Quelles sont les contraintes qui empêchent le développement d’une économie diversifiée en Algérie alors que les exemples de pays qui ont si bien réussi cette transition sont nombreux?
N’avons-nous que des points négatifs à mettre en avant ou alors existe-t-il des atouts qui pourraient faciliter ce passage?
Cette question a été largement débattue, lors de la 4ème édition des Journées de l’entreprise algérienne organisée par le forum des chefs d’entreprises, par un panel d’économistes, d’industriels et de représentants des ministères du Commerce et de l’Industrie et des Mines présidé par Brahim Benabdeslem, vice-président du FCE.
[dropcap]M[/dropcap]arché non concurrentiel, manque de ressources humaines qualifiées, dominance des importations … sont, entre autres, les faiblesses de l’économie algérienne. Mais, ce qui est à remarquer, c’est la faiblesse constatée dans la création d’entreprises puisque l’on compte environ 20 entreprises pour 1000 habitants.
Cela s’explique par les dispositifs contraignants et la bureaucratie qui découragent beaucoup d’initiatives et permettent ainsi au secteur informel de fleurir.
De plus, rares sont les entreprises qui se développent et grandissent. En effet, économistes et industriels s’accordent à dire que les entreprises algériennes sont, dans leur grande majorité, de taille modeste.
Celles qui se développent en conglomérat sont en général quelques groupes et se comptent sur les doigts d’une seule main.
Très peu d’entreprises investissent dans la remontée des filières et dans l’export et, quand elles le font, il est constaté un volume très réduit dans cette remontée.
Les spécialistes expliquent en partie cet état de choses par les barrières commerciales tarifaires imposées par les pays européens mais, aussi, par la durée de vie du produit qui ne dépasse pas 18 mois.
Un millier de nouveaux produits arrive sur le marché.
D’autres points sont relevés ; à savoir, l’absence de promotion des produits à exporter ainsi que celle d’une assurance proprement dite.
Les banques sont aussi incriminées puisqu’elles ne jouent pas le jeu et n’accompagnent pas les opérateurs désireux d’aller sur le marché international.
Il ressort de ce tableau descriptif que l’entreprise algérienne est encore loin d’être un facteur essentiel de développement.
En effet, même la mise à niveau réalisée dans la cadre de l’accord d’association avec l’Union Européenne n’a pas réussi même si elle a exigé la dépense de 4 milliards de dinars. Ces faiblesses, si elles retardent l’option de diversification, ne sont pas insurmontables pour autant.
D’autres perspectives s’offrent du moment que l’on arrive à définir les secteurs prioritaires comme celui de l’agriculture.
Un million 200 exploitations agricoles sont comptabilisées et ont pu donner un bond réel à l’industrie de l’agroalimentaire, essentiellement occupé par le secteur privé.
Une industrie qui se développe d’une manière satisfaisante et arrive parfois à se placer sur le marché international.
C’est en fait un marché à développer, d’une part, pour assurer la sécurité alimentaire, et d’autre part, pour diversifier l’économie nationale.
Produits du terroir comme le miel, la datte, les truffes mais aussi produits de la pêche sont susceptibles d’être exportés.
Tout comme il est tout à fait possible d’exporter des services comme l’informatique et l’engineering vers les pays africains.
Les professionnels intervenant dans ce panel sont unanimes pour dire que la diversification signifie aussi la convergence de modèles.
En effet, il est utile d’aller vers d’autres modèles économiques et les expérimenter.
Mais, avant, il n’est pas superflu de cibler la demande pour mieux personnaliser l’offre, disentils. L’Algérie dispose quand même d’atouts qu’elle pourrait fructifier.
Les infrastructures existent, c’est déjà un bon début.
Il reste qu’il faut intégrer la recherche scientifique et universitaire dans les systèmes innovants.
D’autres pays l’ont fait, comme le Brésil, et le résultat ne s’est pas fait attendre.
Les autres questions qu’il ne faut pas passer sous silence sont les suivantes : Comment apprivoiser les risques ?
Et comment financer les transformations nécessaires de l’économie pour réussir la diversification?
S’orienter vers des financements alternatifs tels que le leasing, le financement hypothécaire, la création d’un fonds d’investissement sont autant de solutions que d’autres pays ont essayé et qui les ont menés vers la voie du salut.
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