Lotfi Boughadou évoque des mesures pouvant réduire l’impact de la crise sanitaire sur les entreprises
Dans un entretien accordé au quotidien « Le Soir d’Algérie », Lotfi Boughadou, docteur en économie et consultant auprès de plusieurs entreprises, aussi bien privées que publiques, préconise les mesures nécessaires à prendre en ces temps de crise sanitaires.
L’économiste soutient qu’il y a lieu de prendre certaines mesures urgentes pour maintenir l’activité économique, soulager les entreprises et préserver les emplois, en ces temps où les mesures de confinement prises pour faire face au Coronavirus impactent sérieusement tous les secteurs de l’économie nationale.
Selon l’économiste Lotfi Boughadou, des mesures existent pour réduire l’impact de la pandémie sur l’économie nationale mais, il faut d’abord, tient t’il à préciser quantifier les ressources financières, rationaliser les dépenses de fonctionnement en accordant la priorité aux dépenses utiles et nécessaires pour faire face à la crise sanitaire.
Après cette étape nécessaire, les banques peuvent, selon l’économiste, accorder aux entreprises une manière de financer leur trésorerie. Cela est possible à travers plusieurs mesures à savoir, un découvert autorisé, une facilité de caisse, une avance sur facture client, une ligne de crédit remise et crédit documentaire, un crédit spot, un prêt pour interruption de l’activité et une caution marché.
Pour que ces mécanismes soient effectivement mis en place, il est impératif de revoir les taux d’intérêts à la baisse ou les bonifier, explique l’économiste qui met en exergue l’importance de la réactivité des banques et autres établissements financiers.
Cette bonification doit se faire, estime l’économiste en dessous du taux plancher et une exonération sur une trimestrialité indivisible. Pour la réussite de cette opération, les fonds de l’Etat sont un garant provisoire.
Mettre en place un tableau de bord de suivi du free cash flow (FCF), est une autre mesure préconisée par Lotfi Boughadou pour que les entreprises ne soient pas durement affectées par la crise sanitaire dont la durée reste indéterminée.
Ce qui permettra d’optimiser la prise de décision en ce qui concerne le cash disponible et donnera la vraie mesure sur les besoins en fonds de roulement. Sans oublier le recouvrement des créances, soit à travers un règlement direct ou avec la mise en place d’un échéancier pour les créances lourdes.
En réponse à une question sur les investissements en cours, Lotfi Boughadou est d’avis qu’il faut les maintenir, d’autant qu’ils participent à la relance de l’économie nationale. Pour ce faire, il est possible de recourir aux caisses et fonds de garanties des investissements.
Obligations sociales des entreprises
Pour ce qui est des obligations sociales des entreprises, Lotfi Boughadou soutient qu’il serait indiqué de négocier, avec les organismes en charge de ces questions.
Les entreprises pourraient bénéficier d’un report des paiements des cotisations sociales, ou bénéficier d’un abattement exceptionnel durant cette pandémie. Ainsi, la trésorerie de l’entreprise est soulagée.
Obligations fiscales
Il en est de même pour les obligations fiscales, estime Lotfi Boughadou, qui affirme que négocier le report des paiements ou avoir des remises gracieuses est possible.
En effet, l’entreprise peut bénéficier d’une réfaction sur la TAP, une diminution du taux de la TVA, durant cette période exceptionnelle.
Elle peut également obtenir le report du paiement de toutes les obligations, sans pénalités ni majorations, explique l’économiste qui préconise dans ce cadre, la création d’un dispositif de remboursement anticipé des soldes créditeurs de TVA, en prévision de situations comme celle que nous vivons actuellement.
Rabah Nadri
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