Forum africain d’investissement : signature de conventions et engagements mutuels à accompagner les opérateurs
La huitième édition du Forum africain d’investissement et du commerce (FAIC8) organisée par le Centre arabo-africain d’investissement et de développement (CAIID) à Alger, a pris fin jeudi dernier, après deux journées d’échanges, de présentations et surtout d’appels à investir en Algérie et dans les pays d’Afrique, avec des promesses d’accompagnement par les organisations patronales, les compagnies d’assurances et autres organismes.
L’évènement a été marqué par la signature de conventions de partenariat et de protocoles d’accord avec le CAIID lui-même mais aussi entre des participants qu’ils soient des organisations patronales, des chambres de commerce ou de simples opérateurs.
Le CAIID a bien réussi dans sa mission de ramener un maximum d’opérateurs africains et de conseillers économiques. La forte présence aussi des organisations algériennes montre le grand intérêt accordé à l’évènement et à l’investissement algérien en Afrique, de même que celui africain en Algérie, comme en témoigne les nombreuses rencontres B2B, ou encore les rencontres des délégations avec des différents représentants de ministères.
Toutes les autres organisations représentant le patronat algérien ont répondu favorablement à l’invitation lancée par la CAIID. Leurs chefs étaient présents à l’ouverture de la manifestation.
L’on cite Lakhdar Rekhroukh, le président de l’Union nationale des entrepreneurs publics (UNEP), également PDG de Cosider. Cosider qui est déjà présente en Afrique ambitionne de réaliser d’autres projets dans le continent, cette-fois ci plus dans l’agriculture que dans le bâtiment ou autre.
Sami Agli, le président de la Confédération algérienne du patronat citoyen, Abdelouahab Ziani, le président de la Confédération des industriels et producteurs algériens (CIPA), Fethi Ammour du Club des entrepreneurs et industriels de la Mitidja (CEIMI) et Mme Saida Neghza, la présidente de la Confédération générale des entreprises algériennes (CGEA). L’absence du président du tout nouveau CREA (Conseil du renouveau économique algérien), serait due à un agenda chargé.
Protocole d’accord avec la Chambre islamique de commerce
A noter aussi la présence d’une autre organisation algérienne, en l’occurrence l’ONDE (Organisation nationale de développement économique (ONDE). Elle a signé un protocole d’accord avec la Chambre islamique de commerce, d’industrie et d’agriculture.
«C’est un protocole d’accord qui nous autorise à participer à tous les évènements économiques dans les différents pays membres de la chambre islamique de commerce» a expliqué son président, Robai Noureddine Mounir, rappelant que la chambre islamique est un «regroupement très important» qui rassemble des pays islamiques mais d’autres pays aussi dont le Niger, le Nigeria et le Mali. En tout, ses membres sont au nombre de 69.
De son côté, le secrétaire général de la chambre islamique, Youcef Hassan Khalaoui, a déclaré que l’objectif premier de ce partenariat est de développer le secteur privé : «il ne peut y avoir de développement économique sans développement du secteur privé». Et le représentant de la chambre islamique de souligner l’importance particulière accordée aux PME : «Il y aura des sessions de formation au profit des PME. Il ne faut pas les sous-estimer ces PME. Ce sont elles qui créent plus de postes d’emploi».
Le SG de la chambre islamique de commerce, d’industrie et d’agriculture soutient qu’il y a beaucoup d’opportunités pour l’Algérie dans les autres pays membres du regroupement. A ce propos, apprend-on du président de l’ONDE, à la fin de cette année 2022, Alger abritera une «grande rencontre des chambres de commerce des 69 pays membres. Nous allons discuter du nouveau code d’investissement, la nouvelle stratégie économique algérienne, les facilités envers les investissements directs étrangers, les transferts d’argent et autres points en relation avec l’investissement et le commerce extérieur».
