Une première étude sur la consommation et la production de l’huile d’olive en Algérie a été réalisée par l’agence française de coopération technique internationale «Expertise France», en coopération avec le ministère algérien de l’Agriculture et du Développement rural. Cela dans le cadre du Programme d’appui au secteur de l’agriculture (PASA). Les résultats de cette étude ont été présentés aujourd’hui lors d’une rencontre organisée par la représentation de l’Union européenne à Alger.
Comme souligné par la représentante de l’Union européenne, cette étude est le fruit d’un travail de partenariat avec toutes les parties intervenant dans la production de cette huile en Algérie, entre autres les oléiculteurs, les consommateurs, les opérateurs du secteur privé mais aussi des chercheurs de l’Institut national de recherche agronomique d’Algérie (INRA).
L’étude de consommation nationale a été faite sur la base d’un échantillon de 2053 personnes dont 59% sont des femmes, alors que 15% ne consomment pas cette huile. Pour la consommation de la diaspora, les personnes interrogées sont au nombre de 317 réparties sur 7 pays en Amérique du nord et en Europe. A souligner aussi que dans cette étude, les enquêteurs ont consacré tout un travail à ce qu’ils appellent «région BBTO», soit les trois wilayas de la Kabylie : Béjaïa, Bouira et Tizi-Ouzou.
L’analyse de la consommation nationale fait ressortir que 99% des consommateurs d’huile d’olive consomment d’autres huiles végétales. 51% des personnes interrogées ont répondu qu’elles consomment plus d’huile végétale que d’huile d’olive.
La consommation individuelle de l’huile d’olive est estimée à 6 litres par an, avec un pic de consommation de 11,1 litres par habitant par année dans la région de la Kabylie. Une moyenne qui situe l’Algérie parmi les petits standards méditerranéens de consommation d’huile d’olive. Ainsi, avec une consommation nationale annuelle de 6 litres par tête, l’Algérie se positionne parmi les petits consommateurs d’huile d’olive.
Cette même étude sur la consommation nationale révèle que la grande partie des consommateurs privilégient l’approvisionnement en huile d’olive de Kabylie à travers une relation à proximité des lieux de production. L’huile d’olive de cette région (Kabylie) bénéficie d’une excellente réputation et les consommateurs lui restent fortement attachés. Aussi, apprend-on, le consommateur perçoit l’huile d’olive consommée comme étant de très bonne qualité et ne pense pas à changer ses habitudes.
Contrairement aux algériens qui résident dans le pays, ceux qui sont à l’étranger se montrent plutôt enclins au changement. Aussi, selon l’étude, les algériens de la diaspora en consomment plus pour une raison bien particulière, c’est qu’elle leur rappelle chaque fois le pays, le soulignent les présentateurs de cette étude.
Ainsi, pour reprendre leur propre lecture des résultats, la part de consommation de l’huile d’olive chez la diaspora est supérieure à celle des autres huiles végétales. Avec une consommation annuelle moyenne de 10 litres par personne, la diaspora algérienne se révèle être une grande amatrice d’huile d’olive. Cette huile d’olive revêt un caractère identitaire et culturel fort pour ces algériens qui vivent à l’étranger.
Pour ce qui est de la production de l’huile d’olive de la région de Kabylie, l’étude montre que la grande majorité des oléifacteurs questionnés utilisent leur propre production d’olives. La trituration se fait de la même manière que par le passé, avec les mêmes techniques et le même savoir-faire. Même constat pour la commercialisation qui continue de se faire auprès des huileries. Ce qui fait dire aux enquêteurs que la quasi-totalité de l’huile d’olive proposée sur le marché emprunte le circuit informel.
Par ailleurs, en ce qui concerne l’exportation, il y a encore beaucoup à faire. Pour le moment, la seule wilaya qui lance quelques actions pour l’exportation est Bouira, alors que Béjaïa et Tizi-Ouzou n’y pensent plus après avoir subi des échecs par le passé. La raison principale de cet échec est que cette huile de Kabylie qui correspond, pourtant, aux goûts des consommateurs nationaux, «ne correspond pas aux normes établies à l’international».
Karima Mokrani
Les commentaires sont fermés.