Les temps sont durs pour les agences immobilières. Dans un marché qui tourne au ralenti, gangrené par les spéculateurs, et désormais régulé, leur activité est sous pression.
Selon la fédération nationale des agences immobilières (FNAI), ces dernières ne couvrent que 20% du marché contre 80% pour les intermédiaires qui opèrent dans l’informel.
[dropcap]L[/dropcap]es agences immobilières ont perdu plus de la moitié de leur effectif depuis la promulgation en 2009 du décret exécutif 09-18 réglementant l’exercice de l’activité d’agent immobilier. Ce dernier soumet l’exercice de la profession à l’obtention préalable d’un agrément.
Conjuguée à un certain nombre d’autres conditions (diplôme universitaire, expérience professionnelle, etc.),
cette exigence a été imposée par l’anarchie dans laquelle opéraient les agents immobiliers et les dépassements dont ont été victimes certains de leurs clients.
Son introduction a eu raison de beaucoup d’acteurs du secteur, notamment en raison du cafouillage bureaucratique auquel elle a donné lieu.
L’obtention de l’agrément était elle-même subordonnée au dépôt d’un cautionnement bancaire de 150 000 dinars, lequel n’était possible qu’avec l’ouverture d’un compte bancaire commercial. Or, pour les banques, cela n’était possible qu’avec la présentation d’un registre du commerce lequel n’est ouvert qu’avec un agrément.
Un labyrinthe administratif que certaines agences immobilières avouent avoir pu contourner grâce à «des connaissances» dans le secteur bancaire qui leur ont permis d’ouvrir des comptes provisoires.
Pour un grand nombre d’entre elles pourtant, cela n’a pas été possible.
La FNAI estime que sur 6600 agences immobilières recensées jusque là, 3600 ne se sont pas conformées aux dispositions du décret 09-18 et ont donc disparu. Moins d’un millier ont obtenu leur agrément alors que le reste est entrain d’être traité par les services du ministère de l’Habitat.
Concurrencées par les spéculateurs et les sites web spécialisés, doublées parfois par leurs clients et pressées par les pouvoirs publics, les agences immobilières ont de plus en plus de mal à se pérenniser.
Les courtiers non agréés sont à ce titre un véritable cauchemar, car opérant dans l’informel, sans registre de commerce et ne payant pas d’impôts, ils font grimper les prix de l’immobilier, nous confie un agent immobilier.
La plupart d’entre eux ont un vrai emploi, sont parfois cadres dans le secteur publique et n’interviennent que par intermittence. Suffisamment et régulièrement pour plomber l’activité des agences qui, elles, opèrent au grand jour.
Pour la FNAI, la seule manière de reprendre le contrôle du marché, de réduire le poids des spéculateurs et de revenir vers des prix abordables qui reflètent réellement le marché et le pourvoir d’achat des Algériens, serait que les pouvoirs publics réglementent le secteur de manière à obliger le passage de toutes les transactions immobilières par des agents immobiliers agréés.
1000 Agences immobilières menacées de disparition
[dropcap]L[/dropcap]e retard dans la délivrance des agréments aux agents immobiliers continue d’alimenter les débats chez les professionnels.
En effet, la fédération nationale des agences immobilières (FNAI) interpelle, pour la énième fois, le ministère de l’Habitat pour remédier à cette situation en accélérant la délivrance de ces agréments, sinon, selon la fédération, pas moins de 1.000 agents immobiliers risquent la cessation d’activité à partir de janvier 2016.
Selon la fédération, le retard dans la délivrance des agréments aux agences immobilières par le ministère de l’Habitat a rendu difficile l’exercice de la profession car les agents immobiliers sont obligés de justifier, auprès des contrôleurs du ministère du Commerce, leur activité par la présentation d’un agrément.
Chiffres à l’appui : sur les 2.000 agents immobiliers qui ont déposé leurs dossiers d’agrément auprès du ministère de l’Habitat avant la date butoir d’août 2012, peu ont eu jusqu’à présent ce document.
La fédération explique, par ailleurs, qu’en raison de ce retard, les agents immobiliers subissent des sanctions pouvant aller jusqu’à la fermeture de leurs locaux.
La FNAI a déjà adressé quatre correspondances au ministère de l’Habitat et l’a appelé à coordonner avec le ministère du Commerce afin de trouver une solution à ce problème.
Elle a, aussi, appelé le ministère du Commerce à se limiter à l’accusé de réception présenté par les agents immobiliers en attendant la délivrance des agréments.
C’est devant tous ces problèmes que la FNAI tire la sonnette d’alarme quant à l’avenir de cette activité qui est menacée, selon les représentants qui estiment qu’à un mois de l’expiration du délai accordé par la tutelle pour régulariser la situation quant au retrait de l’agrément pour l’exercice du métier d’agent immobilier, c’est-à-dire décembre 2015, plusieurs centaines de propriétaires d’agences risquent de se retrouver en situation de cession d’activité.
Selon la FNAI, ces derniers s’ajouteront aux centaines d’autres qui ont été interdits d’activité après la dernière opération d’assainissement ayant touché le marché de l’immobilier.
Notons que, depuis 2013, les demandes d’agréments d’agents immobiliers sont soumises à une enquête administrative effectuée par les services de sécurité compétents qui sont tenus de faire connaître à la commission d’agrément leur avis dans un délai de deux mois à compter de leur saisine.
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