Etre entrepreneur en Algérie : une histoire, un futur

Des « anciens » dépassés et des jeunes géniaux
« Etre entrepreneur en Algérie : une histoire, un futur » est le thème d’une rencontre- débat organisée le 19 novembre dernier par le Centre culturel français et le Groupe Mazars à l’occasion du cinquantième anniversaire de l’indépendance de l’Algérie.

Mise sous le patronage du ministre de l’Industrie cette rencontre dont les travaux étaient modérés par Omar Belhouchet , directeur d’El Watan, devait retracer à travers des témoignages et interventions « le capital historique des entreprises algériennes pour aborder les défis des futurs entrepreneurs ». Il n’en a pas été tout à fait ainsi.

Les interventions de quelques « anciens » tel que Lakhadr Bayou, ex- ministre de la PME-PMI, dont l’intervention devait traiter de « l’entrepreneur du futur » en a déçu plus d’un tant l’orateur s’est perdu en conjecture.

Le tout enrobé dans des rappels « historiques » qui n’ont en rien aidé au débat. Bien au contraire ! Le décor est planté et le constat sans appel : l’entreprise algérienne se débat dans des « problèmes inextricables ».

Noir, le tableau brossé par quelques participants et invités l’est totalement.

Pas tout à fait d’accord, Ammouri Brahiti, directeur de la PME-PMI convié pour évoquer l’’expérience du Carrefour de la PME-PMI , préfère nuancer et parler non sans ironie de « clair-obscur ».

Quelles que soient les entraves, « on avance »,dira Ammouri Brahiti qui en veut pour preuve le nombre d’entreprises qui a considérablement évolué ces deux dernières décennies, « de 120 000 PME en 1999, nous sommes passé à 700 000 en 2011 ».

Le directeur de la PME-PMI, qui n’élude aucune question, même celles qui fâchent, reconnait volontiers que des difficultés subsistent, mais qu’elles sont surmontables.

Le gros souci pour lui est la formation : « Il est temps de poser le problème de l’éducation dans le secondaire et l’enseignement supérieur afin d’avoir des compétences nécessaires pour développer l’économie nationale. »

Et des compétences il y en avait dans le panel des participants à l’instar Marhoun Rougab, directeur d’Allegorie qui en une succession de clic a présenté son entreprise et la créativité qui la caractérise. Ce qui a fait que la toute jeune entreprise dirigée par un jeune imprégné de la culture anglo-saxonne a « décroché » pas mal, de marchés « locaux » comme Djezzy.

Une chance que n’a pas eue RedFabriq .Son manager, qui indique que son entreprise qui fait dans les solutions et applications a réussi à s’imposer à l’international, affirme qu’il n’a eu aucun « client algérien ».

Pour autant Zaak Chalal, un binational rentré de France pour monter sa boite, n’est en rien déçu : « C’est à partir de l’Algérie, que nous avons pu nous imposer. » Et de conclure que « l’Algérie est un marché difficile, mais plEin d’opportunités » ;
Un point de vue que partage, un autre participant : Lyamine Zeinouabde, cogérant et inventeur du BIT BAIT, un produit anticafard entièrement Bio.

L’histoire du produit qu’il a inventé et de l’entreprise qu’il a créée, il la raconte avec des anecdotes et un humour certain.
Pour ce jeune homme qui a vécu presque toujours dans les pays du Golfe, il est évident que la bureaucratie est contraignante, mais il reste qu’au final, un projet qui tient la route aboutit forcément, « le tout est d’y croire »

En plus de leur ambition, ténacité et un air désinvolte , les trois jeunes entrepreneurs conviés à raconter leur succes story ont un point en commun, ils ont tous les trois vécu et étudié à l’étranger.

Un atout de taille ! Un atout que ne possèdent malheureusement pas leurs jeunes compatriotes issus des universités algériennes.

Par ailleurs l’intervention de Samir Hadj Ali, expert- comptable, associé exécutif de Mazars pour l’Algérie, a permis de se faire une idée sur comment se fait « la transmission d’entreprise entre générations ».

L’expert- comptable, qui a hérité du cabinet de son père, est formel « le conservatisme » freine l’entreprise, donc le développement.

Par Sarah Chabi

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