Céramique : un excèdent de production de 80 millions de m2/ an
«Avec un excèdent de production de 80 millions de m2 par an, la céramique algérienne qui «est aujourd’hui aux normes internationales, pourrait, dans des délais très courts, se faire une place sur les marchés internationaux», a indiqué Mohamed-Moncef Bouderba, président de l’Association des producteurs et céramistes algériens (ACA).
D’une capacité de production évaluée à 200 millions de mètres carrés par an, le secteur de la céramique peut mettre, en effet, 80 millions de m2 à l’exportation, sachant que la consommation annuelle de céramique en Algérie est évaluée à 120 millions de m2.
«Nous maîtrisons la technologie, les coûts et la qualité, ce qui nous permet d’aller à la conquête des marchés internationaux, sans aucun complexe», a déclaré Mohamed-Moncef Bouderba, à la radio nationale. La preuve, dit-il, «les premières expériences d’exportation sont encourageantes».
Pour cet industriel, le contexte de conflit entre l’Ukraine et la Russie ouvre des perspectives économiques pour la céramique algérienne. «Avec l’avantage économique sur le prix du gaz, la céramique algérienne est très concurrentielle et pourrait se faire une place sur les marchés des pays du sud de l’Europe.»
Toutefois, un véritable travail de prospection et d’accompagnement doit se faire, selon les dires de cet industriel, en matière de politique bancaire, douanière et de transport et de conseil-marché. «Cet objectif ne peut être atteint sans un soutien et un accompagnement sur les plans de la logistique et du transport, sans une véritable révolution bureaucratique et bancaire», a-t-il encore souligné, affirmant que l’Algérie accuse un retard dans les domaines de la logistique et du transport.
Il a insisté, d’ailleurs, sur «la modernisation de nos capacités de transport aérien, maritime et ferroviaire, qui est étroitement liée aux objectifs d’exportation».
Moncef Bouderba a plaidé pour une collaboration étroite entre la Banque d’Algérie et le secteur économique afin d’arriver à une réelle réforme bancaire. Et qui prenne surtout en charge la perte de change et la convertibilité du dinar afin de redonner aux Algériens la confiance en leur monnaie. «Je suis pour une convertibilité intelligente, qui préserve les acquis sociaux, mais qui prenne également en considération la performance de l’acte économique», poursuit l’industriel, précisant que «les rapports de force au niveau mondial sont en train de changer. Et l’Algérie doit se positionner en fonction de ses intérêts». «Si ces conditions sont réunies, l’Algérie a une carte à jouer. A nous de relever le défi», dit-il.
Le président de l’Association des producteurs et céramistes algériens a, par ailleurs, salué la libéralisation du secteur et son ouverture récente à l’investissement privé, rappelant que la décision des pouvoirs publics de suspendre l’importation des produits céramiques a été une énorme bouffée d’oxygène pour les producteurs nationaux.
Le président de l’Association nationale des exportateurs (Anexal), Ali Bey Nasri, faut-il le rappeler, a indiqué, dans une déclaration à la presse nationale, que la filière céramique n’est pas encore visible dans «les radars des exportations algériennes hors hydrocarbures», alors qu’elle permet de mettre pas moins de 30% de la production globale à l’exportation. Malgré cette potentialité à l’export, «cette filière n’est que dans la phase de lancement», regrette-t-il.
Ouarda Ramdani
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