Inclusion économique des femmes : des acquis et des attentes

La législation algérienne favorise substantiellement le travail des femmes et leur implication dans la vie économique du pays.

C’est ce qui ressort d’une rencontre organisée, aujourd’hui à Alger, par le Cercle d’Action et de réflexion pour l’entreprise (Care), en partenariat avec l’ambassade d’Espagne, sur l’inclusion économique des femmes en Algérie.

Présents en force, des experts ont, d’emblée, souligné la nécessité d’adopter une politique publique consacrant « la parité effective homme-femme sur le   marché du travail ».

Pour les participants, « l’Algérie dispose d’une législation conforme aux   conventions internationales et qui favorise l’insertion économique de la femme et consacre l’égalité du genre (…) Nos textes juridiques ont toujours été favorables à la participation des femmes à la vie économique ».

Prenant la parole, l’avocate Nadia Aït Zaï a indiqué que « l’Algérie a ratifié un grand nombre de textes relatifs au travail qui constituent la source du code de travail algérien, consacrant l’égalité homme-femme et qui a banni la discrimination ». 

Mme. Ait Zaï a, par ailleurs, abordé le Code pénal qui, selon elle, « protège les femmes dans la sphère publique privée et professionnelle contre toute agression physique et morale et contre toute forme de discrimination ».

En revanche, elle déplore le peu de présence des femmes sur le marché du travail qui selon elle, est « assez faible ».

En ce sens, Mme. Aït Zaï s’est référé à un document du ministère de la Solidarité sur la Charte de la femme travailleuse et a attribué cet état de fait à plusieurs contraintes, comme « le   manque de moyens de transports », « le manque de garderies », « l’éloignement entre le domicile et le lieu de travail » et « la difficulté d’accès au financement bancaire et aux assiettes foncières pour les entrepreneuses ».

A ce propos, elle a plaidé pour la mise en place d’un système qui renforce l’inclusion économique des femmes et qui consacre la parité de la femme sur le marché de l’emploi et qui améliore son accès aux postes de décision dans les entreprises et les administrations.

Invité par Care, l’économiste Mouloud Hedir a affirmé, à son tour, que « la diversification de l’économie nationale favorise davantage l’intégration des femmes dans la participation au développent économique du pays en leur ouvrant de nombreux créneaux prometteurs ». 

Toutefois, il précisera que « le modèle de la croissance algérienne actuel, porté jusque-là par les secteurs des hydrocarbures et le BTP est lourdement handicapant pour les femmes, notamment pour celles qui ont fait des études supérieures ».

« Certes, la législation algérienne favorise le travail des femmes et leur participation au développement de l’économie, mais il y a beaucoup de   chemin à faire pour concrétiser cette parité sur le terrain », soulignera encore cet économiste, affirmant que « la question de l’emploi féminin, un potentiel inexploité pour l’économie algérienne doit faire l’objet d’une profonde étude ».

Nadine.S

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