Naissance de la coordination nationale du patronat (CNP)
A l’initiative de cinq organisations patronales, une coordination nationale du patronat (CNP) est née. Comme son nom l’indique, il ne s’agit pas d’une nouvelle organisation ou confédération patronale mais d’un regroupement d’organisations qui se reconnaissent dans la même vision du patronat et de l’entrepreneuriat.
La coordination nationale du patronat se veut surtout le représentant des organisations patronales et des associations professionnelles auprès des autorités publiques et des organisations internationales que ce soit dans le pays ou à l’étranger. Avoir un seul représentant au lieu d’agir en rangs dispersés.
C’est un projet qui remonte à plus de 20 ans, a tenu à souligner Sami Agli, le président de la Confédération algérienne du patronat citoyen (CAPC)-ex FCE– lors d’une conférence de presse organisée aujourd’hui au CIC d’Alger. Pour différentes raisons, ce projet a été chaque fois reporté. Plutôt «avorté» selon le président de la Confédération nationale du patronat algérien (CNPA), Mohand Said Naït Abdelaziz. Autrement dit, mis en échec.
Témoin des évènements comme il se décrit lui-même, M. Naït Abdelaziz se félicite de l’aboutissement de cette initiative : «Il y a toujours des forces qui sont là pour bloquer les bonnes démarches. Même après des années, nous devons nous féliciter d’avoir enfin réussi à concrétiser notre projet».
La coordination nationale du patronat naît dans des circonstances bien particulières : instabilité mondiale sur le plan économique. «Telles conditions nous obligent à poursuivre dans notre démarche et à mutualiser nos énergies pour un même objectif qui est de défendre l’entreprise algérienne et développer l’économie nationale» poursuit le représentant du CAPC.
Aussi, fait du hasard, la coordination nationale du patronat arrive deux jours après l’adoption en Conseil des ministres de la nouvelle mouture de l’avant-projet du code des investissements. Une nouvelle mouture dont le contenu a tenu compte des propositions des organisations patronales après deux rejets successifs de la mouture initiale.
Pour le moment, les cinq organisations regroupées dans la nouvelle coordination nationale du patronat sont le CAPC, la CNPA, la CIPA (Confédération des industriels et des producteurs algériens), le CEIMI (Club des entrepreneurs et industriels de la Mitidja) et l’ONDE (Organisation nationale de développement économique). Chaque organisation représentée par son président.
Abdelouahab Ziani, le président de la CIPA, a souligné le caractère unificateur de la coordination : «Une coordination, c’est pour que nous ne soyons pas divisés. Nous avons pratiquement les mêmes réflexions et propositions de projets, nous devons donc travailler ensemble». A l’occasion, tout comme M. Agli et M. Nait Abdelaziz, M. Ziani a tenu à «remercier le président Tebboune pour les changements apportés au code de l’investissement».
De son côté, Fethi Ammour, le président du CEIMI, a rappelé le caractère national de son organisation et sa participation aux «combats» pour la création de la coordination du patronat. Et le représentant du CEIMI d’insister : «notre objectif, c’est le développement du pays et de notre économie».
La Confédération générale des entreprises algériennes (CGEA) et le Conseil du renouveau économique algérien (CREA) s’inscrivent-ils dans cette démarche ? L’on ne sait pas trop. «Nous ne pouvons pas nous permettre de parler à la place des autres. Chacun a son agenda. Une chose est sûre, c’est que notre coordination est ouverte à tous» a affirmé M. Agli.
Aussi, apprend-on, cette initiative ne concerne pas que le patronat privé mais aussi celui public. «Nous allons nous rapprocher de l’Union nationale des entrepreneurs publics (UNEP). Nous sommes dans une initiative inclusive» a poursuivi le N°1 du CAPC, soulignant ainsi que la coordination nationale du patronat est ouverte à tous.
«Nous souhaitons renforcer nos rangs par un enrichissement mutuel de nos expériences antérieures et de nos visions futures. Nous voulons canaliser nos efforts sur un seul objectif, le développement et la protection de l’entreprise et ainsi contribuer au développement économique et social de notre pays» soutiennent les cinq organisations patronales.
Karima Mokrani
Précisions sur le fonctionnement du CNP
- La coordination nationale du patronat n’a pas vocation à être dotée d’une personnalité juridique ni jouir d’un agrément. Elle sera l’émanation de ses membres et aura une organisation et un fonctionnement ad-hoc en fonction des objectifs à atteindre.
- Chaque organisation qui adhère à la coordination demeurera indépendante dans son fonctionnement et dans ses objectifs.
- La coordination n’interfère en aucun cas et pour quelque motif que ce soit dans la vie des organisations adhérentes.
- La gouvernance de la coordination est tournante. Un mandat de 6 mois est donné à chaque membre selon un ordre préalablement arrêté en commun accord.
- Les décisions qui engagent la coordination sont prises à l’unanimité.
- Le financement des actions communes décidées par la coordination est pris en charge par les membres à part égale ou par d’autres ressources dont les origines sont connues et dont l’utilisation est transparente.
Objectifs :
- Organiser des concertations périodiques sur les questions en rapport avec la vie des entreprises et le développement économique en général.
- Mener des actions collectives ayant pour finalité de défendre les intérêts de l’entreprise et son développement.
- Coordonner des démarches et des plaidoyers en direction des pouvoirs publics.
- Organiser des manifestations à caractère économique conjointes lorsque le sujet ou l’objet intéresse les organisations membres.
- Elaborer des plaidoyers ou des contributions conjoints chaque fois que l’objet l’exige et l’accord des adhérents obtenu.
- Mutualiser les actions des organisations de lobbying et de promotion du marché algérien à l’international.
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