Les récents développements enregistrés par le complexe de Annaba, un des plus rentables du groupe indien, qui a fermement dégraissé dans ses usines de Pologne, d’Espagne ou de France, ne plaident pas en faveur de l’apaisement du conflit social qui mine le complexe.
Le complexe sidérurgique de Annaba, un des fleurons de l’industrie africaine, est malade. En fait, ce complexe d’une capacité de production de plus d’un million de tonnes par an, peut-être comparé à Achille, le guerrier de la mythologie grecque.
Tout en force, mais avec le fâcheux défaut de la cuirasse humaine: une faiblesse inquiétante là où il faut être fort, les appuis. Le complexe d’El Hadjar, passé depuis 2002 au sein du géant mondial de l’acier, Lakhshmi Mittal, n’en finit pas depuis deux ans de vivre une ennuyeuse situation sociale conflictuelle à travers des conflits syndicaux à la limite lassants et qui font fuir les investisseurs.
Au point de menacer la survie même du complexe, et partant de l’entreprise. Les récents développements enregistrés par le complexe de Annaba, un des plus rentables du groupe indien, qui a fermement dégraissé dans ses usines de Pologne, d’Espagne ou de France, ne plaident pas en faveur de l’apaisement du conflit social qui mine le complexe. Et, par delà les faux conflits sociaux provoqués pourtant par des cadres syndicaux, il s’agit surtout de la survie tout simplement de ce complexe, qui compte plus de 6.000 travailleurs.
La situation vécue par les travailleurs du complexe à la fin du mois de mai frisait en fait le burlesque, n’était-ce l’annonce de l’arrivée d’un des grands «Manitou» du groupe, Michel Wurth, membre du comité de direction au Luxembourg et premier responsable de la division des aciers longs carbone pour le monde entier.
Le bras de fer avec Aïssa Menadi, ex-Sg de la section syndicale du complexe et député sortant a été tel que les cadres étrangers du complexe, dont le nouveau P-DG, l’Américain Joe Kazadi, ont dû fuir leurs bureaux pour diriger le complexe depuis leurs résidences hyper protégées. La décantation de cette situation malsaine, où une partie des travailleurs a été montée contre le reste du personnel du complexe, s’est faite après une intervention des autorités locales.
Fallait-il en arriver à cette extrémité pour faire marcher normalement un complexe sidérurgique qui, déjà, a du mal à trouver des débouchés à l’international pour sa production d’acier long et plat ? La normalisation de la situation semble, selon des échos parvenus d’Annaba, fait calmer les esprits, à la veille de la visite au complexe du numéro 2 du groupe.
Au menu de cette visite : la relance de la production et la mise en place du programme d’investissements à l’orée 2017 pour le complexe d’El Hadjar, y compris la cokerie. Pour autant, sur le «front office», les choses s’améliorent après la fin du conflit financier entre la BEA et ArcelorMittal Annaba, dont l’ancien P-DG, Vincent Le Gouic, avait joué un rôle «négatif » selon la direction du groupe à Paris.
La Banque extérieure d’Algérie (BEA) et ArcelorMittal avaient fin mars signé un accord stratégique pour financer les investissements du complexe d’El Hadjar. Cet accord va permettre progressivement à ArcelorMittal Annaba de porter sa capacité de production à 1,4 million de tonnes».
L’accord entérine les négociations entre les deux parties sur une ligne de crédit de 14 milliards de DA.
Début mars, le Conseil d’administration d’ArcelorMitttal Algérie avait validé un plan d’investissement 2012-2017 du complexe d’un montant de 200 millions d’euros.
ArcelorMittal Annaba est la plus importante unité de production d’acier et de tubes en Afrique du Nord et sur le marché algérien avec une capacité de production de plus d’un million de tonnes par an. Elle est composée d’une unité de transformation basée à Annaba et deux mines à Ouenza et Boukhadra. ArcelorMittal Annaba
fabrique des produits longs pour la construction et des produits plats pour la métallurgie.
Le complexe est détenu à 70% par Arcelor Mittal et à 30% par le groupe public algérien Sider. Pour autant, le complexe d’El Hadjar vaincra-t-il ses vieux démons? Car sa maladie, ou sa faiblesse, et c’est patent au sein de cette entreprise, ce sont les luttes de leadership au sein du syndicat de l’entreprise.
La prochaine AG du syndicat et les élections pour la désignation d’un nouveau SG et du président du comité de participation
devront mettre de l’ordre sur le «back office», après le départ du SG , Smaïl Kouadria, désormais député à l’APN. Jamais, une entreprise en Algérie n’a connu et n’a nourri autant de bouleversements en si peu de temps, autant de protestations, ni de grèves cycliques et des coups de gueule de syndicalistes que ce complexe sidérurgique d’El Hadjar. Pas même le complexe de la SNVI de Rouiba, réputé pour faire et défaire les SG de l’UGTA.
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