Comme chaque année, la couverture des besoins du marché en blé se fait par le recours aux importations pour compenser les insuffisances de la production céréalière locale. Pour la saison 2022/2023, les prévisions d’importation de l’Algérie en blé tendre viennent d’être estimées à 6,6 millions tonnes par l’USDA (Département américain de l’Agriculture).
Bien qu’il représente un recul de 10% des importations par rapport à la saison 2021/2022, où 7,2 millions tonnes de blé tendre ont été importés, ce volume maintiendra toutefois l’Algérie au 5ème rang mondial des pays importateurs de ce type de céréales. l’Egypte est en tête avec 11,4 millions tonnes de prévisions (11,7 millions tonnes la saison dernière), la Chine (8,5 millions tonnes, contre 9,7 millions tonnes précédemment), l’Indonésie (11,2 millions tonnes/10,6 millions tonnes) et la Turquie (9 millions tonnes/10 millions tonnes), selon le classement établi par l’USDA repris par FranceAgriMer dans son rapport de ce mois de mars qui prévoit globalement que « le commerce mondial (de blé tendre, ndlr) devrait atteindre 213,9 millions tonnes pour la campagne 2022/23».
Pour ce qui est de la provenance du blé tendre importé par l’Algérie, 2,9 millions tonnes (dont 1,6 million tonnes de France) cette année contre 3 millions tonnes (dont 1,1 million tonne de France) l’an dernier sont d’origine européenne, ce qui représente respectivement 13,7 et 15,3% des exportations globales des 27 hors l’UE.
Concernant le blé dur, les prévisions d’importation pour la saison 2022/2023 sont établies à 1,25 million tonnes, contre 1,24 million tonnes la saison précédente, soit une hausse marginale de 1%, selon l’organisme français s’appuyant sur les statistiques du Conseil international des céréales (CIC). Même si les volumes importés sont moins importants, l’Algérie demeure toutefois le 2ème importateur de blé dur dans le monde, après l’Union européenne (2,7 millions tonnes prévus cette saison, contre 1,55 million tonne la saison dernière). Avec de tels volumes, l’Algérie représente aussi 20,6% en 2021/2022 et 15,2% pour la saison en cours du commerce mondial de blé dur qui a été de 6 millions tonnes la saison précédente et atteindra 8,2 millions tonnes cette année.
Les agriculteurs appelés à « entamer l’irrigation complémentaire »
Par ailleurs, l’absence de précipitations depuis le début du mois de mars courant met à mal les cultures céréalières qui, de l’avis des agronomes, sont à une étape charnière de leur croissance et ont besoin de quantités conséquentes d’eau pour le développement des grains et l’amélioration des rendements.
Pour palier ce déficit pluviométrique, le ministère de l’Agriculture et du développement rural vient d’appeler les agriculteurs à entamer ce qui est appelé l’irrigation complémentaire. « Les producteurs de céréales au niveau des wilayas du nord disposant de ressources hydriques exploitables sont appelés à entamer l’irrigation complémentaire avec un volume de 30 à 40 mm, en veillant à utiliser des appareils d’irrigation économiques », est-il écrit dans un communiqué rendu public hier mercredi par le ministère de tutelle, ajoutant que «le but de cette démarche est d’atteindre les objectifs fixés en matière de production de céréales et d’éviter les effets négatifs de la pénurie d’eau ».
L’insuffisance des pluies durant cette saison agricole risque de compromettre les objectifs tracés en matière de production céréalière qui consistent à dépasser les 4,1 millions tonnes enregistrés durant la campagne 2021/2022 et surtout atteindre l’autosuffisance en blé dur. Le gouvernement s’est fixé aussi comme objectif l’extension des surfaces emblavées et l’amélioration des rendements, pour atteindre au moins 30 quintaux/hectare.
Mohamed Naïli
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