La Caisse nationale de mutualité agricole (CNMA) tente tant bien que mal de chercher une issue à sa gestion administrative et bureaucratique et de trouver des palliatifs à même de lui permettre de retrouver sa vocation initiale, à savoir la prise en charge des préoccupations des agriculteurs et leur accompagnement quotidien pour faire face aux aléas de leurs métiers.
C’est ce qui ressort de la déclaration du directeur général de la CNMA, Chérif Benhabiles, qui, auditionné par la Commission de l’agriculture et de la pêche de l’Assemblée populaire nationale (APN), a indiqué que sa compagnie d’assurances doit urgemment « sortir de la vision purement administrative et d’adopter une approche économique en vue d’optimiser la gestion des assurances agricoles ».
Aux yeux de M. Benhabiles, il était temps de « donner une grande efficacité aux services de la CNMA et prendre en charge les préoccupations du paysan et ses récoltes agricoles requièrent de sortir de la vision administrative étroite et adopter une vision économique s’appuyant en premier lieu sur la satisfaction du client ».
Sur sa lancée, le patron de la CNMA a plaidé pour la création d’un établissement financier mutuel, d’une part, et de réviser, de fond en comble, la législation relative aux assurances agricoles et de l’adapter au nouveau contexte économique et social, d’autre part.
En ce sens, M. Benhabiles a mis l’accent sur « l’importance de créer une banque mutuelle destinée aux agriculteurs en vue de développer leurs activités à travers des crédits, ainsi que le renforcement de la sécurité sociale et la révision des textes législatifs relatifs aux assurances agricoles, remontant à 1972 ».
Par ailleurs, le DG de la CNMA a affirmé que la CNMA devra également élargir son réseau de représentations à travers le territoire national, rappelant que sa compagnie ne dispose, pour le moment, que de 68 caisses régionales.
Ce qui, au demeurant, est insuffisant, pour répondre aux besoins des paysans qui trouvent, souvent, du mal à faire valoir leurs doléances, en sus des retards dans les expertises et les indemnisations.
A l’issue de cet audit, les membres de ladite Commission ont préconisé « la généralisation de la culture d’assurance agricole », « le renforcement des mécanismes pour prendre en charge les préoccupations de l’agriculteur », « la facilitation des procédures administratives » et « l’intégration des pêcheurs dans la liste des métiers pris en charge par la CNMA ».
Rabah Nadri
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