A peine installé au palais du gouvernement, Abdelmalek Sellal affirme qu’il a la ferme intention de donner un grand coup de balai dans la ville. Un peu comme pour rappeler qu’un des thèmes centraux de la politique environnementale de l’Algérie est l’élimination des déchets, principale préoccupation en milieu urbain.
« Il faut nettoyer le pays », avait asséné le Premier ministre.
La « sentence », une fois la surprise passée, est mise à exécution par une circulaire du ministre de l’Intérieur sommant les walis d’entreprendre une opération d’envergure en vue « de débarrasser l’Algérie des ordures ménagères et autres saletés ».
Et au tout nouveau ministre de l’Environnement d’annoncer la mise en place prochaine « d’un mode de gestion qui permette que cette propreté dure dans le temps » Si d’aucuns ne croient pas vraiment à cette décision politique qualifiée d’ailleurs « d’opération marketing », d’autres estiment que c’est là une opportunité pour partir sur de nouvelles bases parce que à quelques semaines des élections locales.
Une nouvelle Assemblée populaire communale suppose un nouveau mode de gestion. Donc une autre approche de la gestion de la ville. Si bien sur l’argument « du manque de moyens » n’est pas comme à l’accoutumée mis en avant pour justifier l’incapacité de mettre en place un système de gestion des déchets articulée autour d’un système de tri qui faciliterait leur recyclage.
Cette décision intervient également à un moment où l’on commence en Algérie à se rendre compte que la protection de l’environnement est une opportunité génératrice de croissance et d’emplois D’ailleurs, l’idée commence à faire son chemin et l’on parle de plus en plus d’économie verte ! « Pas encore introduite », rectifient les experts qui préfèrent parler d économie circulaire.
Quelle que soit l’appellation, de nombreux « chineurs » ont investi le créneau depuis quelques années déjà. Un réseau informel règne sur le monde de la collecte du tri et de la valorisation des déchets.
La nature ayant horreur du vide, il a même imposé ses « règles » « La récupération et le traitement des déchets par les personnes et les entreprises qui ont une existence administrative et fiscale ne dépassent guère 4% des quantités générées », a fait remarquer le directeur de l’AND lors d’un symposium sur l’employabilité et entreprenariat pour les jeunes et les femmes dans l’économie verte en Algérie.
Le constat est sans appel !
L’Algérie, comme en témoigne le rapport national présenté à l’occasion de la 19e session de la commission de développement durable des Nations Unies, n’a pas lésiné sur les moyens pour combiner développement durable et économie verte.
Reste malheureusement que les dispositifs d’aides à la création d’emplois n’encouragent pas l’émergence de micro-entreprises pouvant intervenir dans la filière de la gestion des déchets.
Pourtant, des expériences individuelles tentées ici et là démontrent que l’économie verte ou circulaire, c’est selon, constitue un réel gisement à l’emploi.
Le tout serait de faire le tri dans la nomenclature de formation et activité classique et d’y introduire les métiers verts si l’on tient à réduire le chômage.
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