L’autorité portuaire dont le décret est en préparation sera mise en place d’ici la fin de l’année, tout comme le lancement effectif de l’activité de la nouvelle entreprises nationale de transports maritime CNAN El Djazaïr, a affirmé ce mardi à Alger le ministre des Transports, Youcef Cherfa, qui a annoncé d’autres mesures liées à la logistique en faveur des producteurs nationaux opérant dans le domaine des exportations, dont la révision des prix du fret.
«Un décret est en préparation pour la création de l’autorité portuaire d’ici la fin de l’année en cours. Cette autorité aura des démembrements à travers tous les ports du pays», a indiqué le ministre des Transport à l’issue des ateliers organisés par le ministère du Commerce et de la Promotion des Exportations à Alger avec des opérateurs économiques publics et privés.
Prévue dans le code maritime, cette institution publique aura entre autres pour mission de fluidifier le trafic maritime au niveau des ports qui sont soumis à une forte pression.
Il est aussi question du lancement effectif de l’activité de la CNAN El Djazaïr, née de la fusion de la CNAN-Nord et de la CNAN-MED qui va opérer avec 13 navires, dans le cadre de la restructuration du pavillon national, a ajouté le ministre des Transports, soulignant que quatre nouveaux quais pour containers sont en préparation au niveau du port d’Alger qui concentre à lui seul plus de 60% de l’activité portuaire du pays, selon les chiffres officiels.
Des travaux de restauration sont aussi en cours au niveau du port d’Annaba et d’Oran, a ajouté le ministre des Transports, évoquant au même titre le port de Djen Djen (Jijel) qui dispose d’un quai pouvant accueillir des navires de grandes capacités de chargement. «Le port de Djen Djen dispose aujourd’hui d’une capacité de traitement de 2 millions de containers et peut accueillir des bateaux transportant jusqu’à 6 000 containers », a précisé M. Cherfa, expliquant que tous ces efforts visent à réduire les temps d’attente des navires, en rade ou à quai, et d’éviter la congestion des ports.
Lors de cette conférence qu’il a animée conjointement avec le ministre du Commerce et de la Promotion des Exportations, Tayeb Zitouni, le ministre des Transports a annoncé s’être mis d’accord avec les opérateurs économiques pour la mise en place de plan d’unification des tarifs de transports maritimes et aérien, de telle sorte à booster les exportations et les encourager à aller de l’avant.
« Nous allons installer un conseil qui se chargera d’étudier un tarif unique pour le pavillon maritime national. Il en sera de même pour les tarifs du transport aérien sur les appareils d’Air Algérie », a ajouté M. Cherfa, soulignant que les exportateurs désirant faire connaitre leurs produits à l’étranger, des tarifs de transports étudiés les aideront à embarquer à bord d’Air Algérie.
L’ouverture de nouvelles lignes aérienne, vers plusieurs capitales africaine notamment, entre d’ailleurs dans le cadre de cette conquête du marché international en général et africain en particulier, l’Algérie étant membre de la Zone de libre-échange africaine (ZLECAF). La compagnie nationale a aussi converti des deux aéronefs Boeing pour assurer le fret, a souligné M. Cherfa
« Notre rôle est l’accompagnement et la facilitation » en direction des entreprises exportatrices qui avaient profité de ces ateliers pour poser sur la table leurs préoccupations en matière de logistique, de tarifs de transports et d’accès aux financements liés à leurs activités.
Le président du Conseil du renouveau économique algérien, Kamel Moula, a d’ailleurs rappelé qu’environ 90% du transport de marchandise, hors containers, est assuré par des navires étrangers qui proposent des tarifs et des services concurrentiels.
«Nous avons déjà diagnostiqué certains écueils qui nous permettront d’engager des discussions efficaces et constructives », a-t-il affirmé lors de son allocution d’ouverture des ateliers organisés à huis clos au niveau du Palais des Expositions des Pins Maritimes de la SAFEX à Alger. il a, à ce propos, soulevé le problème de la chaîne de froid et des plateformes logistiques qui devraient être mises en place au niveau des zones frontalières avec les voisins du Sahel.
Ce pourquoi les autorités, pour encourager les opérateurs à solliciter les services du pavillon national, ont décidé de mettre en place un plan de travail plus efficace, dans le cadre de la nouvelle stratégie du pays consistant à augmenter la part des exportations hors-hydrocarbures.
C’est dans ce sens que M. Zitouni a évoqué la nécessité et l’urgence d’une «révolution bureaucratique » et appelé à une «mobilisation continue » pour atteindre les objectifs tracés par le gouvernement, c’est-à-dire atteindre 30 milliards de dollars d’exportations d’ici à fin 2029.
En marge des échanges organisés avec les opérateurs économiques, le ministre du Commerce a annoncé le lancement d’une nouvelle plateforme numérique dédiée aux producteurs pour y déposer leurs doléances et faire part des écueils auxquels ils font face au quotidien.
Il reste encore beaucoup de travail à faire, a-t-il estimé, affirmant qu’il faudrait une vision qui rassemble à la fois l’investissement et la production.
Lyès Menacer
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