31e session de la ligue arabe : Intégration économique et activation de la Gzale
Au sommet d’Alger, les 1er et 2 novembre derniers, les chefs d’Etat arabes se sont donné le mot pour aller vers un bloc économique arabe afin de faire face aux menaces multiples. Il est surtout question de participer à la nouvelle carte économique mondiale. Pour le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, la région recèle de grandes richesses qui lui permettent de «s’ériger en force économique agissante dans le monde».
Durant les deux jours des travaux de la 31e session du sommet, précédée par la réunion du Conseil économique et social arabe (CESA) au niveau ministériel, les interventions et les discussions sur les questions d’économie ont porté sur la nécessité de travailler et d’agir ensemble dans un contexte de tensions croissantes sur la scène internationale et de reconfiguration totale de l’ordre mondial.
Intégration économique et activation de la Gzale
La réunification des rangs est impérative, soutiennent les leaders arabes, qui, avec insistance, ont relancé l’idée d’intégration économique et d’activation de la Grande zone de libre-échange arabe (GZALE). Dans la déclaration d’Alger, publiée à la fin des travaux, il est mentionné leur engagement à «multiplier les efforts pour la concrétisation du projet d’intégration économique arabe suivant une vision globale assurant une exploitation optimale des atouts des économies arabes, mais aussi des opportunités précieuses qu’elles présentent, l’objectif étant d’assurer une activation complète de la Grande zone arabe de libre-échange, en prévision de la création de l’Union douanière arabe». Une intégration économique qui sera à même d’augmenter les échanges entre les pays membres.
Aussi, l’accent est mis sur la conjugaison des efforts pour «consolider les capacités arabes collectives en matière de riposte aux défis posés dans les domaines de la sécurité alimentaire, sanitaire et énergétique, et de lutte contre les changements climatiques».
Sur le plan énergétique, le Président algérien et ses hôtes ont rappelé leur position initiale de suivre les décisions de l’OPEP+. Ainsi, lit-on dans la même déclaration d’Alger, les signataires ont convenu de «valoriser la politique équilibrée adoptée par l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés OPEP+ pour la garantie de la stabilité des marchés énergétiques mondiaux et la pérennité des investissements dans ce secteur stratégique dans le cadre d’une approche économique assurant la protection des intérêts des pays producteurs et consommateurs à la fois».
Abordant l’autre menace des changements climatiques, les participants à la rencontre d’Alger ont assuré leur soutien à l’Egype et aux Emirats arabes unis pour leur organisation prochaine des 27e et 28e Conférence des Etats arabes sur cette thématique.
Un bloc économique arabe solide
Dans son allocution d’ouverture des travaux du Sommet, le président Tebboune a affirmé : «Nous nous devons tous de construire un bloc économique arabe solide, garant de nos intérêts communs, tout en œuvrant à la définition des priorités et des domaines d’action commune, à impact positif immédiat et perceptible pour les peuples arabes.» «La région arabe recèle de gigantesques potentialités naturelles, humaines et financières pouvant lui permettre de s’ériger en force économique agissante dans le monde», a-t-il ajouté.
«Nous refusons que notre rôle économique soit purement passif. Nous sommes ainsi appelés à reprendre confiance en nos capacités pour peser de tout notre poids et agir de manière influente sur la scène internationale et l’économie mondiale», a insisté le président Tebboune.
Une position appuyée par d’autres chefs d’Etat. L’on cite particulièrement la déclaration du prince héritier jordanien, al-Hussein bin Abdullah II qui a affirmé que les crises que traverse le monde, à l’instar des répercussions de la pandémie de la Covid-19 et la crise ukrainienne, requièrent «une action arabe inclusive afin de pouvoir y faire face».
Dans la déclaration d’Alger, la résolution est d’affirmer «l’importance de la participation des pays de la région dans la définition des contours du nouvel ordre mondial post-Covid-19 et guerre en Ukraine, en tant que bloc harmonisé et uni et comme un acteur qui peut, avec sa volonté, ses capacités et ses compétences, contribuer de manière efficace et positive dans ce domaine».
Sécurité alimentaire et intégration agricole
Autres engagements, accélération des procédures de ratification de la convention relative à l’organisation du transport et les coûts de passage entre les pays arabes, développement de l’économie numérique, usages pacifiques de l’énergie atomique et coopération spatiale.
Il est aussi question de passer à la réalisation de l’intégration agricole et d’assurer la sécurité alimentaire pour tous les pays membres de la Ligue. Ce problème de sécurité alimentaire se pose avec acuité suite aux retombées de l’augmentation des prix sur les matières premières et l’énergie.
Selon le directeur général de l’Organisation arabe pour le développement de l’agriculture (OADA), Ibrahim Adam Ahmed El-Dekhairi, les pays membres ont introduit dans le dossier économique une série de mesures et de décisions pour la réalisation de l’intégration agricole, notamment la question de la sécurité alimentaire arabe.
Du représentant de l’OADA, nous apprenons qu’il est question, entre autres, d’augmenter la production agricole, accroître la productivité des récoltes, optimiser les systèmes agricoles en place, encourager les échanges commerciaux et œuvrer à mettre fin au gaspillage alimentaire.
Samia Hanifi
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