Hydrocarbures : Sonatrach s’apprête à reprendre ses activités dans le bassin de Ghadamès (Libye)

A l’instar des autres compagnies pétrolières internationales, le groupe Sonatrach s’apprête à reprendre ses activités en Libye, où la production pétrolière a redémarré après plusieurs années de perturbations, dues à la crise politique et sécuritaire que vit le pays depuis près de 12 ans.

Selon un communiqué émanant de la direction de la société, le PDG de Sonatrach, Rachid Hachichi, et le président du Conseil d’administration de la compagnie pétrolière libyenne, la NOC (National Oil Corporation), Farhat Omar Ben Guedara, ont arrêté, lors d’un entretien téléphonique qu’ils ont eu ce lundi, la date du 7 novembre prochain pour tenir une réunion à Tripoli en vue de formaliser la reprise des activités pétrolières de la société nationale dans le pays voisin.

Précisant que les discussions entre les deux dirigeants ont fait suite à l’invitation adressée par la compagnie libyenne à l’ensemble des compagnies pétrolières et gazières internationales activant sur le sol libyen pour la reprise de leurs activités, une invitation à laquelle le groupe Sonatrach a répondu par la levée du cas de « force majeure », le même communiqué souligne que, « à cet égard, les deux parties (sont convenus) d’organiser une réunion de haut niveau le 7 novembre 2023 à Tripoli, dans le but de formaliser le processus de reprise de l’exécution des obligations contractuelles du groupe Sonatrach concernant l’exploration dans les Blocs 065 et 96/95 situés dans le bassin de Ghadamès».

Au-delà de la reprise des activités de Sonatrach en Libye, sur le long terme, les dirigeants des deux géants pétroliers maghrébins se sont entendus sur l’ouverture des discussions sur les moyens à mettre en place pour la promotion de leur partenariat bilatéral et de renforcer leur coopération dans le domaine des hydrocarbures.

Orientant de plus en plus son activité vers l’international, le groupe Sonatrach est présent dans le secteur des hydrocarbures en Libye avec des investissements estimés à 200 millions de dollars en 2022 dans le segment exploration.

Outre l’exploration, le groupe Sonatrach est également présent d’une manière active en Libye, à travers ses filiales, dans le domaine de la maintenance, la réactivation des pipelines, la construction de réservoirs et le forage de puits, déclarait l’ancien président du conseil d’administration de la compagnie pétrolière libyenne, National oil corporation (Noc), Mustafa Sanalla, en 2022 lors d’une cérémonie de la signature d’un protocole d’accord entre les deux parties.

1,2 million barils/jour

Au même titre que le groupe Sonatrach, deux autres compagnies internationales ont annoncé en août dernier la reprise de leurs activités sur le sol libyen après une absence de plusieurs années. Il s’agit ainsi de l’italien Eni et du britannique BP (British Petroleum), qui, selon un communiqué rendu public en août dernier par la compagnie libyenne, NOC, ont notifié « la levée de la force majeure, la reprise de l’exploration et le respect de leurs obligations contractuelles sur les blocs qui leur sont attribués dans le bassin de Ghadamès (A-B) et le site offshore C », ajoutant que le groupe algérien Sonatrach a également notifié la même « levée », à l’instar de ses homologues italienne et britannique.

Faisant état d’une stabilité relative de la situation politico-sécuritaire dans le pays, la compagnie pétrolière libyenne a lancé, dès le début de l’année en cours, des appels à l’ensemble des compagnies internationales ayant été attributaires de contrats d’exploration et/ou d’exploitation de gisements pétroliers et gazier sur le sol libyen à procéder à la  levée de « la force majeure » qu’elles ont avancé pour suspendre leurs activités sur place.

Ayant subit d’importantes pertes financières à la suite de l’instabilité politique et sécuritaire que vit le pays depuis 2011, la Libye affiche sa détermination à relancer son secteur des hydrocarbures, qui constitue la principale source de revenus pour l’Etat, afin de redresser son économie.

Après avoir été à l’arrêt durant des années, la production pétrolière libyenne est entrée durant la période post Covid-19 dans une phase de redressement pour atteindre actuellement une moyenne de 1,2 million barils/jour, plaçant le pays à la deuxième place des pays producteurs d’hydrocarbures en Afrique, après le Nigéria.

M.R

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