L’Algérie a enregistré en 2016 une très légère progression des assurances de dommages (+0,6%) ce qui contraste avec la hausse sensible de 11,8% des assurances de personnes dont le chiffre d’affaires a progressé passe à 11,5 milliards DA contre 10,3 milliards DA en 2015, selon les données publiées par le Conseil national des assurances.
Ce marché a été prédominé par la branche « vie et décès » à hauteur de 30,9%, suivie de la branche « prévoyance collective » (28,3%) et l’assistance (24%) avec 2,77 milliards de DA pour cette dernière.
Les sociétés de capitaux privés détiennent 29,4% du marché des assurances de personnes avec des primes totalisant 3,4 milliards DA.
Huit sociétés d’assurances de personnes proposent leurs services dont les filiales de la CAAT, de la CAAR, de la SAA et de la CASH ainsi que le la CNMA pour le secteur public. AXA et Macir Vie ainsi que CARDIF El-Djazair pour le secteur privé.
Le Conseil national des assurances a annoncé que le chiffre d’affaires global du secteur (y compris les acceptations internationales) a atteint 133,9 milliards de dinars à la fin 2016, contre 131,17 milliards DA en 2015 et que le chiffre d’affaires des assurances des personnes (AP) reste faible, mais il n’en demeure pas moins que sa croissance est importante. La croissance est effectivement portée essentiellement par cette branche avec un total de 10,58 milliards.
Les professionnels indiquent que la marge de croissance est encore grande car ils voient un marché capable de générer 5 milliards de dollars.
Le CNA admet que des années durant, le secteur a surfé sur la vague de la croissance à deux chiffres mais il a vu son poids en réduction « au point de quasiment stagner ces trois dernières années, conjoncture économique globale oblige ».
Les pouvoirs publics ayant toujours pris conscience de cette réalité ont décidé d’engager une nouvelle ère de réforme du marché en engageant la réflexion, communément et en concertation avec l’ensemble des acteurs, dans la perspective de donner un nouvel élan et un coup d’accélérateur au secteur d’autant plus que le potentiel assurable, de l’avis même de l’ensemble de ces acteurs, est énorme, selon le secrétaire permanent du Conseil, Abdelhakim Benbouabdellah, s’exprimant dans une publication du secteur.
Il considère que le constat est vrai surtout en ce qui a trait aux assurances de personnes, « véritable gisement capable de tirer de nouveau vers le haut le chiffre d’affaires du marché algérien ».
Il ajoute que la séparation des assurances de personnes de celles de dommages, décidée en 2006 par le biais de la Loi 06-04, a été le précurseur, dès sa généralisation et mise en application à partir du 1er juillet 2011, d’une meilleure organisation pour une commercialisation plus adaptée aux réalités nationales. Cependant, beaucoup reste encore à faire. D’où cette décision des autorités concernées de procéder à une nouvelle génération de réformes.
La concrétisation des objectifs tracés aux précédents réajustements sont, globalement, positifs, mais il reste inévitable que de nouveaux efforts, à tous les niveaux, y compris donc sur le plan de la législation à constamment perfectionner, sont dans l’attente d’être fournis par tout un chacun.
Le marché des assurances de personnes en Algérie devrait croître plus vite durant les prochaines années pour arriver à un équilibre par rapport aux autres branches, avait indiqué Ammar Meslouh, PDG de la compagnie d’assurance de personnes Caarama, filiale de la CAAR.
La croissance du secteur des assurances en Algérie est tirée par les assurances de personnes ces dernières années, bien que cette branche ne représente que 8% du marché global, a constaté Meslouh.
En 2015, l’assurance de personnes a évolué de 18% contre 1% seulement pour les assurances dommages, alors que la tendance mondiale se situe au niveau de 50% voire 60%. « C’est dire la marge de progression que nous avons devant nous », a-t-il souligné.
Le même constat est partagé par d’autres acteurs à l’instar de Nacer Aberhouche, DG de TALA, filiale de la CAAT ou encore par Olivier De La Gueronnière , directeur général de Amana, filiale de la SAA.
Certains d’entre eux estiment que les assurances de personnes allaient croître plus vite que les assurances dommages.
La création de compagnies d’assurance de personnes indépendantes a poussé ces dernières à innover et à développer des produits répondant aux besoins des clients, selon ces mêmes responsables.
Ali Soltani
Les commentaires sont fermés.