Fleuron et pionnière de l’industrie électro-ménagère nationale, l’Entreprise nationale des industries électro-ménagères (ENIEM), qui emploie plus de 5000 personnes, connait une situation des plus difficiles. Des centaines de travailleurs craignent pour leurs postes, en raison d’une « asphyxie » financière qui dure depuis plus d’une année.
Au point où la direction a procédé à la mise en congé forcé de dizaines de travailleurs, en raison de l’épuisement des stocks de kits CKD entrant dans le cadre de la production. Epuisement dû entre autres raisons à la décision prise par le ministère de l’Industrie de réduire l’importation des kit CKD/SKD.
Pour rappel, à la fin de l’année dernière la ministre de l’industrie avait annoncé un projet de cahier de charges pour l’industrie de l’électroménager qui exige des opérateurs un minimum de 20% de taux d’intégration.
Pour dénouer ce goulot d’étranglement qui n’a que trop duré, des discussions ont été engagées, au début du mois en cours, par la direction de l’ENIEM, avec le Comité de participation de l’Etat (CPE).
Des discussions qui sont « en très bonne voie et devraient aboutir incessamment », rassure le Président directeur-général, Mouazer Djilali, contacté, hier, par DZEntreprise. « Le dossier est auprès du Premier ministère. On nous a demandé de le compléter; ce qui fut fait », affirme Mouazer Djilali.
Le même responsable a tenu à préciser que « le dossier introduit auprès du CPE avance bien, et nous espérons qu’il aboutira d’ici la fin du mois courant…»
Par ailleurs dans une déclaration faite récemment, en marge de l’inauguration d’un showroom à la rue Ben M’hidi, à Alger, le PD-G de l’ENIEM a indiqué qu’il s’agit également d’alléger la dette de cette même entreprise auprès de la Banque extérieure d’Algérie (BEA), qui sera « allongée d’une année ». Des garanties ont été mises en place pour bénéficier d’une ligne de crédit permettant à l’ENIEM d’importer les équipements CKD nécessaires à la fabrication des produits Eniem.
Pour ce qui est de l’exportation des produits ENIEM vers l’Afrique, Mouazer a souligné que la Zone africaine de libre échange qui va entrer incessamment en application, va « faciliter » la mise en place de cette démarche d’exportation. D’autant plus que les produits de l’ENIEM sont très appréciés sur le continent africain, en raison de leur qualité.
Interrogé sur le rapport qualité-prix, sachant que les produits de l’ENIEM sont plus chers que ceux des autres concurrents, ou ceux importés, Mouazer Djilali estime que « compte tenu de la qualité de nos produits, nous pouvons rassurer nos clients que les prix que nous pratiquons sont nettement raisonnables, au vu de la solidité et de la fiabilité de nos produits ». Un atout supplémentaire qui permettra à l’entreprise de sortir la tête de l’eau.
Brahim Salah
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