L’usine Renault en Algérie sur les rails
L’investissement sera à hauteur de 800 millions d’euros

Le projet d’une usine en Algérie du constructeur de voitures français Renault est en principe dans le “pipe”. Selon l’agenda des négociations entre les deux parties, à savoir le gouvernement algérien et le groupe Renault, un pacte des actionnaires ouvrant la voie à la signature de la société mixte chargée de ce projet devrait être signé au cours des prochaines semaines.

Dans les dernières heures précédant son départ du ministère de l’Industrie, M. Benmeradi avait fait état de discussions au début du mois de septembre entre les deux parties sur les derniers détails à régler avant l’annonce de la signature de la société mixte.

La commission chargée du dossier s’était réunie le 3 septembre dernier “pour finaliser l’accord afin d’aboutir vers la mi-septembre à la création de la société mixte”, avait déclaré le ministre en marge de l’ouverture de la session d’automne de l’APN. Même si un léger silence règne sur ce dossier, d’autant que le ministère a changé d’occupant, M. Cherif Rahmani étant le nouveau » timonier », le calendrier des négociations reste pour le moment respecté.

Selon les prévisions, cette usine sera finalement installée à Oued Tlelat, près d’Oran, et non pas à Bellara comme l’avait voulu Alger. Le capital algérien sera réparti entre la SNVI (Société nationale des véhicules industriels) et le FNI (Fonds national d’investissement) ; et la société montée selon le principe des 51-49%.

Sur la feuille de route du projet, le démarrage effectif de la fabrication des véhicules de la marque Renault est prévu “dans les 14 mois suivant la création de la joint-venture”, affirme- t- on au ministère de l’Industrie.

Après 15 mois de négociations dans lesquelles s’était impliqué M. Jean Pierre Raffarin, ex-PM français et envoyé spécial du président Sarkozy pour les affaires économiques avec l’Algérie, l’accord-cadre pour la réalisation de cette usine avait été signé le 25 mai dernier. L’accord table sur la production de 75 000 voitures par an, avant d’atteindre progressivement le rythme de 150 000 , dont une partie sera destinée à l’exportation.

Cependant, un volet risque de provoquer des “prolongations”, à en croire le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius. Car si Alger prévoit d’en exporter une partie, ce point n’est pas pris en compte par le constructeur français car il constituerait une menace pour les emplois en France.

“L’Etat français sera amené à bien considérer l’investissement de Renault qui se dessine en Algérie. De ce que j’en sais, il est tourné vers le marché algérien. Il ne vient pas concurrencer l’industrie automobile en France.Si c’était le cas, je pense que l’Etat français dirait non” à ce projet, a déclaré au portail algérien “Maghrebemergent.info” lors de sa visite à Alger en juillet dernier Laurent Fabius.

L’Etat français est actionnaire dans Renault à hauteur de 13%. Des observateurs relèvent en fait que Laurent Fabius faisait référence à Alger sur le cas de Peugeot PSA qui avait annoncé un projet de dégraissage de 8000 employés, ce qui avait incité le gouvernement à intervenir pour discuter d’un
plan d sauvetage avec Peugeot. Malgré quelques réticences, en somme compréhensibles.

en France où des milliers d’emplois sont menacés par une sévère crise de la dette en Europe, le projet Renault-Algérie ne semble pas menacé. La future usine Renault de Oued Tlelat produira des véhicules avec un taux d’intégration de la production nationale de 20% à 25% dans une première étape et qui pourrait passer à 60% avec l’intégration des segments pneumatique et vitrage.

“La création de la nouvelle société en partenariat avec Renault (51% -49%) est prévue d’être concrétisée au plus tard en octobre de l’année en cours. La fin de l’année 2012 constituera, nous l’espérons, la date de démarrage effectif du développement de l’industrie automobile en Algérie”, avait indiqué l’ex- ministre de l’Industrie à propos de ce projet dont l’investissement sera à hauteur de 800 millions d’euros.

Par Rabah Nadri

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