En plus du vaccin russe anti-covid, Sputnik V, l’Algérie compte produire localement le vaccin chinois Sinovac à partir de septembre prochain, a annoncé Lotfi Benbahmed, ministre de l’Industrie Pharmaceutique, ce mardi 13 juillet sur les ondes de la radio algérienne.
« Nous sommes très avancé pour la production localement des deux vaccins anti- Covid, russe et chinois. Les précontrats ont été signés, les problèmes techniques sont réglés et le site de production de Constantine est prêt. D’ici la fin du mois, on devrait recevoir des techniciens chinois pour préparer l’arrivée de la matière première. Et comme prévu, dès septembre nous aurons un premier vaccin fait localement », a souligné Lotfi Benbahmed précisant que cette démarche vise à répondre aux besoins du pays ; mais aussi aux besoins de la région et du continent qui peine toujours à se procurer des doses et reste loin derrière dans la course mondiale à la vaccination.
A travers ces deux projets, le groupe pharmaceutique publique Saidal compte produire à partir de septembre 2,5 millions de doses de vaccins anti-Covid par mois, de type Spoutnik V et Sinovac, a estimé l’invité de la rédaction de la chaine trois.
Cette capacité pourra être augmentée en faisant appel à l’une des huit autres unités de production équipées et homologuées en Algérie pour réaliser le procédé de répartition aseptique “fill & finish” adopté, dans un premier temps, pour la production de ces deux vaccins.
Lotfi Benbahmed a tenu par ailleurs à préciser que le partenariat avec les russes « permettra à la fois de de produire le vaccin anti Covid Sputnik V, mais aussi de produire des médicaments issus de la biotechnologie, que l’Algérie dépense annuellement près de 600 millions d’euros ». Il s’agit, selon ses dires d’un partenariat de haut niveau puisque qu’ «on va aller même jusqu’à la fabrication de la matière première, puisqu’il s’agit râlement d’un transfert de technologie », a détaillé le ministre.
Le vaccin produit par Saidal reviendra 45% moins cher qu’un vaccin importé actuellement, a avancé le ministre, ajoutant qu’il sera 90% moins cher une fois la matière première produite localement. « Il sera possible de gagner 5 à 6 dollars par dose, et lorsqu’on devra produire 50 millions de doses, cela fera 250 millions de dollars d’économie, ce qui n’est pas négligeable », a-t-il indiqué.
Concernant la production de l’oxygène médical en Algérie, Lotfi Benbahmed a affirmé qu’elle est passée de 120 000 litres/jour à 500 000 litres/jour.
« Cette semaine nous sommes au maximum de notre production, 500 000 litres/jour, grâce un producteur qui a ajouté encore 50 000 de production, puisque avant on produisait 450 000 litres/jour», précise encore Lotfi Benbahmed, ministre de l’industrie pharmaceutique. « C’est vrais qu’il y a eu des petites perturbations la semaine passée par rapport à un de nos producteurs qui devait techniquement revoir ses installations, ce qui a été fait », a encore expliqué le ministre, en confirmant que «Nous avons réuni, hier, tous les opérateurs en présence des ministres de l’intérieur et celui de la santé où nous avons mutualisé l’ensemble des moyens des producteurs ».
Plus explicite, le ministre a situé le problème dans l’acheminement de l’oxygène vers les structures hospitalières, qui ont parfois des installations insuffisantes en termes de capacité de stockage. En d’autres termes, «un hôpital par exemple qui a une cuve qui lui permet de tenir 15 jours, en temps de Covid, il peut tenir peut être 24 à 48 H. Donc, il faut faire les rotations nécessaires afin d’éviter la rupture de l’oxygène dans ces établissements », a-t-il détaillé.
Lotfi Benbahmed regrette, entre autres l’absence d’une cartographie réelle des structures hospitalières pour faire des coordinations précises. «Le ministère de l’intérieur a mis en place une sorte de quartier général avec une application qui va permettre de suivre heure par heure le niveau des stocks des hôpitaux», t-il également annoncé. «On demande aussi qu’au niveau de chaque hôpital qu’il y ait une personne qui s’occupe de l’oxygène, parce qu’il y a aussi la question de rationalisation dans son utilisation», a-t-il préconisé.
Nacima Benarab
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