Les fermes pilotes et l’état d’avancement du processus de numérisation ont été les principaux dossiers examinés lors de la réunion du Conseil des ministres de ce dimanche, à l’occasion de laquelle le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a donné de nouvelles instructions aux responsables sectoriels respectifs.
Au sujet du dossier relatif aux fermes pilotes, le chef de l’Etat a ainsi enjoint au ministre de l’Agriculture et du développement rural de changer leur concept, «à commencer par leur appellation jusqu’à leur vocation agricole et économique de manière globale», comme il a ordonné aussi d’ «intégrer les fermes pilotes au processus de la production nationale, notamment les fermes de grandes surfaces, en vue de combler le déficit, particulièrement dans la filière des légumineuses», indique le communiqué de la Présidence de la république rendu public à cet effet.
Ainsi, avec cette approche, c’est un nouveau processus de valorisation et d’optimisation de l’exploitation des fermes pilotes qui est recherchée afin qu’elles puissent enfin jouer le rôle qui devait être le leur dans le développement du secteur agricole et le renforcement de la sécurité alimentaire du pays.
Il est à noter que, selon les données du ministère de tutelle, le secteur agricole comprend un nombre total de 162 fermes pilotes qui totalisent une superficie de 160 000 hectares de terres à haute valeur agricole.
Néanmoins, faute d’une stratégie d’exploitation efficace et adaptée, ces entités ont souvent été confrontées à des difficultés les empêchant d’atteindre les objectifs qui leur ont été tracés, à savoir, « développer la production agricole, garantir l’approvisionnement des agriculteurs en produits stratégiques et préserver le patrimoine génétique animal et végétal du pays ».
Cependant, depuis les années 1990, les fermes pilotes ont subi de multiples réformes et des changements dans le mode de leur gestion. A titre indicatif, après avoir été dotées de statut d’Epic (établissement public à caractère industriel et commercial) à leur création dans le cadre de la restructuration des domaines autogérés, certaines d’entre elles ont été converties en EPE (entreprises publiques économiques) à la fin des années 1990.
En 2010, le CPE (Conseil des participations de l’Etat) opte pour leur ouverture au partenariat avec le privé, national et/ou étranger, tout en les mettant sous la tutelle de la Société de gestion de participation de développement rural (SGP SGDA).
162 fermes sur 160 000 hectares de haute valeur agricole
Dans le cadre de cette démarche, le CPE a défini trois activités principales aux fermes pilotes, qui sont la production de semences et de plants de qualité, de l’aliment de bétail, comme elles ont aussi le feu vert pour lancer des investissements agricoles avec des partenaires, nationaux ou étrangers, dans le but d’intensifier la production nationale et contribuer à la satisfaction des besoins exprimés.
A la fin 2014, le ministère de tutelle émet une circulaire qui souligne que, dans le cadre du plan quinquennal 2015-2019, « les Sociétés de gestion des participations de l’Etat (SGP), en collaboration avec les instituts techniques, les Directions des services agricoles des wilayas et les services de l’administration centrale concernés, sont chargées d’établir un plan d’action visant la réhabilitation du réseau des fermes pilotes pour rentabiliser les moyens de production et développer davantage le programme de semences plants et géniteurs ».
En 2016, le ministère de l’Agriculture tente de relancer le processus de partenariat avec des opérateurs privés, annonçant que sur les 162 fermes pilotes, 87 sont mises sous la tutelle de la Société d’exploitation et de valorisation des fermes pilotes et périmètres agricoles (SEVFPA) et les 75 qui restent sont confiées au groupe des semences et pépinières.
Cependant, dans le cadre de la démarche qui est en cours, visant l’optimisation effective du potentiel de ces entités, le ministère de tutelle a indiqué en 2023 que l’objectif recherché est d’« orienter l’activité de ces fermes dans une perspective qui tend à mettre en place progressivement des exploitations agricoles de référence qui contribuent de manière tangible au renforcement des bases de la sécurité alimentaire nationale ».
Enfin, pour ce qui est de l’état d’avancement du processus de numérisation, « après présentation du premier rapport d’étape par la Haut-commissaire à la numérisation, le président de la République a ordonné l’accélération de la cadence du travail pour entamer la deuxième phase du projet et soumettre ensuite ledit rapport pour présentation à la prochaine réunion du Conseil des ministres », a précisé le même communiqué de la Président de la république.
M. N.
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