Faire connaître l’Algérie à l’Afrique et l’Afrique à l’Algérie
«Notre attente est de faire connaître l’Algérie à l’Afrique et l’Afrique à l’Algérie. C’est notre politique depuis toujours» affirme le vice-président du CAIID, Oudjana Mustafa. Notre interlocuteur poursuivra : «On essaie de tenir le cap. Chaque fois que l’occasion se présente, nous organisons des rencontres qui rapprochent les hommes d’affaires algériens de ceux des autres pays africains et arabes. Nous avons réussi à faire venir des entreprises africaines en Algérie. De même, des algériens partent vers l’Afrique. Nous ne sommes pas satisfaits à 100% mais nous pouvons dire que nous avons réussi à faire bouger les choses».
Aussi, pour ce qui est du CAIID lui-même, beaucoup de conventions ont été signés avec des partenaires algériens et africains. Une convention était annoncée avec la compagnie Turkish Airline pour faciliter les déplacements des hommes d’affaires des deux continents africain et asiatique.
Investir en Côte d’Ivoire
Lors de cette rencontre, le conseiller économique du Côte d’Ivoire a tenu à lancer un appel aux opérateurs algériens pour investir dans son pays : «Venez en Côte d’Ivoire pour investir. Votre argent ne restera pas à Abidjan. Nous avons des mécanismes qui vous permettent de retourner avec votre plus-value. Bien entendu, en laissant aussi pour nous, en Côte d’Ivoire, ce qui nous revient. J’exhorte les entreprises algériennes, les investisseurs algériens, à s’approprier le PND de la Côte d’Ivoire. Il y a des parts de marché, il y a des opportunités à saisir et des partenariats d’affaires gagnant-gagnant».
L’assurance, un accompagnateur des investisseurs
L’importance des assurances dans l’acte d’investir a été abordée dans un b2b organisé à l’occasion de ce forum. «Il faut sensibiliser les opérateurs économiques sur la nécessité de s’assurer et d’analyser les risques. Il faut se rapprocher des assureurs pour participer à la gestion des risques. Nous avons plusieurs produits d’assurances (agriculture, transport, aquaculture et autres» a lancé une représentante de la compagnie publique SAA, Mme Farida Berka. Et d’insister : «Il faut considérer l’assurer comme un partenaire dans le processus d’investissement et de partenariat».
De son côté, Haddouche Adlane, le directeur commercial de Cash Assurance, affirmera : «L’assureur est un accompagnateur des investisseurs. Un entrepreneur pour qu’il puisse investir, il lui faut une couverture des risques. Il lui faut un bailleur de fond et une compagnie d’assurance qui peut supporter une partie de son risque. La Cash est une compagnie leader sur les risques d’entreprise. Elle a des capacités, des équipes techniques qui vont dans l’accompagnement en matière de conseil et d’analyse des risques, avec établissement d’un rapport de visite de risque».
De notre discussion avec le représentant de la compagnie publique, nous apprenons que ses représentants ont eu des contacts avec des investisseurs africains mais aussi des conseillers économiques et des ambassadeurs d’Afrique du Sud, du Madagascar et de la Côte d’Ivoire : «ils nous ont promis de nous mettre en contact avec tout investisseur désireux d’investir en Algérie. On va l’accompagner en matière d’analyse de risque et de règlementation».
Les énergies renouvelables, le grand absent
Durant les deux jours des travaux du forum, aucune présentation n’a été faite sur le thème des énergies renouvelables. Le président de l’association Energy Cities Algeria, Hasni Sidali, relève le fait : «Il n’y a rien eu sur les énergies renouvelables. C’est dommage. Il s’agit pourtant d’un sujet d’actualité et d’un domaine qui intéresse toute l’Afrique pour la simple raison qu’il y a beaucoup de choses à faire dans notre continent en ce qui concerne aussi bien les énergies renouvelables que l’efficacité énergétique».
Karima Mokrani
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