Selon la Conférence des Nations Unies pour le commerce et le développement (CNUCED), les ventes mondiales de commerce électronique ont bondi à 26.700 milliards de dollars à l’échelle mondiale en 2019, soit une hausse de 4% par rapport à 2018, selon les dernières estimations disponibles. Ce chiffre comprend les ventes d’entreprise à entreprise (B2B) et d’entreprise à consommateur (B2C), et équivaut à 30% du produit intérieur brut (PIB) mondial cette année-là.
« Ces statistiques montrent l’importance croissante des activités en ligne », a déclaré Shamika Sirimanne, directrice de la technologie et de la logistique à la CNUCED.
D’une manière générale, l’essor spectaculaire du commerce électronique dans le contexte des restrictions de mouvement causées par la Covid-19 a ainsi fait passer la part des ventes au détail en ligne de 16% à 19% du total des ventes au détail en 2020.
Selon le rapport, les ventes au détail en ligne ont nettement progressé dans plusieurs pays, la Corée du Sud affichant la part la plus élevée avec 25,9% en 2020, contre 20,8% l’année précédente.
Gains particulièrement importants pour Shopify (+ 95,6 %) et Walmart (72,4 %)
La pandémie a cependant un impact contrasté selon les secteurs où opèrent les sociétés de commerce électronique, comme dans les services de covoiturage et de voyages. Les données relatives aux 13 principales entreprises de commerce électronique, dont 10 sont originaires de Chine et des États-Unis, révèlent un renversement notable de la situation pour les plateformes offrant des services tels que le covoiturage et les voyages.
Toutes ont connu une forte baisse du volume brut des marchandises (VBM) et une chute correspondante de leur classement. Par exemple, Expedia est passé de la 5e place en 2019 à la 11e en 2020, Booking Holdings de la 6e à la 12e et Airbnb, qui a été introduit en bourse en 2020, de la 11e à la 13e place. Malgré la réduction du volume brut des marchandises des sociétés de services, le volume total des 13 premières sociétés de commerce électronique B2C a augmenté de 20,5% en 2020, soit plus qu’en 2019 (17,9%).
Les gains ont été particulièrement importants pour Shopify (+ 95,6%) et Walmart (72,4%). Dans l’ensemble, la du volume brut des marchandises des B2C des 13 premières entreprises s’est élevée à 2.900 milliards de dollars en 2020.
Etats-Unis, Japon et Chine dominent le marché global du commerce électronique
Plus généralement, la valeur du commerce électronique interentreprises mondial est estimée en 2019 à 21.800 milliards de dollars. Ce qui représente 82 % de l’ensemble du commerce électronique, comprenant à la fois les ventes via des plateformes de marché en ligne et les transactions par échange de données informatisées (EDI). Les États-Unis ont continué à dominer le marché global du commerce électronique, devant le Japon et la Chine.
De leur côté, les ventes de commerce électronique B2C ont été estimées à 4.900 milliards de dollars en 2019, soit une hausse de 11 % par rapport à 2018. Les trois premiers pays pour les ventes de commerce électronique B2C sont toujours la Chine, les États-Unis et le Royaume-Uni.
Le commerce électronique B2C transfrontalier s’est élevé à quelque 440 milliards de dollars en 2019, soit une augmentation de 9% par rapport à 2018. Le rapport de la CNUCED note également que la part des acheteurs en ligne effectuant des achats transfrontaliers est passée de 20% en 2017 à 25% en 2019.
Mauvais résultats en matière d’inclusion numérique
Malgré les revenus considérables des entreprises de commerce électronique, un indice publié par la World Benchmarking Alliance en décembre dernier leur a attribué une mauvaise note en matière d’inclusion numérique. Les entreprises de commerce électronique ont obtenu des résultats inférieurs à ceux des entreprises d’autres secteurs numériques tels que le matériel informatique ou les services de télécommunication.
Par exemple, l’entreprise de commerce électronique la mieux classée est eBay, à la 49e place. Dans l’ensemble, les entreprises de commerce électronique ont obtenu un score de seulement 20 sur un total possible de 100. Selon le rapport de la CNUCED, l’un des principaux facteurs de cette mauvaise performance réside dans le fait que ces entreprises ont été pour la plupart fondées au cours des deux dernières décennies seulement, et sont donc relativement jeunes.
Plus largement, l’agence onusienne estime que ces statistiques soulignent « la nécessité pour les pays, en particulier pour les pays en développement, de disposer de telles informations alors qu’ils reconstruisent leurs économies à la suite de la pandémie de Covid-19 ».
ONU INFO
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