
Pour la loi de finances 2013, ce sera toujours la même tactique: un baril de pétrole à 37 dollars comme prix de référence fiscale et à 75 dollars pour le prix sur le marché.
Le différentiel entre les deux prix du baril servira à alimenter le Fonds de régulation des recettes.
Le projet de loi de finances 2013 sera austère et marquera le retour vers conduite plus prudentielle du budget de l’Etat.
Les grandes lignes de cette loi de finances seront connues en principe vers le mois de septembre, mais, déjà, les grands gardes fous se dessinent: le gouvernement n’aura pas une grande marge de manœuvre avec un prix du brut à moins de 100 dollars le baril, une hausse des prix à l’international des matières premières, notamment pour les intrants de production, et une crise financière qui fait tomber les économies de la zone euro comme un château de cartes. L
a loi de finances pour 2012 a prévu un budget de 7.428,7 milliards de Da dont 4.608,3 milliards pour les dépenses de fonctionnement et 2.820,4 milliards pour les dépenses d’équipement, une croissance de 4,7% et une inflation de 4%.
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