Les importations de véhicules atteignent le seuil des 5 milliards de dollars.
La facture d’importation de véhicules a connu une hausse significative durant les 9 premiers mois de l’année 2012.
Les concessionnaires automobiles ne connaissent pas la crise. Le Centre national de l’informatique et des statistiques (CNIS), qui relève de la Direction nationale des douanes, a récemment annoncé que la facture d’importation de véhicules neufs avait atteint 367,7 milliards de dinars, soit près de 5 milliards de dollars américains durant les 9 premiers mois de l’année en cours.
Une hausse de 37,7% comparativement à la même période de l’année 2011.
Au total, 418 665 véhicules neufs sont entrés sur le marché algérien cette année, contre 280 672 l’an dernier.
L’essentiel des opérations a été effectué par les concessionnaires (340,03 milliards de dinars pour 397 434 unités).
Le nombre de véhicules importés par les particuliers a augmenté de 17% passant en l’espace d’une année de 18 144 à 21 231 automobiles.
Pour cette catégorie, la grande majorité des achats a été effectuée grâce à une licence de moudjahiddine, formule qui offre une exonération de certaines taxes douanières.
Phénomène complexe
Les chiffres et statistiques annoncés par l’institution douanière algérienne démontrent clairement que les pouvoirs publics n’ont toujours pas réussi à trouver une formule efficace pour maîtriser les opérations d’importations de véhicules neufs.
Des opérations qui pèsent sur l’ardoise des biens et produits importés par l’Algérie. La suppression du crédit à la consommation ainsi que la taxe véhicule neuf ont finalement montré leurs limites.
Pour un pays ne disposant toujours pas d’industrie automobile, il est évident que les constructeurs étrangers sont les premiers à profiter de cette manne financière.
Mais la hausse significative des achats de véhicules neufs constatés ces deux dernières années reste difficile à expliquer. Pour certains spécialistes, ce phénomène est à mettre sur le compte de l’augmentation du pouvoir d’achat des salariés, notamment des fonctionnaires.
Il est vrai que les «rappels» (certains ont pris effet à partir de janvier 2008) ont été consacrés par de nombreux ménages à l’achat d’une nouvelle automobile. Est-ce la seule explication dans un pays en proie à une forte inflation ? Visiblement non.
Il faudrait également se tourner du côté des mécanismes de soutien à la création d’entreprises, notamment celui de l’Ansej (Agence nationale de soutien à l’emploi des jeunes). Depuis janvier 2011, une grande majorité des projets lancés concerne l’activité de transport.
Dans ce secteur on trouve pêle-mêle le transport de marchandises, le transport de voyageurs ainsi que les agences de location de voitures. Il semblerait que les commandes passées auprès des concessionnaires, durant une période assez courte aient participé activement à l’augmentation des importations.
Que peuvent les pouvoirs publics pour faire face à la situation? Très peu de chose. Il est certain que la taxe véhicule et le gel du crédit à la consommation seront maintenus.
La véritable solution consisterait à accélérer le processus de lancement du projet d’unité de montage avec Renault. Une prise de participation algérienne dans le capital de Peugeot pourrait également conduire vers des investissements sur le sol algérien.
Eminemment politiques, ces deux dossiers devraient être discutés lors de la visite d’Etat qu’effectuera le président français, François Hollande à Alger.
Reste l’essentiel: la baisse des importations de véhicules neufs ne sera effective que lorsque l’Algérie se dotera d’une industrie automobile. Entre temps, la facture risque d’être encore très salée.
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