L’ouverture du capital de l’Entreprise nationale des industries de l’électroménager (ENIEM) est devenue inévitable, a affirmé ce mercredi le ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique, Ali Aoun, en marge de sa visite à Tizi Ouzou, écartant toutefois toute privatisation de cette société qui peine à surmonter ses difficultés financières malgré l’argent injecté par l’Etat ces dernières années.
«Il faut ouvrir le capital parce que les ressources au niveau de l’ENIEM sont limitées», a estimé Ali Aoun, estimant qu’«un partenariat avec des entreprises étrangères ou avec des privés est possible».
Le ministre a insisté toutefois que la privatisation de l’entreprise n’est pas à l’ordre du jour. «L’ENIEM ne sera pas privatisée», a-t-il tranché, après avoir expliqué que «les dettes de l’usine ENIEM se sont accumulées et l’entreprise est actuellement en grande difficulté», alors que l’Etat avait été au secours de l’entreprise à maintes reprises sans pour autant avoir un retour sur investissement.
A la fin de l’année dernière, les dettes de l’entreprise avaient atteint, selon le syndicat des travailleurs, plus de 8 milliards de dinars, presque le double de ce qu’elle était en 2021, année durant laquelle une décision de rééchelonnement avait été prise pour la sauver d’une faillite certaine. Pour Ali Aoun, «Ces dettes menacent aujourd’hui l’avenir des travailleurs de ce fleuron de l’industrie nationale. Nous devons réfléchir pour relancer l’activité au sein de cette usine».
«Il y a un programme qu’on va peaufiner avec le PDG de l’entreprise et les représentants de travailleurs», lors d’une réunion prévue pour lundi prochain au siège de son ministère, a-t-il encore ajouté, notant que «la réunion avec les cadres de l’entreprise nous a rassuré sur la possibilité de sauver l’usine».
Mais cela ne se fera plus sans contrepartie et résultats probants sur le terrain. Ce pourquoi, le ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique a pris option pour la mise en place d’un contrat de performance comme condition à l’obtention d’un nouveau soutien de l’Etat à l’ENIEM.
«Il est important de mobiliser les cadres et les compétences de l’ENIEM. C’est pour cela et dès le mois de septembre prochain, un système de contrat de performance sera instauré pour les cadres de l’entreprise» a-t-il indiqué, expliquant que encore que «la gestion moderne exige de fixer des objectifs et les moyens d’y parvenir».
Dans le bilan d’activité présenté lors de la visite du ministre, les responsables de l’entreprise ont fait état de 35 000 appareils produits en 2022, alors que les capacités réelles de production sont estimées à 220 000 appareils par an.
Sophia Rais
Les commentaires sont fermés.