4ème sommet G20 Compact with Africa : L’UE veut se repositionner en Afrique via l’investissement privé

A l’occasion de la quatrième édition du sommet G20 Compact with Africa, l’Union européenne et le continent africain viennent de rouvrir le dossier du partenariat entre les deux blocs, avec comme objectif, la recherche d’opportunités pour une nouvelle dynamique de l’investissement privé en Afrique et renforcer sa contribution à la croissance des économies locales.

Lancé en 2017, lorsque l’Allemagne assurait la présidence tournante du groupe des 20 pays les plus riches au monde, le G20, Compact with Africa (CwA), vise à «améliorer les conditions cadres économiques des Etats du CwA afin de les rendre plus attractives pour les investissements privés étrangers».

Le sommet utilisé comme un cadre de dialogue et d’échange entre des pays membres de ce groupe, principalement l’Allemagne, et près d’une quinzaine de pays africains ayant adhéré à cette initiative pour explorer les opportunités d’investissement dans des secteurs stratégiques et à fortes potentialités, comme l’énergie et le développement durable.

Du côté africain, 13 pays prennent part à la quatrième édition du sommet G20 Compact with Africa, qui vient de s’ouvrir à Berlin, à savoir l’Egypte, l’Ethiopie, le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Ghana, la Guinée, la République démocratique du Congo, le Maroc, le Rwanda, le Sénégal, le Togo et la Tunisie, ainsi que des représentants de l’Angola, du Kenya et de la Zambie qui ont manifesté leur intérêt pour adhérer à l’initiative.

Du côté européen, outre le chancelier allemand, Olaf Scholz, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, le président du Conseil de l’UE Charles Michel, le président français Emmanuel Macron et le chef du gouvernement néerlandais Mark Rutte ont eux aussi fait le déplacement dans la capitale allemande ce lundi pour prendre part au sommet.

Tel que décliné par la chancellerie fédérale d’Allemagne, au menu de ce 4ème sommet G20 Compact with Africa, il y a principalement «le renforcement des investissements privés sur le continent africain » et «la coopération sur l’approvisionnement énergétique durable».

Organisé par l’Initiative subsaharienne des entreprises allemandes (SAFRI), en collaboration avec plusieurs organisations et institutions allemandes, dont l’Association des entreprises germano-africaines (AV), la Fédération des industries allemandes (BDI), la Fédération allemande du commerce de gros, du commerce extérieur et des services (BGA), et la Chambre allemande de commerce et d’industrie (DIHK), le sommet en question est perçu comme « une occasion unique de dialoguer avec des représentants de haut rang du monde des affaires et milieux politiques en Europe et en Afrique », souligne le comité d’organisation de l’événement.

Scholz, Macron et von der Leyen

Pour cela, le sommet d’aujourd’hui a été composé de deux panels ainsi que d’autres rencontres de « réseautage pour favoriser les relations» entre les deux parties. Le premier panel s’est penché sur «les défis et les opportunités des chaînes de valeur durables et les opportunités d’investissement dans l’approvisionnement énergétique».

Le second panel s’est concentré sur «la promotion des investissements et du commerce allemands dans les pays du Compact with Africa (CwA) et étudie les améliorations des coopérations commerciales », a fait savoir l’Initiative SAFRI, organisatrice du sommet, tout en soulignant que « le sommet vise à attirer davantage d’entreprises allemandes sur les marchés africains (faisant partie de l’initiative CwA, ndlr) et à renforcer l’engagement des entrepreneurs et des hommes politiques d’Afrique et d’Allemagne ».

« Avec 800 participants enregistrés, l’édition 2023 de Compact with Africa, promet d’être la plus grande conférence économique jamais organisée sur le sol allemand», a fait savoir ce matin le directeur du département Afrique subsaharienne auprès de la DIHK (la Conférence des chambres du commerce et de l’industrie allemande), Heiko Schwiderowski, tout en faisant remarquer qu’en ce qui concerne les sujets d’intérêt, «les partenariats énergétiques et l’exploitation des matières premières sont tout en haut de l’agenda avec, comme toujours, un accent particulier mis sur la bonne gouvernance, (qui est) la base de confiance, notamment pour les investisseurs allemands».

En outre, après la démonstration faite par son chancelier, Olaf Scholz, qui s’est distingué en effectuant trois visites officielles dans le continent durant l’année en cours, avec ce nouveau sommet G 20 Compact with Africa, l’Allemagne vient de confirmer son vif intérêt pour l’Afrique, à l’instar d’autres puissances comme la Chine, les Etats Unis, la Russie ou l’Inde.

M. N.

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