Le président du secrétariat technique pour le suivi du dossier automobile au sein du ministère de l’Industrie et de la Production pharmaceutique, Mokdad Aggoune, a révélé, ce matin, lors de son passage au Forum du journal El Moudjahid, que son département a accusé réception de trente dossiers de demandes d’installation d’usines automobiles sur le territoire national.
M. Aggoune, a souligné «l’importance de cette étape dans le développement de l’industrie automobile nationale. Il s’agit désormais d’aller vers une industrie réelle, pérenne, créatrice de valeur ajoutée et d’emplois avec un réel impact sur l’ensemble de la société».
Cette annonce marque un tournant significatif dans le secteur industriel de l’Algérie, ouvrant la voie à une nouvelle ère de croissance économique et de création d’emplois. Les demandes d’installation d’usines automobiles indiquent un intérêt croissant des investisseurs pour le potentiel du marché automobile en Algérie.
Partant de ce constat, estime M. Aggoune, l’implantation de ces usines représente une opportunité majeure pour le pays de développer une industrie automobile compétitive, capable de rivaliser sur le marché régional et international. Cela pourrait également contribuer à réduire la dépendance aux importations de véhicules finis et stimuler la production locale.
Il soulignera également les retombées économiques de ces investissements qui ne se limitent pas à la création d’emplois, mais s’étendent également à la formation de la main-d’œuvre locale et au développement de compétences spécialisées, outre une industrie automobile florissante qui peut avoir, selon lui, un impact positif sur d’autres secteurs connexes, tels que celui des pièces détachées, de la logistique et des services.
Mokdad Aggoune soutient que le gouvernement semble prêt à soutenir cette dynamique, et les autorités devront travailler en étroite collaboration avec les investisseurs pour surmonter les obstacles potentiels et garantir la réussite de ces projets.
Rappelant le lancement de l’usine de la firme italienne Fiat à Oran le mois dernier, le même responsable a indiqué que «celle-ci sera suivie par une usine du constructeur chinois Cherry dans la wilaya de Bordj Bou Arreridj et d’autres opérateurs du secteur ont également déposé leurs dossiers tels que les chinois Jack et Geely ainsi que le coréen Hyundai».
Selon M. Aggoune, les opérateurs qui importent des véhicules ne sont pas « obligatoirement» tenus de construire leurs usines. Cependant, a-t-il dit, sur un plan stratégique, ces opérateurs seront incités à produire localement dans la mesure où l’importation est un dispositif mis en place «pour faire face au besoin pressant local».
Pour M. Aggoune, «il s’agit à terme d’accueillir jusqu’à huit constructeurs pour bâtir une industrie automobile locale soutenue par un tissu de sous-traitance, notamment à travers des PME locales pouvant accompagner les opérateurs».
Concernant les importations, M. Aggoune a indiqué que «127 dossiers recevables ont été déposés au ministère. Parmi ces dossiers, 80 ont reçu des autorisations préalables pour tous types de véhicules», révélant que, jusqu’au 11 janvier dernier, «le ministère a délivré 41 agréments ayant permis d’introduire 12 marques de véhicules de tourisme et utilitaires sur le marché national».
«Parmi ces 12 marques, 8 sont asiatiques dont une marque japonaise», a-t-il précisé, ajoutant que «la moitié des sièges sociaux sont établis à Alger, le reste des sièges étant répartis sur 15 autres wilayas».
Ce responsable a également fait savoir que le ministère du Commerce et de la Promotion des exportations a délivré des autorisations d’importation de divers types de véhicules à 24 opérateurs économiques.
Au total, un quota de 180 000 véhicules a été accordé aux différents importateurs pour le programme de l’année 2023, pour un montant global de 1,9 milliard de dollars.
Farid Belgacem
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