Créneau que l’Algérie privilégie dans sa politique de diversification de ses exportations énergétiques, l’hydrogène renouvelable provenant d’Afrique du nord intéresse de plus en plus de pays européens.
Après le renforcement de la coopération stratégique algéro-italienne, que ce soit dans le domaine gazier ou des énergies nouvelles, c’est au tour de l’Allemagne et de l’Autriche d’adhérer au projet de futur corridor d’hydrogène Afrique du nord – Europe.
Ainsi, selon le leader italien de l’industrie gazière, Snam (Società nazionale Metanodotti), les ministères de l’énergie des trois pays européens (Italie, Allemagne et Autriche) ont signé mercredi dernier un engagement commun de soutien politique au projet SouthH2, qui est un corridor de transport d’hydrogène par pipelines à partir des côtes méditerranéennes d’Afrique du nord jusqu’au territoire allemand, en passant par l’Italie et l’Autriche.
Tel que présenté par la firme italienne, le nouveau pipeline s’étend sur une longueur de 3 300 km, à partir des côtes tunisiennes jusqu’à la ville industrielle de Bavière en Allemagne. Intervenant après l’accord de coopération entre l’Algérie et l’Italie dans ce domaine, ce nouveau corridor est perçu comme une extension au projet d’approvisionnement de l’Europe en hydrogène produit en Algérie.
Avec des capacités théoriques de transport dépassant les 4 millions tonnes/an, le nouveau corridor Afrique du nord – Europe est en mesure d’atteindre 40 % de l’objectif fixé par la stratégie de l’UE de transition énergétique.
Dans cette perspective, faut-il rappeler, les 27 visent un volume de 10 millions tonnes à importer annuellement, dont une grande partie à partir des pays d’Afrique du nord, principalement d’Algérie.
Exporter 30 à 40 TWh d’hydrogène vers l’Europe à l’horizon 2040
Misant sur cette nouvelle source d’énergie renouvelable, l’Algérie prévoit de développer une filière hydrogène et en devenir l’un des fournisseurs clé du marché européen, avec un objectif d’y couvrir 10% des besoins à l’horizon 2040, soit des exportations entre 30 et 40 TWh d’hydrogène liquide et gazeux, avec un mix à la fois composé d’hydrogène bleu et vert.
En janvier dernier, lors de la visite de la présidente du Conseil des ministres italien, Giorgia Meloni, un accord a été signé entre le groupe Sonatrach et son homologue italienne Eni portant sur la réalisation de nouvelles infrastructures de transport par gazoduc pour le gaz naturel, l’hydrogène et l’ammoniac.
Cependant, les deux compagnies ont signé en 2022 un mémorandum d’entente pour la réduction de l’empreinte carbone à travers l’exploitation de l’hydrogène.
En outre, pour nombre d’observateurs du marché européen de l’énergie, si les trois pays (Italie, Autriche et Allemagne) ont qualifié ce projet de corridor d’hydrogène d’éligible au statut d’ «infrastructure d’intérêt commun de l’Union européenne», c’est pour accélérer l’obtention des autorisations nécessaires pour son lancement, mais aussi pour prétendre à des financements de certains fonds européens pour accélérer sa réalisation.
Intéressées par la réalisation de ce corridor d’hydrogène, les sociétés spécialisées dans la réalisation d’infrastructures énergétiques, Snam (Italie), Trans Austria Gaslighting et Gas Connect Austria (Autriche) et Bayerents (Allemagne) ont salué l’initiative des gouvernements des trois pays d’accorder leur soutien politique au dit projet.
Mohamed Naïli
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