Amine Debaghine Mesraoua est depuis, ce lundi 11 janvier 2021, P-dg par intérim d’Air Algérie. Il remplace à la tête de la compagnie aérienne nationale Bakhouche Allache limogé sur décision du président de la République, Abdelmadjid Tebboune pour non-respect des consignes relatives à la limitation des importations. Un limogeage qui suit un autre, celui du ministre des Transports, Lazhar Hani, dont le département a été confié au ministre des Travaux publics, Farouk Chiali, qui en assure l’intérim.
La cérémonie d’installation du nouveau P-DG par intérim de la compagnie Air Algérie, présidée par Farouk Chiali, a eu lieu au siège du ministère des Travaux publics, en présence de cadres du département des Transports, a indiqué un communiqué de la compagnie aérienne.
Ancien de la compagnie aérienne, jusque-là conseiller du P-DG, Amine Debaghine Mesraoua est un expert international de l’aviation civile. Il était représentant de l’Algérie et du Maghreb au Conseil de l’Organisation de l’aviation civile internationale. Il avait dirigé le bureau d’Air Algérie à Bruxelles.
Un travail immense attend le nouveau responsable de la compagnie, fortement impactée par la crise de la Covid-19. Pratiquement à l’arrêt depuis le 18 mars 2020 jusqu’au 06 décembre de la même année, en raison de la suspension du trafic aérien, lignes domestiques et à l’international, Air Algérie a subi de grandes pertes. Pas moins de 38 milliards de dinars de baisse de son chiffre d’affaires des vols passagers. Les prévisions pour la fin de l’année 2020 vont jusqu’à donner un chiffre de près de 90 milliards de dinars de pertes.
Dans de précédentes déclarations à la presse, en sa qualité d’expert international de l’aviation civile, Amine Debaghine Mesraoua a souligné la nécessité de rouvrir les frontières et que les gouvernements soutiennent financièrement les compagnies aériennes pour un retour à la normale qui sera à même de permettre progressivement un redressement de la situation financière des compagnies.
Amine Debaghine Mesraoua arrive à la tête d’Air Algérie dans un contexte très difficile. Plus difficile que celui d’il y a quelques jours. Car, même si le trafic a repris au niveau interne, le trafic à l’international est en suspens. L’on ne parle pas du trafic ordinaire pour tous les voyageurs mais uniquement des opérations de rapatriement. Relancées fin décembre 2020, celles-ci sont encore en mode arrêt, apparemment pour les mêmes causes sanitaires.
La compagnie aérienne emploie 9200 personnes. Pour cause de ces difficultés engendrées par la crise sanitaire liée à la Covid-19, l’entreprise a décidé de ne faire travailler son personnel que 15 jours par mois. Un travail à mi-temps qui évitera à l’entreprise de recourir à des plans sociaux.
En temps normal, Air Algérie arrive à se maintenir, sans toutefois arracher une place au niveau africain ou autre. Fin juillet 2019, elle a réalisé un chiffre d’affaires de 53 milliards de dinars, soit une hausse de 5% par rapport à la même période de l’année 2018. Air Algérie a toujours financé ses investissements sur fonds propres ou par recours à des crédits bancaires qu’elle a toujours honorés.
Samia Hanifi
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